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La simplicité volontaire:moins de possession, plus de bonheur?

La simplicité volontaire:moins de possession, plus de bonheur?

Marie-Odile Samson


La simplicité volontaire est un mode de vie animé par deux principes fondamentaux. Telle qu’expliquée par Louis Chauvin, président du Réseau québécois pour la simplicité volontaire (RQSV), celleci consiste, au départ, à privilégier le temps plus que l’argent, et ensuite, à privilégier les relations –avec soi-même, ainsi qu’ avec les autres. Professeur à la faculté de gestion de l’Université McGill, M. Chauvin présente une vision différente de l’économie de marché, et précise que la simplicité volontaire, en mettant l’accent sur le développement personnel, permet à l’individu la pratiquant de s’armer des moyens nécessaires pour résister aux désirs qui nous poussent à consommer.


Le système économique mondial est basé sur l’idée de croissance continue. Mais la Terre n’a pas les capacités pour supporter un tel système. Notre planète s’essouffle: nous sommes aux prises avec une population constamment grandissante dans un contexte de ressources limitées. La survie ne serait possible qu’en réduisant de manière significative la consommation des ressources. La simplicité volontaire vise à atteindre une vie «matériellement plus simple et intérieurement plus riche» explique M. Chauvin. C’est un changement qui se fait graduellement chez un individu qui réalise l’importance de développer les côtés spirituel et psychologique de sa vie, avant le côté matériel.

 

Qu’en est-il de la simplicité volontaire face au contexte actuel? Crise économique, déceptions face à l’environnement, et surconsommation flagrante: ces facteurs, combinés, influencent-ils les adeptes de la simplicité volontaire? «Le XXe siècle a été un siècle de développement et d’amélioration des conditions matérielles dans le monde, mais celles-ci ne sont qu’une facette de ce qu’est une bonne qualité de vie» soutient Iowa Hirose, professeur au département de philosophie de McGill. «Le nouveau siècle doit voir de grandes améliorations dans les conditions non-matérielles de la vie. La simplicité volontaire pourrait bien nous aider à réussir ceci.»

 

On ne peut nier que le matériel et le superficiel sont au centre de notre mode de vie actuel: les individus sont poussés à construire leur identité à travers ce qu’ils possèdent. Se détacher volontairement des surplus et des excès semble être un mal non-nécessaire, surtout lorsqu’ils nous sont aussi facilement accessibles. Mais c’est l’aspect moral, au-delà du bienêtre matériel, que les simplicitaires tentent de développer, soutient M. Chauvin. Pour lui, réduire la consommation ne contribuerait donc pas à la perte de l’identité, mais représenterait une manière autre de se définir et d’exploiter la bonne volonté et le potentiel des humains. Un retour à l’état de nature, dirait Jean-Jacques Rousseau.

 

M. Hirose croit qu’il doit y avoir un effort commun. «La société –c’est-à-dire le gouvernement, la communauté, les employeurs– se doit de créer une situation dans laquelle les gens peuvent choisir facilement une vie simple et réduite en consommation», explique-t-il.

 

Il est néanmoins fondamental que ce changement dans les habitudes de consommation vienne de l’intérieur de l’individu. Si le changement spirituel ne se fait pas avant le changement matériel, la société ne pourra pas s’en voir fondamentalement améliorée, avance M. Chauvin. «Partir d’un endroit de paix de l’intérieur pour se donner les moyens de réduire les émotions négatives» dit-il, est la base d’une vie menée simplement. À partir d’une transformation individuelle, l’action collective pourra donc être menée à bien. Prendre conscience de l’impact de tous les actes posés, c’est la clef de la simplicité volontaire.

 

Elle serait la seule réponse aux malaises contemporains, affirme M. Chauvin. Par contre, même avec tout l’optimisme du monde, on ne peut s’attendre à une prise de conscience généralisée dans le monde occidental. La simplicité volontaire est un mouvement graduel, une transformation qui prend place avec, au tout départ, un constat de la nécessité de changer. Ce constat est omniprésent. On sait qu’on veut changer, mais on ne sait pas quoi, comment, et par où commencer. Gandhi l’aura bien expliqué: il faut commencer par changer en soi ce que l’on veut changer autour de soi.

source:http://www.delitfrancais.com/2010/02/02/penser-l%e2%80%99impensable-la-decroissance-et-la-simplicite-volontaire/


25/11/2011
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