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Viande rouge : saurez-vous arrêter ?

Vous connaissiez l’impact des élevages de bovins et de porcs sur la production de gaz à effet de serre. Accrochez-vous, l’organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) va plus loin et révèle d’autres aspects moins connus, mais tout aussi inquiétants. Manger beaucoup de viande à l’échelle mondiale mettrait en péril une partie de nos précieuses forêts. Pire, 75 % des nouvelles maladies infectieuses seraient d’origine animale selon les chercheurs John McDermott et Delia Grace. Alors cette semaine, l’écogeste est à la portée de tous (de 7 à 77 ans) : réduire sa consommation de viande

 

 

L'élevage bovin et de porc grand producteur de gaz à effet de serre

 

 

C’est un peu l’arbre qui cache la forêt. On connaissait les conséquences de l’élevage de bétail sur l’environnement : 18 % des émissions de gaz à effet de serre, devant le secteur des transports. Plus surprenant, l’impact se fait aussi sentir sur nos forêts.

 

 

 

 

 

 

Car l’élevage est très gourmand en eau et en terres pour nourrir nos « amis » les bovins. Petit calcul mathématique, 1 kilo de viande de bœuf = 7 kilos de soja (ou de maïs) et 30 à 60 000 litres d’eau. C’est là que le bât blesse, le manque de pâturage pousse à transformer une partie de la forêt en vaste culture fourragère. En Amérique du Sud, les cultures céréalières destinées à l’alimentation du bétail empiètent sur l’espace vital de la forêt amazonienne.


deforestationAu Brésil, ce sont 10 millions d’hectares de forêts qui ont été sacrifiés sur l’autel du business et de l’élevage bovin. Alors faut-il devenir végétarien pour sauver la planète ? Rien n’est moins sûr, mais la question a le mérite d’être soulevée : la demande de consommation mondiale de produits carnés pourrait doubler d’ici 2050 selon la FAO avec l’explosion des classes moyennes dans les pays émergents (Chine, Inde, Brésil, etc).



vacheIl y a donc la FAO pour nous alerter sur l’avenir de l’alimentation dans le monde. Il y a aussi Brigitte Bardot, gardienne du temple de la condition animale et désormais nouvelle combattante de la désinformation sur l’agriculture animale.


Et gare aux brebis galeuses qui s’aventureraient sur le terrain de la Fondation Bardot. Justement, deux spots radio qui vantaient les mérites (un peu trop) des filières d’élevage de bœuf, veau et porc ont dû revoir leur copie.


Dans sa campagne « Soyons ferme », le Centre d’information des Viandes (CIF) a oublié de dire que l’élevage ne se réduit pas à une activité artisanale, familiale, voire peu néfaste en termes d’émissions de gaz à effet de serre. Jugez plutôt l’image bucolique qui peut effectivement induire en erreur la ménagère de plus de 50 ans : « en broutant, nos vaches maintiennent les prairies, ce qui permet le stockage de carbone dans le sol, comme les forêts ».


vaches.blogspot.com

Mais l’affaire des gentils bovins dans la belle prairie française ne s’arrête pas là. Le comble de l’histoire, cette campagne « pro-viande » aux accents « idylliques » a été financée par le Ministère de l’Agriculture ; eh oui par le contribuable en définitive. 


  viande75 % des nouvelles maladies infectieuses (10 dernières années) seraient d’origine animale, selon les chercheurs John McDermott et Delia Grace qui signent une rubrique « personnalité de la semaine » très épidémiologique.


Maladie de la vache folle (Creutzfeldt-Jakob), SRAS (syndrome respiratoire aigu), grippe aviaire A (H5N1), grippe porcine A (H1N1), la propagation des épidémies d’origine animale fait écho à l’internationalisation de l’élevage de bétail. Autres facteurs à risque : multiplication des capacités et intensification de l’élevage (par exemple en Asie du Sud-Est), mauvaises conditions de traitement des animaux sont aussi pointées du doigt. Les vétérinaires ont donc du pain sur la planche !



Voici l’appel de la FAO en forme d’écogeste alimentaire : réduire sa consommation de viande, c’est possible.

Réfléchir à la provenance de la viande, réduire sa consommation de viande, privilégier les volailles et mieux nourrir les bovins (émissions de méthane limitées), autant de solutions pour sauver les forêts, la santé publique et les terres arables. Sinon pour les irréductibles écolo-convaincus, il y a aussi la viande artificielle, mesure radicale dans le domaine alimentaire pour lutter contre les gaz à effet de serre. La technique vise à fabriquer de la viande sans animaux (en laboratoire) à partir de cellules musculaires animales. Pour les amateurs de bonne chère, rassurez-vous, il faudra attendre une dizaine d’années avant de goûter la viande artificielle dans vos assiettes. A vous de choisir votre camp...

 


Photo : Eduardo Amorim - Flickr

Source : http://www.frequenceterre.com/frequence-terre-la-radio-nature.html

 

JSS



16/04/2011
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