décroissance

décroissance

DES FRAISES EN HIVER...BOYCOTTEZ!

03/11/2010

DES FRAISES EN HIVER

 

Après la rançon de la fraise , docu coup de poing sur la face cachée de l’or rouge andalou, Claude- Marie Vadrot repart au front avec un nouvel ouvrage dénonçant les ravages du hors saison. Des fraises en hiver , dans les bacs depuis septembre, prône la consommation locale pour remettre un bon de bon sens dans nos modes de production. Et si les consommateurs refusaient catégoriquement de contribuer aux dérives de la mondialisation ?

 

 

La fraise andalouse c’est une obsession chez vous ?

 

Disons que la fraise est un exemple particulièrement parlant des dégâts générés par la mondialisation. Symbole d’une logique de production, elle permet de dénoncer un mode de fonctionnement aberrant dont nous payons tous le prix fort.

 

Mais puisque vous me posez la question, sachez que c’est un peu à cause ou devrais-je dire grâce à vous que j’ai commencé à me pencher sur la question… puisque c’est un communiqué de presse rédigé par le WWF sur le scandale écologique des fraises espagnoles qui m’a donné envie de creuser le sujet ! A l’époque, après vingt-cinq ans passés au Journal du Dimanche je travaillais déjà pour Politis et le journal en ligne Mediapart. C’est pour eux que j’ai rédigé un premier article sur les ravages de la production sous serre.

 

Celui-ci a eu un tel écho que j’ai eu envie de pousser mes investigations un peu plus loin. C’est comme cela que le documentaire « La rançon de la fraise" est né. Avec la réalisatrice Béatrice Limare, nous souhaitions éveiller les consciences sur cette lubie économique qui consiste à produire des fraises en hiver en faisant un immense pied de nez à la nature. Interpeller sur les dommages écologiques et sociaux de ces cultures sous perfusion qui ne nourrissent pas les hommes mais le profit !

 

Il ne s’agit donc pas d’un accident de parcours. Grand reporter, à la fois spécialiste des pays en proie à des conflits et des questions d'écologie, de protection de la nature et de société, ce sujet mêlant des problématiques de droits de l’homme et des enjeux écologiques m’a tout de suite captivé. Et comme je n’allais pas m’arrêter en si bon chemin, j’ai creusé encore et encore. Mon ouvrage est le fruit de cette enquête approfondie.

 

 

 

Si vous deviez résumer votre bouquin ?

 

Je dirais qu’il est un réquisitoire à l’encontre du concept marketing du hors saison. Concrètement, des fraises en hiver démontre que la recherche du profit maximum a progressivement conduit à des voyages aberrants aux conséquences écologiques désastreuses. Fraises d'Espagne, haricots verts du kenya, kiwis de Nouvelle-Zélande, pommes du chili... Les fruits et les légumes perdent le nord et confondent les saisons. Avec beaucoup de produits non alimentaires, ils parcourent le monde depuis que la grande distribution a trouvé des travailleurs contraints d'accepter des salaires et des conditions de travail de misère.

 

 

 

Pourtant, comme le montrent les exemples fournis dans mon livre, ces besoins ont été fabriqués de toute pièce, créés et exploités pour alimenter la quête du profit. Or, ces voyages, ces gaspillages et l'exploitation des pays du Sud, nous pouvons les refuser en décidant de consommer local.

 

 

 

L’objectif de mon livre est de livrer les recettes simples d'un retour à des assiettes ne croulant plus sous des milliers de kilomètres - périples inutiles dont nous supportons tous les coûts. Il ne s’agit pas d’un repli nationaliste mais bel et bien d’un acte de résistance face aux dérives de la mondialisation, d’un refus clair et net de prendre part à un système qui ne profite à personne, si ce n’est à la poignée d’exploitants qui s’enrichissent à nos dépens et en détraquant l’équilibre des écosystèmes au passage.

 

 

 

Faut-il prévoir des anxiolytiques pour adoucir la lecture de votre ouvrage ?

 

Surtout pas ! Vous devez au contraire être en pleine possession de vos moyens pour assimiler le message d’espoir qu’il délivre : si la mondialisation génère des dommages, il n’y a pas de fatalité car chacun a les moyens de changer les choses. Je ne pense pas que mon livre soit anxiogène car, s’il tire des sonnettes d’alarme, il montre aussi que des solutions existent et qu’elles sont à la portée de tous.

 

Mon livre remet les pendules à l’heure en expliquant au lecteur que le système actuel déraille, qu’il a perdu toute logique et que nous en pâtissons tous. Mais il insiste aussi sur le pouvoir que le consommateur a pour inverser la tendance afin que cette folie cesse. Comment ? En décidant de prêter attention aux étiquettes pour contrôler l’origine des produits qu’il achète et en renonçant à consommer en plein hiver des fruits et des légumes qui ne poussent sur notre sol que l’été, en fréquentant les AMAP, les marchés locaux et même, lorsque cela est possible, en cultivant son propre potager !

 

En bref, mon ouvrage vous dit comment faire pour ne plus être la victime consentante de ce marketing orchestré du hors saison. Quelques reflexes à adopter dans nos actes d’achat au quotidien afin d’épargner la planète et de retrouver la qualité et la saveur, effort minime en somme au regard des bénéfices….

 

 

 

 Mathilde Valingot

 

                                                   *******************

 

  • Présentation de l'éditeur

Depuis une vingtaine d’années, même si la tendance pré-existait, les pays ont commencé à se vendre des marchandises à travers la planète sans compter les kilomètres.

Ce qui était autrefois un luxe est aujourd’hui devenu la règle : Les fruits et les légumes empruntent quotidiennement camions, bateaux et avions. Les pays riches y voient tout simplement un moyen de trouver des produits et des salariés à meilleur marché.

Un gain qui paye d’autant plus que le coût des transports est toujours essentiellement à la charge du client.Cet ouvrage nous amènera à réfléchir sur notre propre consommation : notre habitude de consommer des fruits exotiques toute l’année et de tomates en plein hiver est-elle une demande de consommateurs ou un besoin créé par le marketing ? il nous alerte également sur les voyages improbables qu’effectuent certains produits avant de finir dans notre assiette (lait de brebis exporté du Larzac vers la Grèce pour élaborer une fêta qui sera ensuite revendue en France) et sur l’absurdité du "bio venu de loin".

  •  Les conséquences, à l’heure actuelle, sont déjà lourdes :

- sur les économies locales : abandon des cultures vivrières ;

- sur l’écologie locale : pollution des eaux, épuisement des nappes phréatiques ;

- sur la biodiversité : appauvrissement des variétés (les mêmes salades, les mêmes tomates, les mêmes poivrons, les mêmes concombres sont venus d’Irkoutsk à Washington en passant par Paris ou Romorantin.La collusion entre grande distribution et multinationales de la semence).

- Sur l’économie agricole française

- Sur l’environnement planétaire

La réponse est évidemment le développement, lorsque c’est possible, d’une consommation « démondialisée » et de proximité : locale, régionale ou nationale.

Cela permettrait notamment de recréer des dizaines de milliers d’emplois de maraîchers et d’agriculteurs en France et, dans les zones en voie de désertification - autour des villes -, de limiter la progression du mitage immobilier.

La protection des marchés intérieurs des pays du Sud sera elle aussi nécessaire.

 

____________________________________________________________________________

 

Via http://www.ecoloinfo.com/2008/10/23/des-fraises-en-hiver-non-au-printemps-fruits-et-legumes-de-saison/

 Des fraises en hiver???? Non! Au printemps!

De Anne-sophie • 23 octobre 2008 •
Catégorie: Agir/Grandir

Chaque année c’est pareil, les étals de certains primeurs présentent encore des fruits rouges en plein hiver, alors que ce n’est plus la saison! Mais au-delà des fruits rouges, ce sont tous les fruits et légumes de saison que l’on ne connaît plus parfois tant il est possible de trouver de tout tout le temps! C’est plus ce que c’était ma p’tite Dame, non?!

Afin de vous aider à y voir plus clair et à ne pas commettre d’impairs, la Fondation Nicolas Hulot lance l’opération “des fraises au printemps”. Un site très complet et très bien fait!

 

 

Le scandale écologique des fraises espagnoles

En mars 2007, le WWF avait lancé une opération contre les fraises espagnoles: dénonçant les sites de production anarchiques pesant lourdement sur l’environnement espagnol (notamment dans la région du Parc de National de Doñana, inscrit au Patrimoine mondial de l’Unesco), l’ONG expliquait que sur une production annuelle de 330 000 tonnes de fraises espagnoles (chiffre 2006), 25 % était destiné au marché français (source douanes et Interfel). A l’époque, la France importait 71 % de fraises d’Espagne, soit 83 000 tonnes (chiffre 2006) et consommait annuellement 130 000 tonnes de fraises.

Fort de ce constat et de cette aberration écologique, le WWF avait demandé aux grandes et moyennes surfaces (ayant une forte responsabilité quant aux produits mis à la vente) de s’approvisionner auprès de producteurs:

  • ayant une existence légale
  • utilisant des puits d’irrigation légaux
  • respectant un cahier des charges rigoureux en matière d’impact environnemental

 

Affiche We Are What We Do d’encouragement de la consommation locale

Le WWF décidait donc de travailler non seulement avec les grandes et moyennes surfaces en Europe afin qu’elles s’engagent dans cette démarche mais aussi avec les producteurs espagnols pour qu’ils améliorent leur pratique d’irrigation, fortement consommatrice d’eau.

Je ne sais où en est la campagne du WWF à ce sujet, mais elle avait fait grand bruit sur le net à l’époque et avait été fortement relayée dans les médias.

Force est de constater pourtant que si les choses ont un peu progressé, cela n’est toujours pas satisfaisant! Et ce au-delà même des fraises souvent prises pour symbole!!

La campagne “des fraises au printemps” de la Fondation Nicolas Hulot

C’est pourquoi, dans le cadre de son programme “Le Défi pour la Terre”, la Fondation Nicolas Hulot développe aujourd’hui une nouvelle opération d’information et de sensibilisation intitulée “des fraises au printemps!”. L’objectif est de permettre à chacun de bien comprendre les enjeux qui se cachent derrière notre assiette. De la crise climatique à l’érosion de la biodiversité : nos habitudes de consommation ne sont malheureusement pas sans conséquences sur la santé de la planète. À travers ses choix, le consommateur peut réagir.

Le site internet de cette campagne de sensibilisation vous propose donc, regroupés sous 3 différents volets (comprendre, agir et partager):

 

Télécharger le Poster Fruits et légumes de Saison FNH (PDF)

En bref, une belle opération que voilà pour faciliter une fois encore la prise de conscience! Le site est très complet donc n’hésitez pas à le visiter surtout!! Puis à interroger votre marchand et cuisiner de saison!;-)

++ Liens ++

Image de l’épicerie: We Are What We Do



05/11/2010
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 982 autres membres