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Médicaments du Nord testés sur les pauvres du Sud...


 

 

Médicaments du Nord testés sur les pauvres du Sud

Viennent-ils guérir les maux des patients appauvris qui font la queue devant leurs cliniques neuves ? En réalité, ils s'installent dans les pays en voie de développement dans le but d'y mener des expérimentations.

http://www.laconscience.com/article.php?id_article=6290

 

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L’Afrique, cobaye de Big Pharma

Attirés par la faiblesse des coûts et des contrôles, les laboratoires pharmaceutiques testent leurs produits en Afrique, au mépris de la sécurité des patients. Face à la multiplication des accidents, certains essais ont dû être interrompus. Ces dérives révèlent comment les industriels du médicament utilisent les populations du Sud pour résoudre les problèmes sanitaires du Nord.

Par Jean-Philippe Chippaux

http://www.monde-diplomatique.fr/2005/06/CHIPPAUX/12513

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Nigeria : le procès des tests de médicaments sur des enfants

Morts sous antibiotique

Des essais cliniques du géant du médicament Pfizer ont-ils provoqué la mort d'enfants nigérians en 1996 ? La Cour suprême devait examiner, le 20 juillet, la validité des plaintes déposées par l'Etat

 

 Le laboratoire Pfizer est-il allé trop loin ? A-t-il testé en 1996 son nouvel antibiotique, le Trovan, sur des enfants nigérians en mettant leur santé en danger ? Dans une enquête, le Washington Post évoquait la mort de onze d'entre eux, " tandis que d'autres souffrent de handicaps liés à la méningite comme la surdité et la cécité ". C'est en tout cas l'accusation que portent les autorités nigérianes, qui réclament au numéro un mondial de l'industrie pharmaceutique 5,1 milliards d'euros de dommages-intérêts.

La Cour suprême du Nigeria devait examiner, vendredi 20 juillet, ce lourd dossier qui fait penser à La Constance du jardinier, le roman de John Le Carré.

Nigeria contre laboratoire Pfizer : cette affaire-là se présente comme un précipité de tous les maux de l'Afrique - épidémie, pauvreté, corruption - et des angoisses de notre planète mondialisée - déséquilibre Nord-Sud, rapport de forces entre Etats et firmes multinationales. A première vue pourtant, les procès intentés par l'Etat de Kano (Nigeria), puis par l'Etat fédéral nigérian lui-même, contre Pfizer, numéro un mondial de l'industrie pharmaceutique, soulèvent une question tragiquement simple : le géant américain du médicament a-t-il, sous prétexte d'accélérer les essais du Trovan, un nouvel antibiotique financièrement prometteur, mis en danger la vie, voire provoqué la mort d'enfants nigérians en 1996 ?

Le dossier judiciaire fédéral, le premier du genre en Afrique, doit être examiné vendredi 20 juillet, à Abuja, la capitale du Nigeria, par la Cour suprême du pays. Les juges examineront la validité de la procédure et fixeront éventuellement un calendrier d'audiences. L'Etat nigérian réclame rien moins que 7 milliards de dollars (5,1 milliards d'euros) de dommages-intérêts dans ce procès civil doublé d'une action pénale pour " faux ", " possession de substance illégale " et " exercice illégal de la médecine ". Il reproche au laboratoire d'avoir mené une expérimentation irrégulière ayant conduit au décès d'enfants ou à de graves atteintes cérébrales. La plainte soutient que les familles n'ont pas donné leur consentement et que le médicament était " impropre à l'usage sur l'homme ". Ce que Pfizer dément vigoureusement, assurant que l'essai a été conduit en plein accord avec les autorités, dans le respect des règles éthiques et de sécurité.

Tout commence en avril 1996 dans la torpeur fétide de l'Infectious Disease Hospital de Kano, capitale du nord du Nigeria. A une terrible épidémie de méningite, maladie rapidement mortelle, s'ajoutent les ravages du choléra et de la rougeole. Une quarantaine de volontaires de Médecins sans frontières (MSF) vaccinent et soignent à tour de bras.

Anas Mohammed, 14 ans, souffre de troubles nerveux. En 1996, atteint d'une méningite, il avait été traité au Trovan. AMINU ABUBAKAR/AFP

Surchargé, l'hôpital de Kano, 650 lits en théorie, peine à faire face à l'afflux de malades. " Chaleur extrême, problèmes d'hygiène, d'eau, manque de lits et de bras ", résume pudiquement Karin De Jonge, une infirmière néerlandaise à l'époque coordonnatrice pour MSF-Belgique à Kano, qui se rappelle avoir travaillé " sept jours sur sept, à 100 %, dans des conditions loin d'être idéales ". L'équipe de Pfizer et son Trovan font irruption dans cette atmosphère bouillonnante. " Ils nous ont expliqué ce qu'ils faisaient, ils étaient corrects. Mais l'heure n'était pas à s'asseoir pour discuter d'un essai clinique ", poursuit l'infirmière. La tension croît lorsque l'hôpital requiert une unité de soins et du personnel pour les besoins de l'expérimentation. " Nous étions au pic de l'épidémie et nous avions besoin de toutes les énergies, de tous les lits, témoigne l'ancienne volontaire. C'est important de faire des expérimentations, mais là, ce n'était vraiment pas le moment ! J'ai ressenti de la colère. Il y avait trop d'incohérence. "

" On se marchait sur les pieds, confirme Evariste Lodi, un médecin belge chargé par MSF du suivi des malades à Kano, qui se souvient d'avoir vu arriver " l'équipe de Pfizer accompagnée d'un professeur nigérian mandaté par le gouvernement. Il utilisait des aiguilles ordinaires pour faire des ponctions lombaires à des enfants ". D'autres éléments l'avaient " choqué " : " A cause de leur expérimentation, tous les malades n'avaient pas droit au même traitement - une centaine était traitée au Trovan, cent autres recevaient un antibiotique différent - . Le médecin local était sans cesse derrière nous pour obtenir des statistiques, car il voulait absolument signer une publication. Pour lui, affirme le docteur Lodi, ce n'était pas la santé des malades qui comptait, mais l'essai pharmaceutique. "

Le monde n'aurait sans doute jamais frémi du bilan de cette épidémie - 15 800 morts dans dix pays d'Afrique - et encore moins des affres des médecins de Kano, si l'affaire n'avait pas fait les gros titres du Washington Post le 17 décembre 2000. Sous le titre : " Les chasseurs de corps. La multiplication des essais de médicaments met en balance les profits et les vies ". Ce jour-là, l'affaire Pfizer fait l'objet du premier de six très longs articles, fruits d'une année entière de minutieuses enquêtes. Retentissante, la série dénonce " un système d'essais cliniques en pleine expansion, peu réglementé et dominé par des intérêts privés ". " Des patients déshérités, peu éduqués, sont parfois l'objet de tests sans comprendre qu'ils servent de cobayes, écrit le journaliste Joe Stephens. Des laboratoires pharmaceutiques américains rémunèrent des médecins pour effectuer des tests sur des milliers d'êtres humains dans le tiers-monde et en Europe de l'Est. " Ceci pour accélérer la mise sur le marché de médicaments qui " seront principalement vendus aux malades des pays riches ".

A Kano, en 1996, révèle le Washington Post, sur les 198 enfants souffrant de méningite concernés par l'essai du Trovan, " 11 sont morts, tandis que d'autres souffrent de handicaps liés à la méningite comme la surdité ou la cécité ". L'enquête n'établit nullement un lien général entre la prise de l'antibiotique testé et des décès. Mais elle met en exergue le cas de deux enfants. Agés de 7 et 10 ans, ils avaient continué d'être traités au Trovan alors que leur état déclinait. En pareil cas, un traitement alternatif est normalement tenté.

Dès cette époque, Pfizer, cité par le Washington Post, faisait état de résultats positifs et précisait que l'essai du Trovan avait été validé par un comité d'éthique nigérian. Pfizer rétorquait aux allégations du journal selon lesquelles la firme, pressée d'obtenir une autorisation de mise sur le marché de la forme orale du Trovan, y compris sur les enfants, avait affrété un DC9 spécial pour dépêcher une équipe à Kano. Le laboratoire affirmait que le choix d'un essai sur la méningite, maladie qui touche essentiellement les pays pauvres, démontre l'objectif philanthropique de l'opération. A nouveau aujourd'hui, à l'approche du procès nigérian, Pfizer affirme que le Trovan avait déjà été testé sur 5 000 personnes et que le nombre de morts parmi les enfants de Kano, auquel le nouveau médicament avait été administré - cinq sur une centaine -, est quasiment équivalent au nombre de décès dans l'échantillon comparatif - six sur une centaine. " L'étude sur Trovan a permis de sauver des vies ", assure le laboratoire. La carrière postérieure du Trovan, dont Pfizer espérait 1 milliard de dollars de profit par an, allait pourtant confirmer les soupçons. L'autorisation de la Food and Drug Administration (FDA) américaine, finalement accordée en 1997, a été assortie d'une interdiction aux enfants. En Europe, le Trovan n'a jamais été autorisé. Aux Etats-Unis, son usage a été restreint en 1999 après qu'il a été associé à de sévères affections du foie et à des décès. Entre-temps, il était devenu l'un des antibiotiques les plus prescrits outre-Atlantique.

Dans le sillage de l'enquête du Washington Post, des familles de victimes nigérianes tentèrent un procès civil en 2001 aux Etats-Unis. Elles furent déboutées en 2005. Un document capital, demeuré introuvable, leur manquait. Daté de 2001 et rédigé par des experts nigérians, il fut publié, toujours dans le Washington Post en mai 2006. Son contenu, accablant, a ouvert la voie aux actuels procès. Le panel de médecins concluait que Pfizer n'avait obtenu ni autorisation du Nigeria, ni accord formel des familles. Il a établi que la forme orale du Trovan n'avait jamais été testée auparavant sur des enfants atteints de méningite.

Pourquoi ce document officiel nigérian est-il resté dans les tiroirs ? La réponse tient sans doute dans le niveau de corruption qui sévit au Nigeria. Le rapport révélait ainsi qu'un médecin nigérian avait rédigé une lettre antidatée certifiant que l'expérimentation du Trovan avait été approuvée par un comité d'éthique. Pfizer a reconnu que cette lettre était " incorrecte " et exprimé ses " regrets ". La firme assure qu'au moment des faits, elle était convaincue d'avoir suivi la procédure adéquate.

Un autre événement, littéraire celui-là, allait donner un vaste écho à la problématique des essais de médicaments en Afrique. Publié en décembre 2000, porté à l'écran en 2005, La Constance du jardinier, de John Le Carré, dénonce avec violence l'exploitation du tiers-monde par l'industrie pharmaceutique. Le roman met en scène une firme multinationale capable de tuer pour protéger le secret d'essais thérapeutiques scandaleux.

L'émotion et la révolte suscitées par ce livre et ce film ont rendu l'opinion encore plus réceptive à l'affaire de Kano. Elles ne devraient cependant pas accréditer l'idée selon laquelle tout essai thérapeutique est à bannir dans les pays pauvres, estime Jean-Hervé Bradol. Le président de MSF voit dans " les revendications financières excessives du Nigeria ", le danger de dissuader les laboratoires de poursuivre des essais dont l'Afrique a besoin. Sur les 1 556 nouveaux médicaments mis sur le marché entre 1975 et 2004, explique-t-il, seuls vingt concernent des maladies parasitaires ou infectieuses qui tuent chaque année 15 millions de personnes dans les pays pauvres.

A Kano, l'affaire du Trovan a généré de nombreuses rumeurs. Pendant des années, des pans entiers de la population ont refusé la vaccination antipolio, accusée de transmettre le sida ou de rendre stérile. Des prêcheurs musulmans, eux, ont vu dans l'expérience de Pfizer la preuve d'un complot ourdi par les Etats-Unis.

Philippe Bernard

© Le Monde 21/07/07

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Laboratoires et essais cliniques des médicaments dans le tiers monde

23 décembre 2009
By MRD

1250039626-medicaments_afriqueEXTRAITS:  L’ARTICLE INTEGRAL ICI

Attirés par la faiblesse des coûts et des contrôles, les laboratoires pharmaceutiques testent leurs produits en Afrique, au mépris de la sécurité des patients. Face à la multiplication des accidents, certains essais ont dû être interrompus. Ces dérives révèlent comment les industriels du médicament utilisent les populations du Sud pour résoudre les problèmes sanitaires du Nord.

En mars 2005, les essais cliniques du Tenofovir ®, un antiviral utilisé contre le sida, ont été suspendus au Nigeria, en raison de manquements éthiques graves. Menées par l’association Family Health International pour le compte du laboratoire américain Gilead Sciences, ces expériences étaient financées par le gouvernement américain et par la Fondation Bill et Melinda Gates. Si elles ont été aussi interrompues au Cameroun (février 2005) et au Cambodge (août 2004) (1), elles se poursuivent en Thaïlande, au Botswana, au Malawi, au Ghana et aux Etats-Unis….

[..]

…Des essais cliniques doivent pouvoir être effectués sur place, en Afrique, compte tenu de la nature propre des pathologies qui s’y développent, des conditions particulières de l’exercice de la médecine et de la pharmacovigilance. Cependant, les tests pratiqués sont-ils toujours pertinents ? Sur 1 450 nouveaux médicaments commercialisés entre 1972 et 1997, 13 seulement concernent les maladies tropicales (8). C’est l’industrie pharmaceutique elle-même qui choisit, finance et organise ces études. La sélection des médicaments faisant l’objet d’étude et leur évaluation sont ainsi systématiquement biaisées : d’un côté, les laboratoires se préoccupent surtout de rentabiliser leurs investissements, de l’autre les autorités locales peinent à définir une politique du médicament claire et cohérente leur permettant de contrôler vraiment l’activité des laboratoires.

L’opposition entre intérêts scientifique et commercial s’exacerbe dans les pays en voie de développement en raison du décalage considérable entre les enjeux industriels du médicament et la pauvreté des pays du Sud. A la fin des années 1990, le chiffre d’affaires mondial de l’industrie pharmaceutique (380 milliards d’euros) était supérieur au produit intérieur brut des pays d’Afrique sub-saharienne (300 milliards d’euros)….
Auteur: Jean-Philippe Chippaux
Source: Le Monde Diplomatique

(8) Patrick Trouillet, C. Battistella, J. Pinel, Bernard Pécoul, « Is orphan drug status beneficial to tropical disease control ? », Tropical Medecine and International Health, Oxford, 1999, 4, p. 412-420.

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illu06Des laboratoires pharmaceutiques sont accusés de tester leurs produits en Afrique au mépris de la sécurité des patients. Ils utiliseraient les populations du Sud pour résoudre les problèmes sanitaires du Nord, à moindre coût et en étant soumis à moins de contraintes.Au Nigéria, les essais du Trovan® (Pfizer), un antibiotique contre la méningite, et du Tenofovir® (Gilead Sciences), un antirétroviral, ont respectivement été arrêtés en 2001 et en 2005 à la suite de scandales qui ont fait la une de la presse internationale. Un essai et un film ont repris récemment le thème du Big Pharma criminel s’affranchissant des règles éthiques et règlementaires.

Près de 100 000 essais cliniques seraient conduits chaque année dans le monde et environ 10 000 dans les pays en
développement. Les essais cliniques de vaccins ou de médicaments doivent répondre à des normes internationales. Des comités d’éthique chargés de protéger les participants aux essais doivent évaluer la pertinence et l’applicabilité du protocole expérimental dans le contexte économique et social des lieux où l’étude est menée. Ils doivent vérifier que les participants auront librement donné leur accord après avoir été convenablement informés. Les nouvelles molécules devraient être comparées aux traitements de référence disponibles.

Le patient ou/et la communauté participant à un essai doivent pouvoir en attendre un bénéfice, même indirect. L’essai doit être mené rigoureusement afin que ses conclusions soient claires et utilisables pour décider, ou non, de poursuivre le développement ou la commercialisation de la nouvelle molécule. Cela implique que les investigateurs soient compétents. Ils doivent aussi respecter la confidentialité des données individuelles. Tout cela coûte cher,très cher et prend du temps, beaucoup de temps. La tentation pourrait paraître forte de prendre quelques libertés avec une réglementation qui est de plus en plus contraignante dans les pays du Nord. Les coûts de développement et de mise sur le marché y deviennent des obstacles à la mise au point de nouveaux médicaments.

Les pays du Sud ne sont pas seulement des terrains d’expérimentation à moindre coût. Ils sont aussi soumis à des
endémies virales, bactériennes ou parasitaires inconnues ou oubliées au Nord. Ils ont donc besoin, plus que d’autres, du développement de médicaments et de vaccins à la hauteur des défis jetés par la surmortalité infectieuse qui les frappe. Ils ont donc besoin, plus que d’autres, de recherche biomédicale et de recherche clinique. Un vaccin qui réduirait de 50% seulement la morbidité ou la mortalité liée à une maladie infectieuse apparaîtrait comme inacceptable au Nord. Il pourrait être inespéré au Sud, contre le paludisme par exemple. L’intérêt des populations n’est pas le même. Indépendamment des critères de solvabilité, imposer les mêmes critères éthiques et règlementaires pourrait aboutir à priver des populations du Sud de médicaments ou de vaccins qui leurs seraient bénéfiques, seulement parce qu’ils ne seraient pas acceptables au Nord. Alors, deux poids, deux mesures pour l’éthique et les règles de bonne pratique des essais cliniques ?

Source: http://www.revuemedecinetropicale.com/441-441_-_Forum_debat_Symposium.pdf

D’autres sources: http://socio13.wordpress.com/2008/08/28/enquete-sur-la-mort-de-49-bebes-dans-des-essais-testant-des-medicaments-en-inde/

 

Via http://justice-medecine.blog.droitfondamental.eu/wordpress/?p=1082

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30.03.2008

Les essais cliniques des firmes pharmaceutiques en Afrique. La Constance du jardinier, roman quasi-documentaire de ces agissements couverts par l’Occident

Dans cette note, nous avions présenté Sonia Shah, journaliste canadienne d’investigation, et son livre Cobayes 6ca579a8d3adc137d841c73d42ad6466.jpghumains, dévoilant les conditions de déroulement de certains essais cliniques au tiers-monde.
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19.02.2008

Les pauvres du Sud, cobayes des firmes pour les médicaments du Nord

Sonia SHAH est une journaliste canadienne d’investigation dont le travail se focalise sur « la collusion entre science et politique dans un monde détraqué », sur les dérapages des lobbies, en particulier celui pharmaceutique et celui pétrolier. Elle a publié deux livres, l’un sur les essais cliniques 667586b26ef9eb42acb94dba8d357f51.jpgau Tiers-monde, où les firmes pharmaceutiques « chasseurs de corps » prennent pour cobayes les plus pauvres (The Body Hunters : Testing new Drugs on the World’s Poorest Patients, 2006) et l’autre sur le complexe politico-pétrolier (Crude : The Story of Oil, 2004). A signaler aussi son engagement féministe, concrétisé dans des articles et dans la direction d’un ouvrage sur les féministes américano-asiatiques (The Dragon Ladies, 1997).

Son livre, The Body Hunters, est paru en français il y a quelques mois : Cobayes humains. Le grand secret des essais pharmaceutiques. Préface de John Le Carré. Demopolis, Paris, 2007, 348 pages, 24 €.


Inde, Philippines, Thaïlande, Europe de l’Est, Afrique du Sud, Zambie… Nouvel Eldorado pour les firmes pharmaceutiques à la recherche non plus de chair à canon mais de chair à essais cliniques… Critères éthiques non respectés, corruption locale, consentement éclairé pratiquement jamais expliqué donc non obtenu, victimes des ratages pharmaceutiques laissées pour compte… Dans plusieurs articles dont deux parus dans le Monde diplomatique, Sonia Shah se penche sur ces zones de non droit dans lesquelles des cobayes humains sont utilisés pour que nous autres, Occidentaux, ayons un minimum de garantie de sécurité quant aux médicaments. Quand on sait ce qu’il en est des effets secondaires de beaucoup de médicaments déclarés « sûrs » et donc autorisés dans les pays du Nord, on se demande avec effroi ce que doivent être les autres, ceux que les firmes abandonnent d’elles-mêmes une fois qu’ils ont fait d’énormes dégâts sur ces pauvres parmi les pauvres, qui n’ont aucun avocat pour les défendre. Ces aspects sont abordés aussi dans les vidéos présentées dans notre note (catégorie "GSK, Déroxat..."), qui prennent pour objet les agissements de la firme GlaxoSmithKline au Tiers-monde. Pfizer est actuellement traduit en justice pour des dérapages (c’est un euphémisme !) dont je parlerai dans une note prochaine.

Les textes de Shah se passent de commentaires. Signalons juste que John le Carré, qui a préfacé le livre de Sonia Shah, a lui-même écrit un livre sur le même thème : La Constance du jardinier (Seuil, 2001). Voici des extraits des articles du Monde diplomatique suivis de quelques liens vers des articles anglophones de Sonia Shah.

Délocalisation des risques. Médicaments du Nord testés sur les pauvres du Sud, Le Monde diplomatique, mai 2007

(…) « La surveillance exercée par les organismes de régulation européens et américains est minime. A leurs yeux, les essais conduits à l’étranger ont la même validité que ceux réalisés sur place ; toutefois, les fabricants ne sont pas tenus de déclarer ceux conduits à l’étranger : la seule exigence est le respect de la déclaration de Helsinki (et des règles locales si celles-ci prévoient une protection plus importante). Si les tests échouent (ce qui est souvent le cas), ils disparaissent sans laisser aucune trace. Les comités d’éthique et les organismes de réglementation locaux, qui doivent veiller au respect des droits des sujets, sont rarement à la hauteur de la tâche. En Inde, par exemple, ces hauts fonctionnaires ont pour objectif prioritaire de favoriser le développement des essais cliniques, source de revenus importants. (…)

Il n’est guère surprenant, dans ces conditions, que toute une série de scandales aient éclaté. Dans les années 1970, un médicament antipaludique non autorisé, la quinacrine, a été distribué à des centaines de milliers de femmes analphabètes. Il les a rendues définitivement stériles. Au milieu des années 1980, un contraceptif injectable, retiré du marché après la découverte de l’apparition de tumeurs chez le rat, fut testé sur des villageoises, qui déclarèrent ensuite « ne s’être jamais doutées qu’elles participaient à un essai ».

A la fin des années 1990, des chercheurs du service public ont délibérément interrompu le traitement dont bénéficiaient des femmes analphabètes atteintes de lésions précancéreuses au niveau des vertèbres cervicales afin d’étudier la progression de la maladie. Il est apparu évident plus tard que ces sujets n’avaient pas été informés et n’avaient donné aucun consentement à cette expérimentation qui rappelle la tristement célèbre étude Tuskegee (9). En 2001, dans l’Etat du Kerala, un chercheur de l’université Johns Hopkins a été découvert en train de tester un médicament anticancéreux expérimental sur des patients atteints d’un cancer avant que le produit n’ait été déclaré inoffensif sur des animaux. En 2003, un médicament anticancéreux expérimental a été administré à plus de quatre cents femmes qui cherchaient à améliorer leur fertilité ; le produit était toxique pour les embryons. Bien que la presse s’en soit fait l’écho, aucun de ces scandales n’a entraîné la mise en œuvre d’une quelconque protection juridique pour les personnes concernées. (…)

Ces essais conduits en transgressant les règles d’éthique ont aussi pour conséquence de remettre en cause la légitimité de la médecine occidentale auprès de populations du tiers-monde. Pour ne citer que deux exemples, la ministre sud-africaine de la santé a qualifié les médicaments contre le VIH de poison ; des responsables religieux nigérians ont rejeté un vaccin contre la poliomyélite qu’ils jugeaient dangereux. Le spectre du développement de ces essais cliniques conduits dans le secret et insuffisamment réglementés concourt à alimenter ces réactions qui, en termes de santé publique, ont des implications dramatiques.

Rarement invoqué d’une façon explicite, l’argument qui sous-tend la plupart des écarts à l’éthique est que les bénéfices pour la population valent bien quelques prises de risques individuelles – d’autant que la qualité des soins apportés dans le cadre des essais cliniques est souvent supérieure à celle des soins ordinaires, que les médecins impliqués ont accès à des technologies de pointe et que les revenus tirés de ces activités peuvent être réutilisés au profit des patients... Malheureusement, il ne faut pas confondre données expérimentales et progrès scientifiques, comme peuvent en témoigner tous ceux qui ont vu de nombreux vaccins « révolutionnaires » finir abandonnés dans des entrepôts délabrés de régions tropicales. (…)

De plus fortes revendications pourraient mettre fin à certains essais. Mais, comme l’a déclaré le bioéthicien Jonathan Moreno, l’abandon éventuel de ces recherches à l’éthique criticable est une partie du prix à payer si nous voulons reconnaître qu’il existe une différence entre un rat de laboratoire et un être humain. »

Note 9) Dans le cadre de cette étude sur la syphilis, parrainée par les services de santé publique des Etats-Unis, des dizaines d’hommes noirs de milieux défavorisés furent privés de traitement pendant plusieurs décennies, dans le but de décrire l’avancée naturelle de la maladie. Le scandale conduisit à l’émergence, en 1974, des premières mesures de protection des patients subissant des essais.

La « plaisanterie » du consentement éclairé, Le Monde diplomatique, mai 2007

(…) « Des anthropologues médicaux ont trouvé un moyen de vérifier si un consentement est « éclairé » ou non. En interrogeant par questionnaire trente-trois participants thaïlandais à un essai de vaccin contre le VIH, ils ont découvert que trente d’entre eux n’avaient pas été correctement informés. De même, une étude portant sur l’essai d’un contraceptif réalisé au Brésil a révélé qu’aucun des sujets n’avait été informé de façon satisfaisante. Et, lors d’un test réalisé à Haïti sur la transmission du VIH, 80 % des participants en ignoraient les finalités précises (1).

« Le consentement éclairé, c’est une plaisanterie », va jusqu’à déclarer un enquêteur à la National Bioethics Advisory Commission. « Comment une personne qui n’a jamais entendu parler de bactéries ou de virus pourrait-elle donner son consentement éclairé ? dit un autre. Cette idée de consentement de l’individu... Cela n’existe pas. Les gens font ce qu’on leur dit de faire. »

Depuis 2001, considérant que les protections qu’elle garantit sont trop contraignantes, la FDA tente de prendre ses distances avec la déclaration de Helsinki. En 2001, elle s’est opposée à l’intégration de nouveaux amendements limitant les essais avec placebo, et reste hostile à plusieurs paragraphes de la déclaration. La tendance générale s’est confirmée l’été dernier lorsque l’Institute of Medicine, l’un des premiers organes consultatifs des Etats-Unis dans le domaine scientifique, a recommandé de lever les interdictions de facto qui empêchaient de conduire des essais cliniques sur des prisonniers et, dans un même élan, a qualifié de « myopes » tous les défenseurs du consentement éclairé qui pendant des décennies s’y sont opposés (2). »

Notes

  1. Punnee Pitisuttithum (sous la dir. de), « Risk behaviors and comprehension among intravenous drug users volunteered for HIV vaccine trial », Journal of the Medical Association of Thailand, Bangkok , janvier 1997 ; Daniel W. Fitzgerald (sous la dir. de), « Comprehension during informed consent in a less-developed country », The Lancet, Londres, 26 octobre 2002.
  2. Lawrence O. Gostin (sous la dir. de), Ethical Consideration for Research Involving Prisoners, The National Academies Press, Washington, DC, 2006 ; et « Testing new drugs on prisoners : The easy out », The Boston Globe, 17 août 2006.

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  • Nombreux liens et vidéos sur le sujet via:

http://marthetmarie.lifediscussion.net/sciences-f16/l-afrique-cobaye-des-geants-pharmaceutiques-t173.htm

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Le Sida et l’Afrique : Les Cobayes de l’industrie pharmaceutique

L’article "Le Sida et l’Afrique : Les Cobayes de l’industrie pharmaceutique au Cameroun, au Ghana, au Nigeria, au Malawi, au Botswana..." a été publié sur le site Afrikara le 21/02/2005.

http://www.stopvivisection.info/article.php3?id_article=125

 

Le lundi 17 janvier 2005 l’émission de télévision "Complément d’Enquête" présentée par M. Benoît Duquesne a provoqué une déflagration d’indignation en écho à un reportage relatant les tests sur des prostituées camerounaises d’une thérapie contre le Sida, l’antirétroviral et blockbuster Ténofovir. Plus loin que le cynisme nécrophile du laboratoire Gilead dénoncé à Douala, ce sont des milliers d’Africains et de pauvres prostituées et homosexuels des pays ravagés par la misère qui sont les victimes des pratiques productivistes et mercantiles d’une des industries les plus lucratives et les plus influentes du monde. Les essais humains en Afrique ont malheureusement une trop longue histoire et le nécessaire recul à prendre par rapport aux révélations au minimum partielles d’une émission de télévision publique française ne dispense pas d’un état des lieux global sur les tests et le statut international de l’humain en Afrique.

En effet, le laboratoire Gilead a mis sur le marché un anti-rétroviral le Viread, dont le nom scientifique est le Ténofovir, il est autorisé aux Etats-Unis et au Canada par exemple dans le cadre de multi thérapies et la phase de test en cours à pour but de valider l’utilisation préventive voire vaccinale de ce médicament. Une partie de ces tests sur la capacité préventive du Viread est diligentée par Family Health International [FHI] sur un financement de la Fondation Bill & Melinda Gates.

Pour ce faire, des essais humains sont réalisés principalement dans les pays pauvres auprès de cibles très exposées par leurs comportements sexuels. Le Cameroun, le Nigeria, le Ghana, le Cambodge [qui a arrêté l’expérience] ont été choisis pour accueillir ces essais randomisés avec placebo. Une partie de l’échantillon testé utilise une molécule sans principe actif et l’autre utilise par voie orale quotidienne le Ténofovir pendant un certain temps. Les populations ciblées sont connues comme ayant des comportements à risques [multiples partenaires, utilisation non systématique de préservatifs,...] donc il est attendu qu’elles contractent le Vih-Sida en cours de test. Si il y avait significativement moins d’infections de Vih-Sida de la part du groupe qui prend le Ténofovir par rapport à celui qui absorbe le placebo, on aurait démontré que ce médicament a un effet de protection par rapport à la transmission du Sida et pas seulement un effet de réduction de la charge virale en multi thérapie, tel est l’enjeu. Le laboratoire espère par conséquent faire passer cette solution dans une médication préventive, et il en attend des retombées commerciales faramineuses. Il serait intéressant de connaître de ce point de vue la teneur des accords signés avec les dirigeants africains qui ont visés cette expérimentation humaine...

Naturellement le test du Viread suppose que les cobayes soient infectés à un moment donné, et donc que, selon les connaissances actuelles, les participants n’aient pas fait un usage systématique de protections, de préservatifs. L’esprit de ce protocole est par conséquent de favoriser ou d’inciter à la poursuite de comportements à risque préexistants, afin de tester l’effet préventif de la solution de Gilead sur le Vih-Sida. C’est simple. Le formalisme éthique, les autorisations et le protocole ne changent pas la logique de la démarche, cynique et productiviste, qui n’aurait pas de sens si les participants adoptaient des comportements moins risqués.

A partir de là se posent plusieurs questions relatives au degré d’informations des participants, leur degré de compréhension des protocoles compte tenu du contexte local, l’effectivité des précautions éthiques prises par le laboratoire à cet effet et celles prises par les autorités locales... La protection des participants, les engagements précis du laboratoire et de FHI au cas où les participants contracteraient le Vih-Sida, les retombées africaines si les tests permettent de déboucher sur un traitement préventif, de telles questions devraient être clarifiées. Le niveau de pauvreté, la corruption endémique, et la séroprévalence du Cameroun à l’instar des pays pauvres d’Afrique subsaharienne semblent être les variables qui orientent géographiquement le choix des cibles.

À l’évidence les Africains, les Africaines sont des cobayes humains dans cette expérience mercantile qui joue sur la misère matérielle et morale qui transforme tous les corps en commerces ambulants. Au bout de ces tractations amorales, l’espoir du blockbuster du siècle est toujours possible, un médicament préventif contre le Sida qui sera vendu mille fois sont prix aux déshérités.

Au-delà du cas Gilead, l’ensemble des pratiques des énormes laboratoires occidentaux doit interpeller. Outre le "Complément d’enquête" de France 2, l’Afrique présente aujourd’hui le terrain idéal pour toutes les expérimentations industrielles les plus amorales, les plus productivistes, les moins coûteuses. La puissance publique ne protégeant que les intérêts d’une classe parasite d’état et du capital étranger dont elle est plus ou moins issue par cooptation et influence, toutes les ressources y sont disponibles pour les commerces interlopes. Trafics d’ossements et d’organes humains, ventes de médicaments périmés, importations de viande infectées, importations de poulets à la dioxine et découpes de poulets impropres à la consommation selon les normes minimales internationales, déversements de déchets industriels et nucléaires [ ?] dans les eaux et territoires continentaux...

La vie des humains comme matière première exploitable pour tous les trafics lucratifs est une banalité. Les cobayes ne coûtent pas chers, l’achat des protections politiques à peine davantage, une espèce de compétitivité internationale africaine pour une fois.

Il faut se souvenir que dans les années 50 au Congo Démocratique actuel des essais vaccinaux contre la poliomyélite ont été effectué sur des populations humaines et sont accusés selon plusieurs thèses d’avoir inoculé le virus du Sida à ces populations très infectées aujourd’hui...

Il faut se souvenir que pendant l’année 2004, en juin, la Syrie a testé au Darfour, selon le magazine allemand le Zeit, des armes chimiques sur les populations noires du Darfour... Silence de l’U.A, des Africains du monde...

Il faut se souvenir des programmes de stérilisation des femmes en Afrique du Sud pendant l’Apartheid, et surtout dans les années 80 du terrifiant Project Coast sous la direction du docteur Basson. Ce projet abrité dans un laboratoire suréquipé de la banlieue de Pretoria, spécialisé dans la guerre bactériologique avait vu la coopération des grandes démocraties occidentales -Etats-Unis, France, Suisse, Israël, Angleterre- et arabo-musulmanes -Irak, Libye. L’objectif de cette technopole de la mort était de développer par des recherches extrêmement poussées une molécule mortelle sensible à la mélanine qui pigmente la peau des Noirs : une arme d’extermination ethniquement sélective contre les Noirs d’Afrique du Sud [et d’ailleurs ?] afin de limiter le poids démographique de cette composante lors des consultations électorales inéluctables.

La position structurelle d’un continent pauvre à la limite de l’effondrement matériel, doté d’une élite sans vision ni horizon, dans un contexte de massification des corruptions et des prédations, attire internationalement les profits nécrophiles, les sales commerces de l’inhumain. Le commerce de la vie par les ventes d’armes, les exportations des déchets du monde, les essais pharmaceutiques, sont légions. Rien dans les formalismes éthiques n’a de pertinence lorsque l’on s’instruit des situations individuelles qui poussent les pauvres et mal instruits à adopter des comportements à risque, à courir après les maigres pitances promises par-ci par-là. Les administratifs, cadres et classes moyennes en quête d’une position meilleure dans des trajectoires où l’éthique est bannie par les présidences à vies et les fortunes insultantes des hauts fonctionnaires, cèdent à toutes les tentations. Y compris à celles de vendre aux diables des laboratoires et autres alchimistes criminels leur âme et celles de leurs concitoyens...

Les stratégies prédatrices des laboratoires pharmaceutiques doivent faire l’objet d’une attention clinique. Cette industrie est une des plus lucratives du moment, à la faveur du vieillissement des populations riches du Nord -ce qui augmente structurellement les dépenses de santé-, des maladies endémiques et pandémies au Sud, paludisme, Sida... Ces industries disposent de réseaux de lobbying très puissants et imposent des produits souvent insuffisamment validés scientifiquement. Récemment en Europe et aux Etats-Unis, les anti-inflammatoires Vioxx de Merck, Celebrex de Pfizer ont été retirés de la vente pour les problèmes cardio-vasculaires qu’ils provoquent... Ils avaient pourtant été prescrits à des milliers de patients. Idem du Prozac, anti-dépresseur très connu qui semble t-il pousserait ...au suicide. Encore sommes-nous dans des pays qui comptent, des pays riches où les mécanismes de surveillance, bien que corrompus et sous l’influence du lobbying, peuvent contrôler même après quelques dégâts la situation sanitaire. L’intérêt des grands laboratoires n’est pas non plus, sur leurs marchés vaches à lait, d’accumuler une réputation calamiteuse. Il en va autrement de l’Afrique.

L’affaire des essais humains de l’anti-rétroviral Viread sur des femmes prostituées camerounaises et sur les autres cobayes africains traduit une situation autrement plus préoccupante que les milliers de cas mis à la lumière des médias français en fin janvier 2005. C’est la situation d’un continent qui n’offre de mieux aujourd’hui, que des vies humaines au grand commerce des gagnants de la mondialisation, avec un courtage et une validation institutionnelle africains, dans une relation certes asymétrique de domination occidentale. Le statut international de l’Afrique et de l’Africain est durablement redéfini : pauvre, mendiant, cobaye international, immigré, politiquement irresponsable.

Copyright © Afrikara.com

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  • L'Afrique du Sud ravagée par le sida

http://www.icl-fi.org/francais/lebol/171/sida.html

 

  • L’Occident ne peut pas supporter ou encore moins recevoir la misère de l’Afrique, entendons-nous dans les discours des hommes politiques « décomplexés », mais l’Occident peut « légitimement » s’autoriser à faire tester ses médicaments par les miséreux africains. Quitte à mourir, mieux vaut le faire en rendant service aux plus riches(..)

http://www.tigweb.org/youth-media/panorama/article.html?start=6046&ContentID=24361

 

 

  • l’Afrique, terre de cobaye pour les industries pharmaceutiques et pour les apprentis-sorciers.

http://www.crieafrique.net/groupeexperts.php

 

 

http://www.soninkara.org/forum-soninkara/la-sante-en-pays-soninke-f28/afrique-terre-de-cobaye-pour-les-industries-pharmaceutiques-t1095.html

 

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http://www.rfi.fr/contenu/20100513-familles-enfants-cobayes-maintiennent-leurs-poursuites-contre-pfizer

Les familles des enfants cobayes maintiennent leurs poursuites contre Pfizer
AFP/Timothy A. Clary
Par RFI

Les parents des enfants morts lors des tests de médicaments contre la méningite ont rejeté l’offre de compensation du géant pharmaceutique américain Pfizer. 192 enfants de la ville de Kano avaient participé, en tant que cobayes, à ces expériences qui auraient provoqué la mort d’au moins onze d’entre eux et des dommages physiques à 189 autres.

Le bras de fer n'est pas terminé entre Pfizer et les familles des enfants sur qui le géant pharmaceutique avait testé en 1996 un traitement contre la méningite.
Pour mémoire, ces essais cliniques auraient provoqué la mort de onze enfants au moins et des séquelles physiques sur près de 200 autres, à Kano, dans le nord du pays. Après deux ans de bataille juridique entre Pfizer et l'Etat de Kano, un accord à l'amiable avait été conclu l'an dernier, prévoyant l'indemnisation des familles de victimes. Mais aujourd'hui, par la voix de leurs avocats, les familles de 192 enfants font savoir qu'elles le rejettent.

L'accord conclu l'an dernier entre Pfizer et le gouvernement de Kano prévoyait, d'un côté, l'abandon de toutes poursuites judiciaires contre la firme américaine et, de l'autre, en échange, le versement de 75 millions de dollars à l'Etat de Kano, dont près de la moitié devait servir à indemniser les familles des victimes des essais cliniques.

Un an après, les familles de 192 enfants, qui n'ont toujours pas été payées, dénoncent la façon dont cet accord est mis en œuvre, et le rejettent. Selon Etigwe Uwa, l'un de leurs avocats, du cabinet Streamsowers and Köhn, « Pfizer réclame, avant de verser l'argent, que des tests ADN soient pratiquées pour vérifier que les plaignants sont bien ceux qui, enfants, ont pris part aux essais cliniques en 1996. Cela suppose que Pfizer ait fait des tests ADN à l'époque. On ne sait pas s'ils l'ont fait, et quand bien même ce serait vrai, Pfizer faisait des essais dans le monde entier... Comment pouvons nous les croire s'ils nous disent que tel test ADN était celui d'un enfant ayant pris part aux essais à Kano ? ».

Pfizer, de son côté, souligne que les tests ADN seront pratiqués par un laboratoire indépendant. Le géant pharmaceutique rappelle aussi qu'il reviendra à un comité, composé pour moitié de représentants de Pfizer du gouvernement de Kano, de décider des familles à indemniser.

Justement, les avocats réclament que les familles soient représentées dans ce comité pour avoir leur mot à dire. Et en attendant, ils maintiennent les poursuites engagées contre Pfizer aux Etats-Unis il y a près de dix ans par quelque 90 familles, et menacent d'en lancer d'autres.

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Capital : Cobayes Humains - 280210 - vidéo intégrale. 04/03/2010 à 05h43 - mis à jour le 04/03/2010 à 05h57 | - vues | - réactions ...
www.lepost.fr/.../1969745_capital-cobayes-humains-280210-video-integrale.html

 

  • Les enfants cobayes de New-York un scnadale non médiatisé ou si peu !

-Le son est extrêmement faible-

http://www.dailymotion.com/video/x4fxtt_video-scandale-des-enfants-cobayes_news



31/10/2010
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