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Le Pouvoir des Mots

Certains mots font si mal qu'ils peuvent laisser des séquelles à vie et endommager durablement l'estime de soi (notamment pendant l'enfance). La violence verbale, au même titre que celle physique, peut se révéler être destructrice ... Alors pesons nos mots et n'en sous-estimons pas leur impact ...

 

  • LE POIDS DES MOTS SUR LA CONSTRUCTION IDENTITAIRE DE L'ENFANT

 

Beaucoup pensent que, durant les premiers mois voire années de sa vie, l’enfant ne comprend pas ce qu’il lui est dit et parfois même, qu’il est inutile de lui parler. Comment leur en vouloir puisque l’enfant ne parle pas… ? Et pourtant. En tant qu’adultes, et encore plus en tant que parents, nous avons une réelle influence à travers nos mots, sur la construction de l’identité de l’enfant. Et sans attention de notre part, les mots peuvent devenir des maux. Explications.

 

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  • DES INCIDENCES SUR LE COMPORTEMENT DE L’ENFANT

Exerçant dans un établissement d’accueil de jeunes enfants, il ne m’est pas rare d’accueillir des parents tenant un discours des plus innocents à base de « il a été pénible hier soir, comme tous les soirs d’ailleurs » ou encore « c’est une chipie, de toute façon elle a mon caractère, une vraie peste ! ». Bien sûr que ces parents ne pensent pas à mal quand ils prononcent ces mots, mais l’enfant les entend.

 

Pour lui, ses parents détiennent la vérité absolue. S’ils disent qu’il est comme cela, alors il l’est… Cela ne permet pas à l’enfant de construire sa propre identité, puisqu’il se construit autour de l’idée que l’on se fait de lui. Par conséquent, lorsqu’un parent dit de son enfant qu’il est pénible, ce dernier fera en sorte de l’être pour lui donner raison. Il mettra en place le comportement pour lequel il est reconnu et se sent exister.

 

Ce poids des mots se produit également avec d’autres personnes  dans l’entourage de l’enfant, telles que les professionnels en structure d’accueil. Ceux-ci identifient parfois l’enfant par certains de ses comportements. C’est ainsi qu’il y a des « enfants mordeurs », « des enfants qu’on n’entend pas, sages comme une image »,  « des enfants qui pleurent tout le temps pour rien »…

 

Encore une fois, l’enfant va exécuter le comportement que l’on « attend » de lui. C’est pourquoi, il est primordial de ne pas lui mettre d’étiquette, d’éviter les phrases commençant par « tu es ; il/ elle est » et comprenant des mots tels que « jamais, toujours, encore, tout le temps… » pour le décrire, et de reconnaître que ses besoins, ses humeurs et ses attitudes évoluent au fil des expériences de la vie.

 

 

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  • DES INCIDENCES SUR SA CONFIANCE EN LUI

« Tu n’es pas capable de faire attention ! », « Tu es trop petit pour faire cela », « Tu n’y arriveras jamais »

Dans le même sens, ces phrases n’aident pas l’enfant à avoir confiance en ses capacités. A force d’anticiper le danger, nous freinons souvent l’enfant dans ses actions. Cependant, ce n’est pas lui qui n’est pas capable d’exécuter l’action, c’est nous qui ne sommes pas capables de gérer notre peur cachée derrière celle-ci. Prenons l’exemple d’un enfant qui essaie de se servir seul de l’eau dans un verre et qui en renverse sur la table : on serait tenté de lui dire « Tu n’es pas capable de le faire, laisse moi faire ». Or cette petite phrase donne 4 leçons à l’enfant :

 

  • Il n’est pas capable de se servir seul (ou de faire quoi que ce soit d’autre)

  • Il est dépendant de l’adulte

  • Il n’a pas le droit à l’erreur

  • Ses expériences sont des incapacités, des « bêtises »

 

Tout ça parce qu’on voulait l’aider ! Seulement, nous sommes souvent guidés par la société moderne qui suppose que tout doit être fait rapidement et parfaitement. Et c’est la confiance de l’enfant qui en pâtit.

 

Afin qu’il puisse construire progressivement sa confiance en lui, laissons à l’enfant le temps de faire ses erreurs et de s’améliorer au fur et à mesure de ses expériences. Faisons-lui confiance et observons ses capacités. Aidons-le dans ses progressions en l’encourageant et en reconnaissant ses efforts. Exprimons nos sentiments tels que « j’ai peur que tu tombes/ que tu attrapes froid » afin que l’enfant en prenne conscience et s’adapte, tout comme nous nous adaptons à lui, à ses capacités et ses sensations. C’est grâce à cela que l’enfant va pouvoir s’affirmer en tant que personne, et non comme une idée que l’on se fait de lui.

 

Poser une étiquette sur un enfant, c’est porter un jugement sur ce qu’il est et par extension, le placer dans une catégorie. C’est vrai qu’il est difficile de se rendre compte de l’impact de nos mots sur les enfants mais c’est parfois un mal invisible qui fera de nos enfants des adultes mal dans leur peau, peu confiants et en insécurité.  Ces quelques exemples ne sont qu’un aperçu du poids des mots, mais chacun d’eux tels que les surnoms ou les félicitations excessives ont aussi leurs effets. Choisissons nos mots pour que l’enfant choisisse d’être ce qu’il souhaite être.

 

 

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Certains mots font si mal qu’il peuvent blesser toute une vie. Tel est le message essentiel de cette puissante campagne contre les violences verbales subies par les enfants. Lumière sur une vidéo percutante.

 

Il n’y a pas que les coups et les cris qui peuvent briser un enfant. Les mots aussi ont ce terrible pouvoir. Ceux qui rabaissent, ceux qui humilient, ceux qui anéantissent toute confiance en soi. Les avoir entendus pendant sa jeunesse, c’est les entendre toute sa vie. D’où ce spot brillant publié hier (11 septembre 2017) par l‘Observatoire de la violence éducative ordinaire.

Regardez :

 

 

 

 

" Les mots sont pouvoir, mais encore faut-il qu’ils apportent le pouvoir intérieur de l’homme.

En employant des mots positifs, lumineux et réalistes nous contribuons à notre bien et aux biens des autres. Il y a les mots qui élèvent, qui éduquent, qui nourrissent et qui fortifient, et il y a les mots qui abattent et qui abaissent.

Nous sommes tous et chacun des êtres de lumière, et notre but est de contribuer à créer un monde qui vit dans l’harmonie, dans la coopération, dans la liberté d’expression personnelle et collective. Car s’exprimer est un droit divin, et la créativité est ce qui fait évoluer ce monde vers de nouveaux horizons, vers de nouvelles possibilités et potentialités humaines. " M.Rish

 

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La parole, notre mode d’expression naturel, possède un énorme potentiel, pour le meilleur et pour le pire.

 

On a depuis longtemps conscience du pouvoir des mots, et ‘était déjà le cas du temps où on se servait des exhortations et des formules magiques pour jeter des sorts ou, à l’inverse, pour désenvoûter.

Même si de nos jours, à l’heure où la raison et la technologie dominent, on ne croit plus vraiment à la magie, on reconnait en tout cas que les mots peuvent avoir des conséquences importantes, car on sait tous qu’il existe une étroite relation entre les pensées, les mots et les actes. 

 

l’abus verbal

Même si les mots n’affectent pas physiquement, si on en abuse, ils peuvent causer de sérieux dégâts émotionnels, si bien que la psychologie considère que l’abus verbal est aussi nuisible que tout autre type de maltraitance, soit-elle physique ou sexuelle.

Quand nos mots ne sont encore que des pensées, il est donc encore temps pour nous de faire en sorte de ne pas être dans la critique, le jugement ou la négativité au moment de verbaliser les choses, et que nos mots ne se transforment pas en dards vénéneux.

 

À ce moment critique, mieux vaut donc respirer profondément afin de transmettre au cerveau un message de calme.

Demandez-vous si ce que vous voulez dire va être constructif, que ce soit pour vous ou pour les autres ; si vos mots vont représenter une contribution positive ou si, au contraire, ils vont affaiblir les personnes qui vous entourent ou les relations que vous entretenez, voire même leur nuire.

Apprendre à parler

 

Bien sûr, cela fait longtemps que vous avez appris à parler. Mais, il ne s’agit pas seulement de savoir parler ; il s’agit surtout de savoir comment le faire, et ce avec intelligence émotionnelle.

Certains ponctuent leurs phrases de « gros mots », quand d’autres passent leur temps à médire, insulter ou critiquer, que ces critiques soient portées sur vous-même ou sur les autres. Techniquement, ces gens-là savent parler, mais, utilisent-ils la parole à bon escient ?

D’autre part, il est indéniable que le langage remplit une fonction communicative vitale, c’est pourquoi il n’est pas sain de réprimer ce que l’on pense et ce que l’on ressent.

 

En effet, dans nos vies d’êtres imparfaits, tout n’est pas toujours rose. Dans ces moments de négativité, de haine ou de douleur, non seulement on a le droit de s’exprimer, mais les autres ont aussi le droit d’être traités avec respect.

Pour y arriver, la clé, c’est l’assertivité, cet équilibre merveilleux qui s’acquiert en communiquant de manière authentique et constructive ce que l’on pense et ce que l’on ressent.

Voici quelques conseils pour apprendre à être assertif :

 

 Avoir recours aux messages « je » : ces messages portent bien leur nom ; ils font référence au fait que le centre du message porte sur le ressenti  de la personne qui parle par rapport à la conduite d’une autre personne.

La personne exprime donc ce qu’elle ressent, sans pour autant juger, accuser, ni catégoriser l’autre.

Par exemple, si vos enfants ne rangent pas leur chambre, au lieu de leur dire « Mais qu’est-ce que vous faites pour que votre chambre soit dans un tel état ! Vous êtes vraiment désordonnés ! », utilisez « je » dans votre message et dites « Quand vous ne rangez pas votre chambre, ça me déçoit, car j’ai beaucoup d’autres choses à faire, et j’aimerais que vous m’aidiez un peu ».

 

Dans les deux cas, on exprime ce qu’on ressent, mais, dans le premier, la négativité est déchargée sur l’autre, alors que dans le second, la personne qui parle se concentre sur son ressenti et met de côté la conduite de l’autre.

• Faire bon usage de la « mise à l’écart temporaire » : parfois, mieux vaut se retirer à temps d’un situation potentiellement conflictuelle afin d’éviter de dire des choses qu’on pourrait ensuite regretter.

L’objectif étant d’être assertif, l’idée, c’est de profiter de cette « mise à l’écart temporaire » pour reprendre la conversation une fois que les choses se sont calmées. Ainsi, on peut donc parler sans que nos mots ne dépassent notre pensée et sans qu’ils ne puissent devenir dangereux.

 

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Psychologies



02/10/2018
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