Waste Land : quand l’écologie devient Art au coeur de la plus grande décharge du monde
Vik Muniz, un artiste viovant actuellement à New York, revient dans son Brésil natal pour y réaliser un projet artistique d'envergure : Faire du beau et de l'humain à partir du plus grand dépotoir à ordures de la terre et à travers le portrait d' hommes, les "catadores"- ramasseurs de déchets - mis en marge de la société.
Les"Catadores" sont des hommes, des femmes et des enfants qui évoluent, grandissent et meurent au milieu des ordures dont le tri leur permet de survivre faute de mieux. En Amérique du Sud, le phénomène prend de l'envergure, la concurrence s'en trouve accrue, la solidarité pas forcément de mise, le contenu des poubelles étant vital. Le film Waste Land , d'ailleurs nommé à Hollywood pour les Oscars 2011 dans la catégorie"meilleur documentaire"met de la poésie et de l'humain là où on ne l'attend pas.
Sortie en France le 23 Mars 2011. Bande-annonce...
Waste Land - Bande annonce VF
Pendant trois ans, WASTE LAND suit l’artiste brésilien Vik Muniz de Brooklyn, où il vit, à Jardim Gramacho en banlieue de Rio de Janeiro dans la plus vaste décharge du monde, pour un projet artistique inédit : photographier les "catadores" (les ramasseurs de déchets recyclables) dans des mises en scène composées à partir d’objets et matériaux rescapés des poubelles. Le projet va progressivement se transformer en aventure humaine au contact de ces personnages hors du commun dont Vik va saisir tout le désespoir et la dignité alors même qu’ils parviennent à réinventer leur vie en collaborant à son œuvre d’artiste. Produit par Fernando Meirelles et rythmé par les mélodies de Moby, le film de Lucy Walker propose une réflexion sur la responsabilité de l’artiste envers son environnement et sur l’idée utopique (?)qu’une œuvre peut parfois changer une vie. WASTE LAND offre la preuve éclatante du pouvoir de l’art, au-delà de la frénésie des cotes des artistes contemporains, redonnant ainsi un nouveau sens à la valeur de l’œuvre.
Waste Land a reçu une dizaine de prix à travers le monde. Il a notamment reçu le prix du Public de Sundance (2010) et le prix Amnesty International au Festival de Berlin. Il a été également nommé dans la section "Meilleur film Documentaire" lors de la dernière Cérémonie des Oscars. ART ? ÉCOLOGIE ? PROJET HUMANITAIRE ?L’artiste Vik Muniz revient dans son Brésil natal où il s’embarque dans un projet artistique, qui sera ensuite exposé dans sa gallerie new-yorkaise, avec des "catadores"-ces ouvriers qui s'éreintent à extraire, dans la boue et le sang, des matières qu’ils recyclent pour 20 à 25 US$ par jour- à Jardim Gramacho, une décharge de Rio de Janeiror. Il les photographie puis transforme leurs photos en grands collages élaborés à partir des déchets. FAIRE SURGIR DE LA BEAUTÉ AU MILIEU DES ORDURES... Va et vient incessants d'énormes camions poubelles déversant leurs monceaux de déchets glanés par les ramasseurs pour être recyclés puis revendu.. autant de parcours, d'histoires à raconter:
POUVOIR TRANSCENDANT DE L’ART En les impliquant dans une démarche créative par le détournement en oeuvres d'art des "déchets" qui assurent leur subsistance quotidienne, Vik Muniz extirpe un moment les catadores de leur vie .Alors que les images de la décharge se muent en photographies puis en collages, l’amitié grandit entre l’artiste et les ouvriers. Lors de la présentation des œuvres d’art, les catadores reçoivent les honneurs du public :ils confient alors à la presse combien cette expérience unique a radicalement transformé leur vie. WASTE LAND est un témoignage sur le pouvoir et l’influence que peut avoir l’art sur la vie des gens. Lucy Walker réussit à montrer la force intérieure et la dignité de ces personnages et qu’en dépit de circonstances difficiles, de grandes choses peuvent être accomplies, à condition d’en offrir l’opportunité.
WASTE LAND, UN PROJET ARTISTIQUE ET UN FILM CITOYEN Le film nous montre comment une personne, une idée, une envie, peuvent apporter joie et espoir là où il n’y avait que peine et découragement. Il traite :
A son échelle, Vik prouve que l’art peut transformer la vie des gens.
« 99 CE N’EST PAS 100 » Ce film interpelle sur nos propres habitudes de consommation. Recycler ses déchets, c’est penser à Valter et à son expression « 99 ce n’est pas 100 » qui résonne comme le slogan du film. Cet homme qui n’a pas fait d’études, prend l’exemple de quelqu’un qui dirait « ce n’est qu’une canette » et qui choisit donc de ne pas recycler.
Par leur travail, les catadores font de Jardim gramacho le lieu où sont obtenus les plus hauts taux de recyclage au monde. Prennant la pose ou photographiés dans leur environnement de travail habituel, tous participent à l’aventure de la transformation de ces déchets dans lesquels ils vivent tout au long de l’ année.
DE LA POUBELLE AU MUSÉE A partir de ces photos, projetées à même le sol de son studio à Rio, Vik donne vie avec les mêmes catadores à un assemblage de déchets qui recrée les contours de la photographie initiale. Puis il prend à nouveau cet assemblage hétéroclite en photo, transformant ainsi les rebuts en œuvre d’artiste. L’ironie de l’histoire c’est finalement que ce sont les gens riches qui font tout pour ne pas toucher à leurs poubelles qui surenchérissent pour acheter une photo d’ordures, dès lors que celle-ci est signée Vik Muniz !
UNE AVENTURE HUMAINE Vik réalise très vite que les relations avec les catadores priment sur les œuvres qu’ils créent ensemble. L'émotion intense de Tiao lors de la vente aux enchères à Londres de l’œuvre « Marat (Sebastiao) » pour 50.000 $ demeure pour Vik la plus belle des consécrations. Confrontés à leurs propres portraits lors de l’exposition au Musée de Rio, Vik, Tiao et tous les autres catadores voient leur existence transformés à travers la reconnaissance tout simplement que leur vie compte.
UN PROJET HUMANITAIRE Cent pour cent des ventes issues des Pictures of Garbage de Vik Muniz, les portraits des catadores du film, sont revenues à l’Association des ramasseurs de déchets recyclables de Jardim Gramacho (ACAMJG). Environ 250.000 dollars ont pu être récoltés et utilisés pour:
Avec l’aide des ONG, de l’Institut Brésilien pour l’Innovation des Services médico-sociaux, la réalisatrice a décidé de distribuer toutes les récompenses des festivals à l’ACAMJG, soit près de 85.000 $. Le travail de Vik Muniz et des catadores a initié un mouvement pour construire un système valable de recyclage et recruter les catadores du Brésil comme consultants.
À POURSUIVRE… Cependant, l’ ACAMJG a toujours besoin de 2 camions supplémentaires pour ramasser les déchets (50.000 $ chacun) et d’un hangar pour trier les déchets récoltés. Tiao Santos, le président de l’ ACAMJG interpelle sur le besoin de fonds pour financer la formation des catadores - essentielle pour assurer la transition professionnelle de ces derniers vers des emplois qualifiés dans des usines de recyclage lors de la fermeture de Jardim Gramacho en 2012. Le rêve de Tiao aujourd’hui est d’aller à l’université et d’apprendre l’anglais. Ces œuvres d’art ont apporté une valeur véritable à ces personnes que la société avait déjà classées au rang de déchets. AMNESTY INTERNATIONAL PARTENAIRE DE WASTE LANDVivre dans la pauvreté, c’est subsister dans l’incertitude et l’insécurité, une lutte quotidienne pour la survie : trouver de la nourriture, du travail, un toit . La peur est omniprésente: celle de la maladie et de la faim, mais aussi celle des gangs et des armes, de la brutalité policière, de la violence dans le cercle familial ou des conflits armés. Les tribunaux, la police, les organismes de protection sociale, les conseils municipaux, les services collectifs, les conseils d’établissement – officiellement censés accorder à tous les citoyens un traitement égal – font trop souvent preuve de mépris ou d’indifférence envers les personnes défavorisées qui doivent pourtant fournir à ces institutions les services publics dont elles ont tant besoin. Exclues, ignorées par ceux qui détiennent le pouvoir, que l’on fasse délibérément taire des personnes ou que celles-ci soient réduites au silence par l’indifférence, le résultat est le même. Faire entendre les voix de ces citoyens considérés de "seconde zone", privés de la plupart de leurs droits, souvent réduits au silence ou ne pouvant se faire entendre, est précisément au cœur du travail entrepris par l’artiste Vik Muniz, qui les présente aujourd’hui dans le documentaire Waste Land |
Source: Cdurable.info
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