décroissance

décroissance

La clé du changement par Pierre Rabhi

La clé du changement par Pierre Rabhi
 
  http://www.planetemetis.com/livres_ecologie/LIVRES_ECOLOGIE_WEB/photos_actu/pierre_medium_2010111815413787.jpg  
 
18/11/2010
 
 
En savoir plus :
 
 
http://www.colibris-lemouvement.org/
 
 
 
 

 
 
Depuis quarante-cinq ans, j’ai orienté mon parcours autour de cette question : comment se mettre au service de la vie, de la scène même de la vie, cette planète dont la beauté ne cesse de me couper le souffle ? Devant la marche du monde, je ne cesse de me demander comment il est possible que nous ne la voyions pas dans sa splendeur. Pourquoi n’avons-nous aucun émerveillement ? Vue du ciel, la planète n’est pas la mappemonde découpée que nous en avons fait. Nous sommes libres d’organiser le vivre-ensemble comme bon nous semble. Or nous avons eu la bêtise de fragmenter ce qui est par principe unitaire : la planète, le vivant…

La fragmentation met en opposition. Nous sommes toujours dans le dualisme, contre quelque chose. Nous avons aujourd’hui les moyens de détruire trente planètes. Gardons juste de quoi en détruire une ou deux et réinvestissons le reste dans l’invention d’un monde plus humain ! Pourquoi avoir donné une telle importance à l’argent ? Pourquoi avoir élu une pierre brillante pour condamner des humains dans des mines sous terre afin que d’autres se pavanent sous des lustres ? Nous nous sommes créé un microcosme hors-sol dans lequel nous caquetons. Au nom d’une prospérité qui profite au plus petit nombre, combien d’entre nous s’enferment entre quatre murs devant un ordinateur ? Nous nous sommes « surartificialisés », au point d’avoir parfois besoin d’apprendre à respirer… Ce paradigme de l’argent roi m’a poussé à retourner à la terre. Je ne veux pas céder ma part d’émerveillement devant la nature. Le bonheur ne s’achète pas, la joie ne s’achète pas. La joie naît de se sentir en harmonie avec la symphonie universelle. Nous sommes d’abord des êtres humains, et je ne veux pas que l’on m’appelle consommateur !

Le grand changement que nous connaîtrons peut-être est celui qui pourra nous désaliéner de la prétention d’un progrès qui proclame la libération de l’humain alors qu’il l’incarcère. Nous vivons et travaillons dans des structures de verre et de béton, nous nous déplaçons en « caisse » et pour nous divertir, nous allons en « boîte » ! Qu’attendons-nous pour admirer la nature, pour respecter la vie ? Nous sommes interpellés au plus intime de nous-mêmes et devons conserver le libre arbitre de choisir que la vie soit belle. La clé du changement est de remettre l’humain au cœur de nos préoccupations. On ne construit pas seulement le monde sur des structures apparentes, mais sur la puissance de notre subjectivité.

On ratatine l’amour en autant d’expressions qui le ridiculisent : « béguin », « amourette »… Or il est la plus grande force qui puisse exister. Nous ne pourrons construire un monde apaisé qu’en remettant de la beauté et de l’amour dans nos relations, en misant sur la richesse de nos valeurs les plus nobles : l’unité, la solidarité, la convivialité. Commençons par opérer ce changement en nous-mêmes.

Article de Pierre Rabhi écrit sur son blog: http://www.pierrerabhi.org/blog/index.php?post/2010/11/16/La-cle-du-changement


19/11/2010
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 982 autres membres