décroissance

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Surconsommation et gaspillages, facteurs de sous-alimentation

We feed the world - le marché de la faim :http://www.youtube.com/watch?v=iEncOkb3WTg

   

 

Surabondance et surconsommation au Nord, sous-alimentation et faim au Sud. Une conséquence d’inégalités de pouvoirs d’achat. Mais celles-ci s’accompagnent aussi de gaspillages et de modes de production non durables qui ont un impact direct sur les populations du Sud. De vraies solutions existent pourtant.


   

L’agriculture est la principale source d’activité et de revenus pour 2,5 milliards de personnes, soit plus de 40 % de la population de la planète. La tendance historique est à l’augmentation de la production et de la consommation alimentaires à l’échelle mondiale, ce qui s’est traduit par une diminution de la proportion de la population souffrant de sous-alimentation. Cependant, entre 1995 et 2004, le nombre absolu de personnes touchées a augmenté.

 

Les populations des différents pays ne sont pas égales devant l’accès à une nourriture suffisante, et le problème est surtout marqué dans les pays en développement. En effet, le monde agricole y est constitué de petites entreprises familiales avec des niveaux de productivité faibles. Près de 96 % de la production agricole mondiale est regroupée dans les pays du Sud, ce qui les rend très dépendants vis-à-vis de ce secteur. Ceux-ci exportent donc majoritairement des produits agricoles de base dont les recettes n’ont cessé de diminuer à cause des faibles prix sur les marchés mondiaux.

Investir dans l’agriculture et dans l’économie rurale est une condition pour diminuer la sous-alimentation. En effet, le secteur agricole est souvent le moteur de la croissance pour les économies rurales, et l’augmentation de la productivité agricole diminue le prix des aliments sur les marchés locaux, augmente les revenus des producteurs et dynamise l’économie locale en créant la demande pour des biens et des services locaux.

 

Par contre les conflits armés et les catastrophes naturelles sont autant de facteurs entravant les efforts pour lutter contre la faim. Les perspectives par rapport à la sécurité alimentaire sont également négatives pour les pays qui ont à la fois des taux élevés de sous-alimentation et de croissance démographique sans grandes perspectives d’amélioration de la productivité agricole.

Préoccupations liées à la production alimentaire
L’écart entre la quantité d’eau disponible et la demande se creuse, limitant l’extension de cultures irriguées dans certaines parties du globe. De plus, la hausse du prix du pétrole créée de nouveaux débouchés pour les produits agricoles utilisés comme matière première pour la production de biocarburant. Les changements climatiques affecteront également la production alimentaire avec des effets négatifs disproportionnés sur les pays les plus pauvres.
  • 50% de gaspillages

   

 

 

Exemple de gaspillage alimentaire: http://www.youtube.com/watch?v=P0XuzmwIUOA


Les études menées dans différents pays sont unanimes : nos poubelles regorgent de victuailles. "Au niveau mondial, un quart de la nourriture produite est jetée sans avoir été consommée", estime l'Observatoire belge de la consommation durable. Championne européenne du gaspillage alimentaire, la Grande-Bretagne jette 6,7 millions de tonnes de nourriture chaque année, l'équivalent de 30 à 40% des denrées achetées ou cultivées. Aux Etats-Unis, ce chiffre atteint entre 40 et 50%.

Sur ces déchets alimentaires, une partie est bien entendu immangeable (os, épluchures, etc.). Mais "la majorité est encore consommable", estime l'agence gouvernementale britannique sur les déchets (WRAP). A commencer par les produits tout justes périmés, mis au rebut par phobie d'une intoxication alimentaire. Les Freegans, qui font de plus en plus parler d'eux outre-Atlantique mais débarquent aussi en Europe, se nourrissent même de ces déchets, "emblématiques de la surconsommation" selon eux.


- Le gaspillage alimentaire commence dès la récolte -


Les ménages sont les principaux responsables du gaspillage alimentaire. Mais ils ne sont pas les seuls. Une étude américaine de l'Université d'Arizona montre que chaque maillon de la chaîne porte sa part de responsabilité. Dès la récolte, une partie des denrées est écartée, faute de répondre aux exigences de la distribution. "12% des pommes récoltées n'arrivent pas sur le marché", indique le responsable de l'étude.
Le gâchis continue chez les distributeurs et dans la restauration. D'après l'ORDIF (Observatoire régional des déchets d'Ile-de-France), un repas servi dans une cantine municipale génère en moyenne 250 g de déchets alimentaires.

Le gaspillage alimentaire n'est pas sans conséquence sur le changement climatique. En Grande-Bretagne, 20% des émissions de gaz à effet de serre sont liées à l'alimentation (production, transformation, transport, stockage). Jeter moitié moins de nourriture économiserait 15 millions de tonnes équivalent CO2 en un an. " Cela aurait le même effet que supprimer une voiture en circulation sur cinq en Grande-Bretagne", précise le WRAP.

Des chiffres qui donnent le tournis au regard des 10 millions de personnes qui meurent de faim chaque année

 

Un récent rapport du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) met en lumière un des facteurs les moins connus de la faim : les pertes et les gaspillages de nourriture qui surviennent tout au long de la chaîne alimentaire.

Près de 50% de la production alimentaire mondiale serait ainsi perdu, gaspillé ou jeté à cause de la gestion médiocre de la chaîne alimentaire. Dans le Sud, une partie de la production est perdue par manque d’infrastructures et d’investissements. Dans des pays comme les États-Unis ou la Grande-Bretagne, plus d’un tiers de la nourriture achetée est jetée. Mettre fin à ces gaspillages et mieux gérer les ressources planétaires suffirait largement à nourrir l’ensemble de la population mondiale, même croissante.

 

Nous et notre planète (9)
 

 


Le budget consacré à la publicité représente 400 milliards d'euros soit l'équivalent de 5 fois l'aide accordée par les pays riches aux pays pauvres.

Avec la moitié de ce budget, on pourrait:

  • scolariser la moitié des enfants dans le monde
  • donner un accès aux services de santé à tous
  • éliminer pour l'essentiel les problèmes de famine en restaurant la fertilité des sols
  • diminuer la pauvreté

 

http://www.youtube.com/watch?v=k47aqJeDc_A

 



 

Des solutions existent et ne demandent qu’à être développées : 


- Production : meilleures techniques d’irrigation ou techniques agro-écologiques ; transformation ou meilleure préservation des récoltes.
- Grande distribution : cesser les pratiques commerciales poussant à l’achat (inutile) telles que la vente rapide, les offres multi-pack... ; favoriser les circuits courts et les marchés paysans ; veiller à une meilleure conservation des aliments, proposer les aliments en vrac ou à la découpe plutôt qu’en quantités pré-emballées.
- Consommation : mieux doser ses achats, vérifier les dates de péremption, congeler...
- Politique : favoriser des politiques agricoles et alimentaires durables.

 

 

Le soja dans l’élevage intensif


 

  

Nous et notre planète (4): http://www.youtube.com/watch?v=dVpNfsdvnqk

 


En Belgique, la consommation de viande a doublé en un demi-siècle, une hausse qui s’inscrit dans une tendance mondiale.

Pour s’adapter à cette explosion de la demande, le secteur agricole s’est orienté vers l’élevage intensif. Or, ce modèle de production est basé sur l’importation massive de soja, provenant en grande partie d’Amérique du Sud. La seule production de viande européenne requiert une surface de culture de soja correspondant à cinq fois celle de la Belgique. D’après le WWF, 2,4 millions d’hectares de forêt disparaitraient chaque année en Amérique du Sud, directement et indirectement à cause du soja. Conséquences : une perte de la biodiversité et la délocalisation des populations locales au profit des grandes propriétés.

 

 

Quelles solutions mettre en œuvre ? 

 

  

 

Nous et notre planète (8):http://www.youtube.com/watch?v=uD5DZutsfQE

Pour produire 1 kilo de viande, il faut:

  • 7 kilos de céréales
  • 10000 litres d'eau
  • L'équivalent en énergie de 7 l de pétrole

 


- Consommer moins, mais mieux : choisir une viande d’origine locale et issue de l’élevage lié au sol (le bétail est nourri à l’herbe ou avec des végétaux produits localement de façon durable).
- Développer une filière de protéines végétales en Europe pour diminuer la dépendance aux importations.
- Informer les consommateurs sur le vrai prix de la viande, y compris ses coûts et bénéfices environnementaux et sociaux : OGM ou pas, alimentation animale bio, pâturage, produit de l’agriculture paysanne…
- Promouvoir des politiques en faveur d’une production durable.

 

 

Agrocarburants : le nouvel or noir


 


Biocarburants, chronique d'un désastre annoncé - part 1
  
http://dai.ly/eZDAED

Les promoteurs des biocarburants les présentaient comme «l'énergie verte» de demain. C'est pourtant bien l'exploitation intensive de l'huile de palme qui a placé l'Indonésie au troisième rang des pays les plus pollueurs de la planète. Selon Greenpeace, l'équivalent d'un terrain de football est brûlé toutes les dix secondes dans ce pays pour remplacer les forêts tropicales par des plantations lucratives de palmiers à huile. Le désastre écologique qu'entraîne la culture de cette nouvelle manne ne s'arrête pas là. Sur l'île de Bornéo, la déforestation favorise l'érosion des sols. La culture massive de palmiers à huile provoque également un drame social en Indonésie. Les paysans de l'île de Sumatra, dépossédés de leurs terres au profit des sociétés de plantation, peinent à obtenir quelques hectares en guise d'indemnisation.

**N'oubliez pas de visiter les sites du programme Kalaweit pour la conservation des gibbons et siamangs en Indonésie
http://www.kalaweit.org/
http://chaneekalaweit.blogspot.com/
Merci**


 

 
Biocarburants, chronique d'un désastre annoncé - part 2

http://dai.ly/dGJAXg


Pour remplacer le pétrole, les multinationales ont trouvé un nouveau filon : la culture massive de soja, de canne à sucre et d’huile de palme pour la production d’agrocarburants (AC).

En 25 ans, la production mondiale d’huile de palme a quasiment sextuplé, essentiellement du fait du boom de la production en Malaisie et en Indonésie. Issue du palmier à huile, un arbre à croissance très rapide, cette huile pourrait bientôt dépasser le soja, actuellement première source d’AC. D’après Greenpeace, cette explosion de la production entraîne une déforestation atteignant l’équivalent de 300 à 360 terrains de football... par heure.

Quant à la canne à sucre, sa progression foudroyante avale elle aussi des millions d’hectares de terres, particulièrement au Brésil, le deuxième plus gros producteur après les États-Unis. La récolte de canne à sucre s’effectuant manuellement, les industriels recrutent massivement dans les réserves indiennes Guarani, une main-d’œuvre bon marché qui travaille jusqu’à 16 heures par jour. Au passage, ces mêmes Guaranis se retrouvent sans terre avec pour conséquence une famine grandissante.

L’Union européenne souhaite porter à 10 % la part des AC dans le secteur des transports d’ici 2020, en tant qu’alternative “verte” au pétrole. Fausse solution au défi climatique, il s’agit d’une vraie menace pour l’accès à la terre, la sécurité alimentaire et l’environnement. L’UE devrait au contraire développer des politiques de mobilité soutenable, basées sur de vraies alternatives vertes, en utilisant par exemple nos déchets organiques pour les transformer en énergie à utiliser localement.

Julie Fueyo Fernandez




Consommer autrement ?


Quelques sites pour s’informer et trouver des pistes de consommation durable, équitable et/ou bio :
- www.bioforum.be
- www.natpro.be
- www.iewonline.be
- www.ecoconso.org
- www.fwa.be
- www.omdm.be
- www.amisdelaterre.be

 

 

 

http://www.youtube.com/watch?v=7uGy6OT6ksA



10/01/2011
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