décroissance

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Elevages industiels agro-alimentaires sous antibiotiques :un risque pour la santé publique ...

 

 

Pour le professeur Antoine Andremont, « l'usage des antibiotiques dans l'élevage renforce le développement des bactéries résistantes dans l'environnement humain ».

L'accroissement du phénomène d'antibiorésistance est attribué à l'utilisation excessive des antibiotiques. La médecine vétérinaire peut-elle en réduire sa consommation ?

Depuis les soixante dernières années, les antibiotiques sont utilisés pour traiter les maladies infectieuses humaines. Puis ces remèdes « miracles » ont été largement diffusés dans le domaine de la santé animale. Vis-à-vis de cette consommation croissante, les bactéries ont développé des mécanismes de défense. Or, ce phénomène, appelé antibiorésistance, est de plus en plus préoccupant pour la médecine humaine, il se traduit notamment par la recrudescence des infections nosocomiales. L'union européenne estime à 25 000 le nombre de décès par an imputables au phénomène d'antibiorésistance.

 

    Infections nosocomiales meurtrières dans les hôpitaux, alerte de santé mondiale provoquée par un malade atteint d’une forme résistante de tuberculos … les infections bactériennes dangereuses font leur grand retour depuis une quinzaine d’années et elles font peur!

  Posons-nous alors une question : et si notre production et notre consommation déraisonnées de viande y étaient pour quelque chose?

 C’est en tous cas l’avis des autorités compétentes dans la plupart des pays du monde et il est surprenant de voir à quel point le public reste mal informé sur cette question pourtant cruciale pour l’avenir de la santé publique.

  Ainsi, il y a presque 10 ans déjà, la chambre des Lords au Royaume-Uni a publié un rapport dans lequel elle incriminait directement l’usage massif des antibiotiques en élevage dans l’émergence de souches bactériennes résistantes telles que la salmonelle, la E.Coli etc.. Depuis les autorités de plusieurs pays et groupes de pays se sont penchées sur le phénomène et en ont reconnu l’importance.


Définitions

  • Qu’est-ce qu’un antibiotique?

Les antibiotiques, également appelés médicaments antimicrobiens, sont des médicaments capables d'inhiber la croissance des bactéries ou de les tuer afin de traiter une infection, que ce soit chez l’homme, chez l’animal et parfois chez les plantes. Les antibiotiques sont destinés au traitement des infections bactériennes (par exemple, les pneumonies à pneumocoques ou les infections à staphylocoques). Les médicaments destinés à combattre les virus sont généralement appelés des antiviraux (par exemple, pour la grippe, le VIH ou l’herpès). Tous les antibiotiques ne sont pas actifs contre toutes les bactéries. Il existe plus de 15 classes d’antibiotiques qui diffèrent de par leur structure chimique et leur mode d’action contre les bactéries. Un antibiotique peut s’attaquer à une seule bactérie ou à différents types de bactéries.

 

Gérard Bapt - Consommation de viande et antibiorésistance from L214

viande.info
Gérard Bapt est médecin, député et président du groupe d'études Santé environnementale.
Dans cette vidéo tournée le 19 mai 2010 à l'Hôtel de la Questure (Assemblée nationale) à l'occasion du buffet-débat organisé par Viande.info , il expose les problèmes d'antibiorésistance liés à l'utilisation massive d'antibiotiques dans les élevages.


 

  • Qu’est-ce que la résistance aux antibiotiques?

Les bactéries sont dites résistantes aux antibiotiques lorsque les antibiotiques spécifiques ne sont plus en mesure d’inhiber la croissance des bactéries ou de les tuer. Certaines bactéries sont naturellement résistantes à certains antibiotiques: c’est ce que l’on appelle la résistance intrinsèque ou inhérente. Le problème devient plus inquiétant lorsque des bactéries normalement sensibles aux antibiotiques deviennent résistantes en raison de modifications génétiques: on parle alors de résistance acquise. Les bactéries résistantes survivent malgré la présence des antibiotiques et continuent à se multiplier, prolongeant la durée de la maladie, voire entraînant le décès. Les infections dues à des bactéries résistantes exigent plus de soins et le recours à d’autres antibiotiques plus chers et pouvant entraîner des effets secondaires plus sévères.

 

  • Quelle est la principale cause de la résistance aux antibiotiques?

La résistance aux antibiotiques est un phénomène naturel dû à des mutations au niveau des gènes des bactéries. Cependant, le recours abusif et inapproprié aux antibiotiques accélère l’émergence et la propagation des bactéries résistantes aux antibiotiques. Lorsqu’elles sont exposées aux antibiotiques, les bactéries sensibles sont tuées, alors que les bactéries résistantes peuvent continuer à se développer et à se multiplier. Ces bactéries résistantes peuvent alors se propager et provoquer des infections chez d’autres personnes n’ayant pas pris d’antibiotiques.

 

  • Résistance aux antibiotiques et animaux d’élevage destinés à la consommation


>Quels antibiotiques sont utilisés chez les animaux d’élevage destinés à la consommation? Sont-ils semblables aux antibiotiques utilisés chez l’homme?

Les antibiotiques utilisés pour traiter et prévenir les infections bactériennes chez les animaux appartiennent aux mêmes classes chimiques que ceux administrés à l’homme : macrolides, tétracyclines, quinolones, bêta-lactamines, aminoglycosides. Par conséquent, les animaux peuvent être porteurs de bactéries résistantes aux antibiotiques également utilisés pour traiter les infections chez l’homme.

 

>L’administration d’antibiotiques aux animaux d’élevage destinés à la consommation aggrave-t-elle le problème ?

Certaines bactéries résistantes que l’on retrouve parfois dans l’alimentation humaine, telles que Campylobacter ou Salmonella, peuvent passer de l’animal à l'homme via les denrées alimentaires. Il est également possible d’être contaminé par des bactéries résistantes par contact direct avec des animaux.


 

 

En 1997, 48 % du total des ventes européennes d'antibiotiques est destiné à un usage vétérinaire .

Les antibiotiques peuvent être utilisés en élevage comme médicaments vétérinaires, à des fins curatives ou préventives. Les additifs antibiotiques pour l’alimentation animale sont interdits depuis le 1er janvier 2006.

 

L\'élevage des lapins : antibiotiques, hormones et souffrance animale from L214

Un élevage 100% cage et ses corollaires : antibiotiques, hormones, blessures et mortalités. Une vie de souffrance pour rien. images tournées en France en 2008.

 


>Usage des antibiotiques chez l'animal:

 

 *Médicaments vétérinaires

  • pour protéger les élevages (porcins, bovins, volailles) des maladies, de manière systématique, avant même que ces animaux ne deviennent malades (comme s'il s'agissait d'un aliment naturel qui jouerait un rôle de prévention)

  Ceci peut de prime abord sembler parfaitement justifié.  En effet, les animaux sont comme les humains, ils peuvent tomber malades et il convient de les soigner si l’on souhaite préserver les troupeaux.  Pourtant la question est plus complexe que cela.  De fait, le problème n’est pas que l’on utilise ponctuellement des antibiotiques pour traiter un animal malade.  Le problème est que, dans les élevages productivistes, les animaux sont « entassés » les uns sur les autres sur des surfaces très réduites.  Il en résulte deux conséquences :

-la première est que ces animaux sont stressés et donc plus sensibles aux maladies

-la deuxième est que la promiscuité entre les animaux rend impossible le traitement individuel d’une infection.  Lorsqu’un individu est malade, c’est tout le troupeau qui est immédiatement traité de manière préventive.  On comprend donc que l’usage thérapeutique des antibiotiques dans les élevages productivistes est très élevé et va bien au-delà de ce qui serait nécessaire pour traiter des animaux élevés dans des conditions saines.

 

*Additifs à l’alimentation animale

 

  •  comme "stimulateurs de croissance" de ces animaux, pour augmenter de façon importante la rentabilité de l'élevage.

     


    *Additif à l'alimentation animale  

    *Usage à faible concentration dans l'aliment

    *Augmentation du gain de poids

    *Molécules: Avoparcine, Avilamycine,Flavophospholipol, Spiramycine, bacitracine Zinc, Tylosine, Salinomycine, monensin..

Cela a pour conséquence :

    • la présence d'antibiotiques dans les viandes d'élevage industriel
    • .../...

    Elevages industiels agro-alimentaires sous antibiotiques

L'ampicilline et l'amoxicilline sont les deux aminopénicillines utilisées en médecine vétérinaire.Les porcs, canards, ... (non malades) pour lesquels Les antibiotiques comme facteur de croissance.La complaisance des industries agro-alimentaires, des vétérinaires et des pharmaciens forme un système dans lequel sont délivrees des ordonnances de complaisances par des secrétaires..Résistances aux antibiotiques. Effets des antibiotiques. Rien ne les inquiète

 

 

 

Chaque année, la Direction générale de l’alimentation contrôle plus de 20 000 prélèvements de produits animaux ou d’origine animale pour rechercher d’éventuels traces de résidus de médicaments vétérinaires.

 Pourtant les données fiables manquent sur le sujet et varie énormément selon l’organisme qui les évalue.  Ainsi, une étude de l’Institut de Médecine aux Etats-Unis indiquait-elle que l’usage des antibiotiques dans ce pays était pour 32% lié aux usages non-thérapeutiques et pour 8% aux usages thérapeutiques en agriculture .  Une autre étude, publiée elle par l’Union of Concerned Scientists, montrait-elle que l’usage des antibiotiques aux Etats-Unis était imputable pour 84% aux usages thérapeutiques et non-thérapeutiques en élevage, pour un total de 24 millions de livres de produits utilisés en 2001 dans le secteur.
 

            

 

               >Conséquences pour la santé humaine

  1. Risque d'exposition à des résidus de médicaments vétérinaires

 Résidus de médicaments vétérinaires :Substance parentale, métabolites et produits de dégradation présents dans les productions animales après administration d'un médicament vétérinaire.

 

                  2.  Risques d'expositions  des bactéries résistantes aux antibiotiques


◦ Bactéries zoonétiques (S a lm o n e lla , C a m p y lo b a c t e r)
◦ Bactéries porteuses de gènes de résistance 

 

Effets des anti-biotiques sur les animaux: http://www.youtube.com/watch?v=TDE4tSFD7-I. Les Elevages industriels agro-alimentaires ont gavé les animaux d'anti-biotiques dont voici les effets collatéraux sur les animaux.Antibiorésistance des animaux ... et de l'homme

 

 

 

L’usage massif d’antibiotiques dans les élevages animaux a pour conséquence d’entraîner le développement de souches bactériennes résistantes lesquelles se propagent parmi les animaux, les différents écosystèmes et les humains par différentes voies telles que la consommation d’eau ou d’aliments contaminés , avec une conséquence majeure : l’apparition d’infections que plus aucun antibiotique n’est capable de traiter.  Ainsi, on estime qu’aux Etats-Unis, ce sont déjà près de 14 000 personnes qui meurent chaque année d’infections bactériennes résistantes et que le coût des soins de santé liés à ces infections atteint les 4 milliards de $US par année.


Ces bactéries peuvent ensuite être transmises à l’homme, principalement par l'alimentation. Elles peuvent être rejetées dans l’environnement avec les excréments animaux, être présentes dans l’eau, contaminer la viande lors de l’abattage et, se retrouver dans nos assiettes si la température de cuisson est insuffisante pour les détruire. Ainsi, après avoir été introduit dans la filière de production animale pour assurer la commercialisation d’aliments plus sûrs, l’utilisation d’antibiotiques comme additifs alimentaires a été incriminée dans l’apparition et la diffusion de certaines résistances aux antibiotiques. Face à cette situation, l’Union Européenne a mis en place depuis trente ans une réglementation restreignant l’utilisation des antibiotiques dans l’alimentation animale. Depuis 1998, aucun antibiotique présentant une résistance croisée avec des médicaments prescrits chez l’homme n’est autorisé comme additif alimentaire dans les élevages. Les quatre derniers antibiotiques encore autorisés comme additifs alimentaires ont été interdit fin 2005 ("Usages vétérinaires des antibiotiques, résistance bactérienne et conséquences pour la santé humaine". Rapport Afssa, janvier 2006. Disponible sur : www.afssa.fr/Documents/SANT-Ra-ABR.pdf).

 

En France, 51 % des toxi-infections alimentaires collectives déclarées sont liées à Salmonella. Bien que l’incidence des infections à Salmonella soit en diminution dans les pays développés, de plus en plus de souches résistantes aux antibiotiques utilisés en médecine humaine et vétérinaire sont identifiées. Une collaboration transversale active permet aujourd’hui une détection précoce de ces souches et de limiter leur diffusion. Des efforts ont été faits en santé animale pour surveiller la résistance aux antibiotiques et la consommation d’antibiotiques dans les élevages et un rapprochement de ces données a été initié par l’Afssa. Une plus large confrontation des données de santé animale et humaine apparaît indispensable pour maîtriser la diffusion de la résistance aux antibiotiques et préserver leur efficacité.

 

>Salmonelles multirésistantes

La salmonellose est l'une des toxi-infections alimentaires les plus courantes et les plus répandues. Elle représente une charge importante pour la santé publique et un coût considérable pour la société de nombreux pays. Chaque année, des millions de cas sont signalés partout dans le monde, entraînant des milliers de décès. Cette maladie est provoquée par la bactérie Salmonella (salmonelle). A ce jour, on connaît plus de 2500 types ou de sérotypes de Salmonella.

Ces dernières années, les problèmes liés aux salmonelles se sont considérablement amplifiés, tant du point de vue de l'incidence de la salmonellose, que de la gravité des cas humains. Tandis que certains pays réussissaient à inverser la tendance à la hausse de l'incidence de la salmonellose humaine, de nouveaux problèmes ont été identifiés. Depuis le début des années 90, des souches de salmonelles résistantes à une série d'antimicrobiens comprenant des agents thérapeutiques majeurs en médecine humaine sont apparues et menacent d'entraîner un grave problème de santé publique. Cette résistance résulte de l'utilisation d'antimicrobiens à la fois en médecine humaine et dans l'élevage animal. Le problème est encore majoré lorsque cette multirésistance concerne les "antimicrobiens d'importance critique".

 

En général, les êtres humains contractent une salmonellose en consommant des aliments d'origine animal contaminés (principalement de la viande, de la volaille, des œufs ou du lait), bien que beaucoup d'autres aliments, et notamment des légumes verts contaminés par le fumier, puissent être impliqués dans la transmission de cette maladie. Les organismes pathogènes traversent la chaîne alimentaire de la production primaire aux ménages ou aux établissements de restauration.

 

Le cours clinique de la salmonellose humaine est caractérisé habituellement par une poussée aiguë de fièvre, des douleurs abdominales, des diarrhées, des nausées et parfois des vomissements. Dans certains cas, et en particulier chez les très jeunes enfants et les personnes âgées, la déshydratation associée peut être sévère et parfois mortelle. Dans de tels cas, ainsi que dans ceux où les salmonelles provoquent des septicémies, il est essentiel de disposer pour le traitement d'antimicrobiens efficaces. Dans une faible proportion des cas, la salmonellose s'accompagne de complications graves. Bien que les flambées épidémiques attirent habituellement l'attention des médias, des études indiquent que plus de 80% des cas de salmonellose se manifestent de manière isolée, plutôt que sous forme de flambées.

 

La salmonellose représente une charge importante pour la santé publique et un coût considérable pour la société de nombreux pays. Très peu de pays fournissent des données sur le coût économique de la maladie.

>Aux États-unis d'Amérique, on évalue à 1,4 million par an le nombre d'infections à salmonelles non typhoïdiques, qui entraînent 168 000 visites chez le médecin, 15 000 hospitalisations et 580 décès. Le coût d'un cas de salmonellose humaine dans ce pays peut aller, selon les estimations, d'une quarantaine de dollars des États-unis à US$ 4,6 millions, selon que le cas n'entraîne pas de complication ou qu'il débouche sur une hospitalisation et un décès. Le coût total des affections à salmonelles aux États-unis est estimé à US$ 3 milliards.

>Au Danemark, le coût annuel lié aux salmonelloses d'origine alimentaire est évalué à US$ 15,5 millions (pour l'année 2001), ce qui correspond approximativement à 0,009% du PIB. Les autorités de ce pays ont mis en place depuis plusieurs années un programme de lutte contre les salmonelles, dont le coût annuel est estimé à US$ 14,1 millions. On évalue à US$ 25,5 millions l'économie réalisée grâce à ce programme sur les dépenses publiques danoises. Pour les pays en développement, on ne dispose généralement pas de données sur le coût des toxi-infections d'origine alimentaire.

 

Outre la transmission de l'infection par des aliments contaminés, on a également relevé des cas humains résultant d'un contact avec des animaux infectés, notamment des animaux domestiques comme les chats ou les chiens. Il est probable que les animaux domestiques contractent l'infection de la même manière que les êtres humains, c'est-à-dire par consommation de viande, de volaille ou de produits dérivés de la volaille contaminés et non cuits.

Sur les trois dernières décennies, on a observé l'évolution de sérotypes particuliers de Salmonella dans l'élevage animal intensif, puis chez l'homme. S. Enteritidis est à l'origine de l'épidémie la plus récente, qui chez l'homme a atteint son point culminant en 1992 dans de nombreux pays européens. Le léger déclin actuel de ce sérotype peut laisser place à la réémergence de S. Typhimurium en tant que sérotype principal pour la salmonellose humaine. Un autre scénario possible est la domination, à brève échéance, de ces deux souches à potentiel épidémique dans de nombreux pays.

 

Lors des premières autorisations des fluoroquinolones en vue d'un usage thérapeutique chez l'homme, aucune augmentation immédiate de la résistance aux salmonelles n'a été observée. Par contre, lorsque ces produits ont ensuite été autorisés pour les animaux d'élevage, la fréquence de la détection de salmonelles résistantes aux fluoroquinolones chez les animaux et dans les aliments, puis chez l'homme atteint de salmonellose, a augmenté rapidement dans plusieurs pays.

On rencontre désormais souvent des souches de salmonelles multirésistantes et la fréquence de la pharmacorésistance multiple a considérablement augmenté ces dernières années. Pire encore, certaines variantes de Salmonella ont développé une multirésistance qui fait partie intégrante de leur matériel génétique et sont par conséquent susceptibles de conserver des gènes de pharmacorésistance même si l'on n'utilise plus les antimicrobiens concernés, situation dans laquelle d'autres souches résistantes perdraient en règle générale leur résistance.

L'émergence de salmonelles pharmacorésistantes répond à l'utilisation d'antimicrobiens chez les animaux d'élevage. La pression sélective résultant de l'emploi d'antimicrobiens est l'une des principales forces conduisant à l'apparition de cette résistance, mais d'autres facteurs doivent également être pris en compte. Certains sérotypes de salmonelles, par exemple, sont plus enclins à développer une résistance que d'autres. En outre, on observe régulièrement des variations importantes de la fréquence des sérotypes de Salmonella chez les animaux d'élevage et chez l'homme. On a ainsi récemment relevé la propagation à l'échelle mondiale, chez l'homme et certains animaux, d'une souche de S. Typhimurium multirésistante lysotype 104. Bien que la propagation de cette souche puisse avoir été facilitée par l'utilisation d'antimicrobiens, on pense qu'elle résulte principalement du commerce national et international d'animaux infectés.

L'émergence de souches de salmonelles multirésistantes, ayant perdu notamment leur sensibilité aux fluoroquinolones et aux céphalosporines de troisième génération, est un fait lourd de conséquences, qui limite gravement les possibilités de traiter efficacement les infections humaines


Les études récentes apportent de plus en plus de preuves des conséquences préjudiciables pour la santé humaine de l'apparition de micro-organismes résistants. Ces conséquences peuvent se répartir en deux catégories : (1) survenue d'infections qui sinon ne seraient pas apparues et (2) augmentation de la fréquence des échecs thérapeutiques et de la gravité des infections.

  • (1) Infections qui sinon ne seraient pas apparues. Chez l'homme, comme chez l'animal, l'utilisation d'antimicrobiens agit sur les voies intestinales, exposant les sujets concernés à un risque accru de contracter certaines infections. Les personnes prenant par exemple des antimicrobiens pour des raisons indépendantes courent donc un risque majoré d'être contaminées par des salmonelles résistantes à ces médicaments. Ce risque accru peut être exprimé sous la forme d'une fraction attribuable, définie comme la proportion d'infections à salmonelle qui ne se seraient pas produites si la salmonelle concernée n'avait pas été résistante (ou si la personne n'avait pas pris un antimicrobien pour une raison indépendante). Dans le cadre d'une analyse récente de la fraction attribuable du nombre de cas d'infections à salmonelle recensées chaque année aux États-unis, lequel dépasse le million, on a estimé que la résistance des salmonelles aux antimicrobiens pouvait être à l'origine de quelque 30 000 salmonelloses supplémentaires, entraînant environ 300 hospitalisations et une dizaine de décès.En outre, l'utilisation d'antimicrobiens chez l'animal peut favoriser la transmission entre animaux de micro-organismes résistants, et donc conduire à une transmission accrue de tels micro-organismes à l'être humain par voie alimentaire.
  • (2) L'augmentation de la fréquence des échecs thérapeutiques et de la gravité des infections peut se manifester par une prolongation de la durée de la maladie, par une plus grande fréquence des septicémies et des hospitalisations, ou par un accroissement de la mortalité. Plusieurs études ont mis en évidence l'association entre une augmentation de la fréquence relative des souches de salmonelles résistantes aux antimicrobiens et un accroissement de celle des hospitalisations pour salmonellose. De même, on a constaté que les personnes atteintes d'infections dues à des salmonelles résistantes aux antimicrobiens présentaient une plus forte probabilité de contracter une septicémie ou de mourir dans les 90 jours suivant le prélèvement que les sujets de groupes témoins infectés par des germes sensibles.Une étude menée au Danemark a relevé que si la mortalité était plus élevée chez les personnes atteintes d'une infection à salmonelle sensible que dans la population générale, elle était encore plus importante chez les personnes souffrant d'une infection à salmonelle résistante. On a estimé que, chez les personnes atteintes d'une infection à salmonelle multirésistante, le taux de mortalité dans les deux ans suivant le prélèvement était dix fois supérieur à celui observé dans la population générale.

 

 

A terme, si l’on n’y prend garde, cela pourrait conduire à revenir à une ère similaire à celle que connaissait l’humanité avant l’apparition des antibiotiques au XXème siècle et dans laquelle des milliers voire des millions de personnes pourraient mourir dans de terribles épidémies ou encore dans des contextes tels que les accouchements ou des opérations chirurgicales que les antibiotiques avaient permis de rendre relativement sûrs.

Les jeunes enfants sont une population particulièrement à risque de développer des infections puisque leur système immunitaire n’est pas totalement opérationnel. On ne peut dès lors qu’imaginer les conséquences désastreuses que pourrait avoir le développement de résistance de nombreuses bactéries pour la santé de nos enfants…

 

 

  • santé : consommation d'antibiotiques dans l'élevage, un risque pour la santé publique ...

 

Face aux dangers majeurs que les pratiques d’élevage font planer inutilement sur l’avenir de la santé humaine, les réponses politiques semblent bien longues à venir.  En effet, ce n’est qu’au 1er janvier 2006 que l’Union Européenne a banni les usages non-thérapeutiques d’antibiotiques dans les élevages. Le Canada ne dispose d’aucune réglementation précise sur la question mais seulement de lignes directrices encourageant un moindre recours aux antibiotiques, sans aucun caractère d’obligation pour les exploitants.  Il en est de même aux Etats-Unis. Dans un tel contexte, il semble difficile que des exploitants isolés décident de réduire leurs usages d’antibiotiques car ce serait se condamner à une perte de compétitivité dans la mesure où les autres fermes n’en feraient pas autant simultanément. Une étude américaine a d’ailleurs bien montré que les coûts de l’interdiction de la vente libre d’antibiotiques aux éleveurs américains s’élèveraient sur une période de 10 ans à environ 1 039 milliards de dollars (valeur nette actualisée).


A l'issue de la conférence - déjeuner du 6 mai 2010 à la Maison de l'Aubrac, Gérard Bapt, Député Maire dénonce le risque majeur sur la santé humaine, de l' utilisation excessive d'antibiotiques dans l'élevage et parle de logique implacable

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- L’ Etat se satisfait du statu quo tant qu’il n’y a pas une crise majeure, un dénombrement précis des décès et des complications médicales sur les malades.

- L’Etat tire un avantage à court terme au plan financier de la situation. Il sous paie la mission de surveillance de la santé animale des vétérinaires puisque ce sont les ventes de médicaments qui assurent la présence territoriale des vétérinaires.

 

- L’Etat par son inaction, comme pour les autres effets négatifs de l’élevage intensif sur l’eau, sur la flore marine (algues vertes), sur les sols, est responsable du maintien élevé de l’usage des antibiotiques en médecine vétérinaire qui concourt à démunir la médecine du pouvoir initial des antibiotiques.


  • santé : consommation d'antibiotiques dans l'élevage, un enjeu économique... 

Point de vue d’économiste, Pascal Perez

 

Diagnostic :

 

La sociologie des acteurs publics et la valeur économique des antibiotiques dans l’élevage en France expliquent l’absence de mouvement de réduction de la consommation d’antibiotiques :

 

les antibiotiques limitent la mortalité du troupeau et font grandir plus vite.

 

- les vétérinaires ont besoin des ventes d’antibiotiques (200 millions d’euros de chiffres
 d’affaires, les médicaments représentent 50 % du chiffre d’affaires, 70 euros l’injection
)

 

- Les laboratoires: vendez plus, gagnez plus. Voir les contrats de marge arrière en fin d’année : plus de vente, plus de marge- jusqu’à 2,5 ou 3 de multiplicateur.

 

- Les administrations en charge de la santé animale ne sont pas responsables des effets indirects produits sur la santé humaine. Les laboratoires de l’Etat, localisés dans les régions d’élevage,  sont capturés par  la filière et relativisent les effets négatifs indirects. Il y a une culture technicienne qui valorise le médicament dans l’élevage.

 

- L’antibiorésistance est l’externalité négative sur la santé produite par le recours non maîtrisé des antibiotiques dans l’environnement.

Des pays européens ont réussi à baisser de 60%  la consommation d’antibiotiques dans l’élevage. C’est possible.

 

  • Comment sevrer les laboratoires, les vétérinaires et les éleveurs de l’intérêt économique des antibiotiques ?

 

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Professeur Antoine Andremont, directeur du Laboratoire de Bactériologie du Groupe Hospitalier Bichat-Claude Bernard, spécialiste de la résistance bactérienne.

 

Certaines bactéries ne sont plus sensibles qu’à un nombre limité d’antibiotiques. Il existe une situation de risque sanitaire majeure.

 

Comme il n’y a pas de nouveaux antibiotiques, ceux dont on dispose sont une ressource limitée qu’il faut utiliser avec parcimonie, pour soigner ceux qui ont le plus besoin.

.

En médecine humaine, les prescriptions d’antibiotiques ont baissé de 25 % sur une période récente. En médecine animale ou en élevage, aucun effort n’est engagé.

 

Il n’y a qu’un seul monde bactérien. L’usage des antibiotiques dans l’élevage renforce le développement des bactéries résistantes dans l’environnement humain.

 

Il faut mettre en route un mouvement de réduction de l’usage des antibiotiques dans l’élevage.

 

  • Les antibiotiques sont devenus une ressource limitée

L'antibiorésitance complique le traitement des maladies bactériennes. « On arrive clairement à une limite dangereuse, estime le professeur Antoine Andremont, spécialiste de la résistance bactérienne. Certaines bactéries ne sont plus sensibles qu'à un nombre limité d'antibiotiques. C'est un problème sanitaire majeur : le risque est d'avoir des bactéries contre lesquelles il n'y a plus de moyens de lutte ». Selon le scientifique la faculté du monde bactérien à développer des résistances est plus forte que la capacité de recherche de l'industrie pharmaceutique. « C'est une bataille perdue d'avance ! Aussi, il faut limiter l'utilisation des antibiotiques au strict nécessaire et prioritairement à la santé humaine ».

  • Maîtriser la diffusion des résistances

L'antibiorésistance s'explique par l'existence, chez les bactéries, de gènes leur permettant d'échapper à l'action des antibiotiques. Elles sont capables de transmettre ces gènes non seulement à leur descendance, mais également à d'autres bactéries qui deviennent résistantes à leur tour. Limiter l'utilisation des antibiotiques permettrait de prévenir la transmission de résistances. Depuis 2002 et la campagne de communication « Les antibiotiques, c'est pas automatique », la consommation humaine à diminuée de 25 %. En revanche, en médecine vétérinaire les chiffres restent stables:

-La consommation mondiale d'antibiotiques vétérinaires est estimée à 27 000 tonnes (Barber & Associates 2003).

-Selon un rapport de l'Afssa publié en 2009, elle est en France de 1 200 tonnes, dont 57 % en élevage porcin et 20 % en élevage avicole.

-Les animaux de compagnie sont également à prendre en compte, car s'ils ne réprésentent que 2 % de la consommation, le niveau d'exposition est beaucoup plus présent. 

 

Les bactéries sont présentes partout et l'antibiorésistance se transmet de l'animal à l'homme principalement par l'environnement, explique le professeur Antoine Andremont : « Le respect des prescriptions fait que l'on n'ingère pas d'antibiotiques lorsque l'on mange de la viande. Le problème c'est que la viande contient des bactéries bio-résistantes, mais aussi les lisiers et tout cela participe à leur dissémination dans l'environnement ».

  • Réguler les prescriptions médicamenteuses

L'utilisation abusive d'antibiotiques dans un cadre préventif contribue à l'acquisition de résistance. Pour Gérard Bapt, député de Haute-Garonne, les vétérinaires sont trop dépendants de la vente de médicaments, leurs prestations pour le compte de l'État et les consultations ne leur rapportent pas assez : « L'État tire un avantage financier à court terme de cette situation : il sous-paie la mission de surveillance de la santé animale par les vétérinaires puisque ce sont les ventes de médicaments qui assurent la présence territoriale des praticiens ». Autre facteur aggravant, selon le député, les antibiotiques à forte marge sont souvent les plus puissants, « le niveau de marge incite à la prescription de ce type de traitement en première intention, ce qui aggrave le phénomène de sélection des bactéries résistantes ». Faudra-t-il interdire les marges arrières ou limiter les marges sur les antibiotiques comme c'est le cas au Danemark ? L'État doit-t-il accompagner la mutation du modèle économique des vétérinaires et des éleveurs ou encore limiter la baisse des prix des génériques par une taxe ? Car si les résistances humaines d'origines animales sont estimées à 4 %, selon un rapport publié par l'école vétérinaire de Toulouse en 2010, il convient néanmoins de minimiser les sources d'antibiorésistances.

 

Christian Valette, éleveur naturel dans l’Aubrac,

 

Plus de bien-être pour les animaux, c’est nécessairement moins d’antibiotiques, c’est une viande meilleure qui rassure le consommateur.

 

La bonne tendance c’est :

  1. Des troupeaux plus petits
  2. Plus de temps en pâturage
  3. Plus d’espace et de lumière en étable
  4. Plus de nourriture saine comme le lin
  5. Une prévention des maladies par l’usage de plantes et d’eau informée:
 1. Plantes aromatiques et odorantes: Il s’agit principalement de plantes ou d’extraits de plantes, d’épices et d’huiles
essentielles dont les principes actifs sont bénéfiques, mais aussi de produits analogues de synthèse.
Il s’agit de développer, à partir des plantes, des stimulateurs de croissance aussi efficaces que les antibiotiques utilisés jusqu’ici en alimentation animale et qui, en même temps, soient plus tolérables par l’homme et inoffensives pour l’environnement.
Enfin, les huiles essentielles et les extraits de plantes possèdent un pouvoir antimicrobien tout en activant l’appétit et les sécrétions digestives. Des herbes aromatiques et médicinales classiques, telles que thym, sauge ou
origan, ont déjà démontré leur efficacité en médecine animale mais les fabricants de ces produits gardent le silence sur les espèces sélectionnées. La demande ne se limite pas à trouver des solutions pour les bovins, elle concerne aussi les stimulateurs de performances en production porcine, en élevage de poules pondeuses et de poulets, en pisciculture


2. Les argiles
L’intérêt des argiles comme agent technologique est lié à leurs propriétés physiques lesquelles permettraient également une action favorable sur le tractus digestif. Les argiles renforcent l’efficacité alimentaire et l’hygiène digestive. Mais les industriels ne voient pas en elles une réelle alternative aux additifs antibiotiques en raison de leur aptitude, démontrée depuis longtemps, à accroître la qualité sanitaire et organoleptique des aliments pour animaux. Un effet positif, rarement significatif, des argiles est obtenu dans 10 comparaisons sur 20 et se traduit par une amélioration du GMQ de 3% en moyenne alors que l’IC est détérioré de 0,3% (Eric Royer, Claudie Gourmelen, Yannick Rugraff ; 2001)

3. Les oligo-éléments
Deux oligo-éléments, le cuivre et le zinc, ont des effets reconnus sur les performances de croissance des animaux. Des résultats de l’étude de l’Institut Technique du Porc (ITP) montre que 23 cas sur 26 où il y avait une supplémentation en
sulfate de cuivre de 90 à 250 mg/kg se sont avérés positifs et la plupart sont statistiquement significatifs. En moyenne, le GMQ est amélioré de 12,3 % et l’IC de 4,8%. Avec une supplémentation en oxyde de zinc de l’aliment post-sevrage allant de
2000 à 3000 mg/kg, les résultats sont améliorés dans 11 cas sur 13. Cependant, une utilisation du zinc à de telles doses est actuellement interdite en Europe, notamment à cause de problèmes environnementaux que cela poserait. Quant au cuivre, le risque d’une accumulation future de cet élément dans les sols à la suite d’épandages répétés de lisiers qui en contiendraient des teneurs élevées
conduit les autorités de l’Union européenne à examiner actuellement une diminution de la
teneur maximale autorisée.


4. Les enzymes
L’incorporation d’enzymes dans les aliments vise à renforcer la digestibilité de certains constituants des matières premières, en particulier les hémicelluloses en rendant le contenu digestif moins visqueux. Les enzymes permettraient également de limiter les effets négatifs de certains facteurs anti-nutritionnels, de favoriser une réduction des diarrhées, et d’utiliser à des taux plus élevés certaines matières premières. En post-sevrage 15 des 28 résultats retenus dans l’étude de l’ITP sontpositifs; l’amélioration moyenne du GMQ est de 2,8 % et celle de l’IC, de 1,8. Toutefois, pour l’instant, leur action trop faible sur les performances des animaux ne joue pas en leur faveur pour succéder aux additifs antibiotiques. Les substrats: les arabinoxylanes, les béta-glucanes, certaines pectines et les phytates présents dans les aliments des non ruminants (blé, orge, avoine, riz) sont des facteurs anti-nutritionnels (polysaccharides visqueux réduisant l’assimilation intestinale des nutriments, problèmes liés au phosphore et aux cations divalents pour les phytates (phosphatidylinositides)). (Les phytases dans l’alimentation porcine. Biblliographie 2004)

5. L’exclusion compétitive
Les produits d’exclusion compétitive sont utilisés pour empêcher la colonisation du tractus intestinal par des bactéries pathogènes telles que Salmonella en créant une barrière physique. Ces produits contiennent, en général, des microorganismes vivants non identifiés qui sont isolés du tractus gastro-intestinal d’animaux sains.


6. Les prébiotiques
Les prébiotiques offrent une alternative aux antibiotiques utilisés dans l’alimentation animale. Cette catégorie de substances regroupe différents oligosaccharides résistant aux enzymes digestives qui assument une régulation sélective
des processus de fermentation microbiens, et de là contribuent à la stabilisation des fonctions immunitaires et de la santé intestinale. les probiotiques et les acidifiants, sont en lice pour le remplacement des antibiotiques activateurs de croissance et semblent avoir davantage de chances d’y parvenir que les argiles, les enzymes et les extraits végétaux. Toutefois,si la piste des probiotiques et des acides organiques semble prometteuse, leur mode d’action demeure bien mystérieux et les résultats obtenus trop irréguliers. La poursuite des essais s’avère donc nécessaire pour pouvoir désigner le successeur aux facteurs de croissance antibiotiques


7. Les acides organiques
Les acidifiants (ou acides organiques : formique, acétique, propionique, tartrique, lactique, citrique, maléique, fumarique, sorbique) ont été longtemps cantonnés à leur rôle de conservateur des aliments alors qu’ils offrent, en condition d’élevage, des avantages zootechniques et sanitaires substantiels
les acides organiques sont de plus en plus considérés
comme des produits de substitution aux facteurs de croissance dans le sens où eux aussi sont capables d'inhiber une partie de flore intestinale et de préférence la flore pathogène
.
Ils ont différentes actions :
-  excellent pouvoir bactéricide
-  régulation de la flore digestive
-  forte appétence
-  stimulation de la digestibilité des protéines (activation enzymatique)


8. Les probiotiques
Les micro-organismes vivants, ou les spores de bactéries sporulées susceptibles de germer dans l'intestin, sont généralement présentés, sous le terme “ probiotiques ”, comme des produits susceptibles d’être utilisés en alternative aux antibiotiques. Les probiotiques sont des mélanges de cellules vivantes de 3 à 5 espèces de levures Saccharomyces cerevisiae et de bactéries de type Bacillus, Enterococcus, Pediococcus ou productrices d’acide lactique : Lactobacillus acidophilus, Streptococcus faecalis.
Si les probiotiques sont bien placés pour prendre la relève des additifs antibiotiques, c’est parce que ces préparations microbiennes vivantes ont à la fois des aptitudes nutritionnelles et antimicrobiennes intéressantes, démontrées en conditions d’élevage : inhibition de la reproduction des germes pathogènes dans l’appareil digestif, stimulation des défenses immunitaires et de la sécrétion d’enzymes antimicrobiennes, régulation de la flore endogène



La semaine verte - La parole est aux vaches
envoyé par radio-canada.
http://www1.radio-canada.ca/actualite/semaine_verte/index.aspx Qui l'eût cru? Les vaches nous parlent! Du moins, depuis que Daniel Baril, un producteur laitier du Lac-Saint-Jean, écoute et observe davantage son troupeau, il a éliminé les antibiotiques et ne recourt aux services du vétérinaire que deux fois par année : des économies substantielles! Pourtant, il y a quelques années, dans la région, tout le monde croyait cette entreprise vouée à l'échec. Mais Daniel Baril n'a rien inventé. Il s'agit de la méthode Obsalim, mise au point par le vétérinaire français Bruno Giboudeau. Rien de prouvé scientifiquement, mais des éleveurs convaincus!


  • Les solutions

- Agir sur le prix : L’Etat doit limiter la baisse des prix des antibiotiques génériques par une taxe.

 

- Agir sur la distribution

 

o En médecine humaine, le médecin n’a pas intérêt à la vente des médicaments dont la dispense est contrôlée par un tiers. Il faut appliquer le principe de la médecine humaine à la médecine animale.

o Interdire les marges arrière ou limiter les marges sur les antibiotiques comme au Danemark.

o Limiter les antibiotiques de dernière génération à la seule médecine humaine.

 

- Accompagner la mutation du modèle économique des vétérinaires et des éleveurs.

 

o L’Etat doit réguler pour aider les vétérinaires à faire face à la baisse de l’usage des antibiotiques : comment augmenter leur valeur ajoutée (en mutualisant des nouveaux moyens de consultation à distance) ? L’Etat peut-il réévaluer les rémunérations versées aux vétérinaires en se finançant par une marge sur les ventes incompressibles d’antibiotiques ?

 

- Renforcer le marketing de l’élevage naturel ? Manger moins, moins souvent, une viande meilleure.

 

o Exemple des produits anti-infectieux à base de plantes, présentés le 6 mai.

http://www.gerardbapt.info/index.php?option=com_content&task=view&id=366&Itemid=60

  • L’importance de nos choix en tant que consommateurs
 

  Compte tenu de la gravité des enjeux mentionnés pour les prochaines générations et du vide politique qui continue d’entourer la question, il est fondamental que nous, les consommateurs, prenions conscience du pouvoir que nous pouvons exercer sur les marchés par nos choix.

  Ainsi, nous pouvons envisager deux avenues principales :

  1. soit nous pouvons diminuer (voire éliminer totalement) notre consommation de viande,
  2. soit encore acheter de la viande qui a été produite avec un recours minimal aux antibiotiques telle que la viande biologique. On peut ainsi estimer que les pertes liées à l’interdiction de la vente libre d’antibiotiques aux éleveurs américains pourraient être réduites voire éliminées s’il se développait une réelle demande pour des produits sans antibiotiques de la part des consommateurs de marchés majeurs.

  Les deux options présentent des bénéfices qui vont bien au-delà de la simple question de santé publique posée par les antibiotiques.  En effet, elle permettent également de réduire considérablement les impacts environnementaux et sociaux majeurs liés à la production et la consommation de viande tels que la pollution massive engendrée par la production des grains pour nourrir le bétail, les maladies et accidents du travail qui touchent les employés du secteur de l’élevage, la famine par manque de céréales dans certains pays tandis que des tonnes de céréales sont englouties pour nourrir les animaux d’élevage dans d’autres etc..  


  • Sources:
*GAIA VISION : http://www.gaia-vision.org/Articles_FR/Viandes_Antibio.html

* Rapport "Usages vétérinaires des antibiotiques, résistance bactérienne et conséquences pour la santé humaine" pour le compte de l'Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments (AFSSA), remis et publié en juillet 2006 : http://www.u657.inserm.fr/activites.php?id_activ=7

*Les antibiotiques en alimentation animale

www.univ-brest.fr/esmisab/sitesc/Prod-Anim/antibio.pdf


  • Pour aller plus loin:
  • Usages vétérinaires des antibiotiques, résistance bactérienne et conséquences pour la santé humaineGUILLEMOT Didier , AGENCE FRANCAISE DE SECURITE SANITAIRE DES ALIMENTS (France)

Maisons-Alfort ; Agence française de sécurité sanitaire des aliments

 

L'usage des antibiotiques dans l'alimentation animale, tant préventif que curatif a-t-il un impact sur la résistance bactérienne chez l'animal ? Cette diffusion éventuelle de la résistance à l'homme présente-t-elle des conséquences pour la santé publique ? Tels sont les sujets abordés dans ce rapport qui présente le contexte réglementaire et les conditions d'utilisation des antibiotiques chez l'animal, les quantités administrées, les méthodes et outils de suivi. Il donne une définition de la résistance bactérienne aux antibiotiques et s'interroge sur l'existence d'études épidémiologiques démonstratives de la transmission de bactéries résistantes de l'animal à l'homme.


http://www.ladocumentationfrancaise.fr/rapports-publics/074000079/index.shtml?xtor=AL-850&r=colonies

  • Mécanismes de résistance aux anti-infectieux

 L’acquisition d’une résistance se traduit en clinique par un échec thérapeutique. La résistance aux antibiotiques résulte soit de mutations chromosomiques (modification de gènes déjà présents), soit de l’intégration de petits brins d’ADN circulaires qui se transmettent de bactérie à bactérie (les plasmides). Les résistances chromosomiques ne concernent qu’un antibiotique ou une famille d’antibiotiques à la fois. Les résistances plasmidiques peuvent concerner plusieurs antibiotiques, voire plusieurs familles d’antibiotiques entraînant une polyrésistance et sont les plus répandues (80 % des résistances acquises). Le transfert de mécanismes de résistance peut intervenir d’une souche à l’autre ou d’une espèce à l’autre. L’accumulation de mécanismes de résistance chez une même souche bactérienne, dont la multirésistance est une étape, peut conduire à des impasses thérapeutiques. Les modifications génétiques font appel à plusieurs mécanismes : production d’une enzyme inhibant l’antibiotique, imperméabilisation de la membrane de la bactérie, modification de la cible de l’antibiotique.

L'administration répétée d'antibiotiques chez l'homme ou l'animal crée ce qu’on appelle une pression de sélection qui tend à favoriser mutations et échanges plasmidiques responsables d’acquisition de résistances aux antibiotiques. Elle tend ainsi à éliminer les bactéries sensibles pour laisser place aux bactéries résistantes.

Mécanismes de résistance
Résistance aux antibiotiques dans les établissements de santé
Résistance aux antibiotiques en ville
De l’animal à l’homme
Une mobilisation collective


http://www.invs.sante.fr/surveillance/resistance/problematique.htm

  • Salmonelles multirésistantes

http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs139/fr/

http://www.ass-ahimsa.net/vege2.html


03/01/2011
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