En France, la chasse est un véritable fléau . Notre pays est dans l’Union Européenne, celui qui compte le plus grand nombre de chasseurs. A nous seuls, nous en comptabilisons 1 500 000. Mais ce n’est pas tout : la France est le pays de l’UE qui compte le plus grand nombre d’espèces chassables (60 dont 15 en mauvais état de conservation) et qui a les périodes d’ouverture de la chasse les plus longues. A titre d’exemple, l’Allemagne ne compte que 42 espèces chassables et la Suède 48.
Inévitablement, les chasseurs, du fait d’une réglementation laxiste de la chasse, exercent une pression considérable sur la faune sauvage, sa gestion et sur les milieux naturels. On estime que chaque année, 60 millions d’animaux sauvages sont tués lors de parties de chasse. A ceux là s’ajoutent tous ceux qui sont blessés et qui meurent isolés dans de pénibles souffrances.
Bon nombre d’espèces sont aujourd’hui menacées du fait d’une chasse excessive. De plus, certains chasseurs n’hésitent pas à tirer sur des espèces protégées.
Les chasseurs, qui se sont appropriés la gestion d’une grande partie de nos milieux naturels, gèrent notre faune sauvage en dépit du bon sens : ainsi chassent-ils les oiseaux migrateurs au printemps, en pleine période de nidification. Ils chassent également par temps de neige ou de gel, alors que les animaux sont très vulnérables ou même la nuit. Les chasseurs gênent également considérablement les animaux avec leurs tirs retentissants.
Hélas, les pouvoirs publics et les hommes politiques, sensibles au pouvoir électoral des chasseurs, font preuve d’une passivité presque absolue face aux excès de la chasse. Ils n’hésitent pas à laisser certaines directives européennes être bafouées d’année en année sans agir. La chasse aux tourterelles au Médoc en est un triste exemple.
La chasse est inacceptable sur un plan éthique
La chasse est inacceptable car les chasseurs tuent par plaisir et non pour se nourrir. La mise à mort d’un animal est un acte important. Elle doit être immédiate, indolore et sans angoisse. Bien souvent, les choses ne se passent pas ainsi pour les animaux chassés. Beaucoup sont blessés et meurent après une longue agonie ; d’autres sont capturés avec des pièges cruels, gazés ou poursuivis pendant des heures à travers la forêt. La chasse à courre, par exemple, est le summum de la cruauté : cerfs, sangliers, renards, chevreuils et lièvres sont poursuivis pendant des heures par une horde de cavaliers armés de talkies-walkies et de chiens. Ce n’est que lorsque les animaux sont épuisés par cette course poursuite qu’il sont mis à mort, parfois à l’aide d’un poignard ou d’une lance. Accepterait-on qu’un boucher poursuive sa vache à travers champs pendant des heures avant de l’abattre ? La chasse à l’arc est également à condamner. Le ministère de l’Environnement l’autorise, pourtant cette méthode de mise à mort est très cruelle. La flèche peut causer une hémorragie interne et provoquer une mort lente de l’animal.
Le fond du problème réside dans le fait que les animaux sauvages ne bénéficient d’aucune protection contre les mauvais traitements ou les actes de cruauté tout comme les animaux domestiques ou gardés en captivité. Cette situation est aberrante. Les animaux sauvages peuvent souffrir autant qu’un chien ou un chat ! Dans ce cas, pourquoi peut-on faire preuve d’un sadisme profond envers les animaux sauvages sans risquer aucune peine, alors que les actes de cruauté envers les animaux de compagnie peuvent être condamnés par des peines de prison. Il est urgent de modifier la législation française pour que les animaux sauvages soient autant protégés que les animaux domestiques.
Quelle est la position des français face à la chasse ?
Les français sont majoritairement opposés à la chasse. Pourtant, les chasseurs, qui ne représentent que 3,5 % de la population française imposent leur loi.
Les chasseurs se conduisent comme des seigneurs. Ils détestent croiser sur leur chemin des promeneurs ou d’autres usagers de la nature. Ils n’hésitent pas à poursuivre les animaux jusque sur des terrains privés. De plus , la législation française autorise les chasseurs à tirer à partir de 150 mètres des habitations. Autant dire qu’ils chassent sur le palier de porte de chacun. Ainsi, durant la période de chasse 1998-1999, il y a eu 259 accidents, dont 40 mortels, 126 graves, et 93 légers.
Chaque année, on dénombre de nombreux accidents de chasse. De simples promeneurs ou des cyclistes sont tués par des balles perdues ou parce qu’ils ont été confondus avec un animal. Certains chasseurs tirent sur tout ce qui bouge ! Ce n’est pas l’examen de chasse qui peut laisser espérer qu’une quelconque sélection soit faite entre les bons et les mauvais chasseurs. Cet examen est des plus sommaires. Il n’y a même pas d’examen de tirs !
Les accidents sont d’autant plus nombreux du fait que les chasseurs ne sont soumis à aucun alcootest. Pourtant, c’est de notoriété publique, les chasseurs ont la bouteille facile.
Le fait que les chasseurs soient autorisés à chasser le mercredi et le week-end est une véritable aberration. Il arrive que des familles se retrouvent au milieu d’une véritable poudrière.
Aujourd’hui, bien heureusement, les chasseurs voient leur effectifs fondre comme neige au soleil. Pour contrer cette dégringolade, ils organisent des conférences dans les écoles, ce qui est pour le moins contestable.
La chasse n’est pas nécessaire pour gérer notre faune sauvage
Les chasseurs prétendent qu’ils sont indispensables pour gérer notre faune sauvage. C’est faux ! La gestion de la faune devrait être confiée à des gardes spécialisés, bon tireurs, et qui connaissent suffisamment les espèces protégées pour ne pas les confondre avec d’autres. De plus, il serait souhaitable que des prédateurs, tels que les lynxs ou les loups, apparaissent à nouveau dans nos forêts pour rétablir un ordre écologique naturel. Souvent, les chasseurs tirent le plus beau cerf ou le plus beau sanglier pour en faire un trophée impressionnant. Ils privent ainsi certains cheptels d’un reproducteur en pleine maturité qui a une grande valeur. Les prédateurs naturels, eux, chassent avant tout les individus malades ou chétifs ce qui permet une sélection naturelle favorable à la survie de l’espèce. La raison en est simple : les animaux sauvages chassent pour se nourrir et non pas par vanité. Hélas, les chasseurs n’aiment pas du tout la concurrence et ils sont nombreux à s’opposer aux programmes de réintroduction de carnassiers. Ils considèrent que tous les animaux qui leur font concurrence comme des nuisibles.
Les chasseurs ont aussi la fâcheuse habitude d’effectuer des lâchés d’animaux. Cela donne lieu à de véritables massacres ! Ainsi, par exemple, des faisans qui ont été élevés en volière sont lâchés en pleine nature pour que les chasseurs puissent en faire leurs choux gras. Ces oiseaux savent à peine voler, ils sont familiarisés aux êtres humains et n’ont aucune idée de la façon de se cacher. Il suffit donc aux chasseurs de déployer de bien peu d’habileté pour toucher leur cible. Les animaux qui échappent aux balles ne sont pas pour autant sortis d’affaire. Ils n’ont jamais vécu en pleine nature et beaucoup sont incapables de se nourrir par leurs propres moyens. La plupart meurent dans les jours qui suivent le lâcher.
A quoi correspond, de nos jours, le plaisir de chasser?
La promenade dans la nature et le côté sportif de la marche,l’admiration des animaux sauvages, des rencontres entre amis, le plaisir de faire s’ébattre son chien trop longtemps enfermé ?
Point n’est besoin de porter un fusil pour satisfaire ces plaisirs.
Parce que tuer pour le plaisir est un acte immoral,
Parce qu’elle met en danger la vie d’autrui,
Parce qu’elle n’est plus une nécessité économique,
Parce qu’elle est l’appropriation, par un petit nombre, d’animaux sauvages
appartenant à tous,
Parce que la régulation des espèces, si elle s’avère nécessaire, doit être le fait
d’équipes spécialisées et compétentes,
Parce que la nature, aujourd’hui menacée comme elle ne fut jamais, exige notre respect et notamment le respect de tout être vivant,
Parce qu’il n’existe pratiquement pas d’animal nuisible,
Parce qu’il est nécessaire de supprimer les traditions cruelles,
Parce que l’insensibilité à la souffrance animale n’est pas éloignée de l’insensibilité à la souffrance humaine,
Parce qu’on ne peut à la fois enseigner la non violence à l’école et l’autoriser aux adultes…
LA CHASSE DOIT ETRE ABOLIE
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