décroissance

décroissance

Aquaculture et pollution

L’augmentation rapide de la production aquacole, et donc de son impact polluant, a nécessité la mise en place d’une législation concernant les rejets des piscicultures. L’estimation de l’impact polluant est complexe du fait des volumes d’eau mis en jeu et de la difficulté de quantifier les stocks de poissons dont dépendent les quantités d’aliment déversé.

 




L’aquaculture intensive est considérée comme une source de pollution. Les interactions étroites entre le milieu d’élevage et l’écosystème où est implanté
l’élevage confèrent des caractères particuliers à cette pollution.
Les formes de pollution par l’aquaculture sont variées : pollutions organique, chimique, bactériologique, génétique etc. Les flux polluants peuvent être  importants localement et géographiquement. On estime que la production  d’une tonne de saumons implique 1 km’ marin, et que les élevages  norvégiens contribuent pour 8 % et 14 % de l’azote et du phosphore  respectivement rejetés en mer du Nord.

La législation n’est pas adaptée aux problèmes tels qu’ils se posent en  pisciculture. Une législation européenne plutôt axée sur le contrôle des intrants dans l’aliment semble se profiler avec l’exemple danois.

Le moyen le plus rapide de réduire la pollution générée par l’aquaculture semble être, pour l’instant, d’abaisser la quantité  d’aliments déversés par augmentation de la valeur énergétique de ceux-ci (ce qui diminuera la quantité de matières en suspension), et de  remplacer une partie des protéines par des lipides. La mise en oeuvre dece type d’aliment demande toutefois une technicité élevée.

L’avenir des traitements en aval semble limité par le caractère très dilué des polluants et les grands volumes d’eau à traiter.
L’aquaculture en tant que production dépendante de l’Environnement peut être un lien  privilégié pour des études sur le coût de l’Environnement





 

 

Problématique

 

L’aquaculture, par nature, est utilisatrice d’eau. Cette eau a une fonction d’usage :
 

    1. sustentation de l’animal,
    2. apport thermique,
    3.  
    4.  apport d’oxygène,
    5. évacuation des déchets.

 

Elle est donc entièrement restituée au milieu naturel.

 


Au contraire, l’irrigation, principal compétiteur de l’aquaculture dans  l’utilisation des eaux de surface, consomme l’eau par évaporation : un  champ de maïs à la floraison mâle évapore de 30 à 50 m’/ha/j pour une  production de 100 à 200 kg de matière sèche.

      Les besoins en eau pour le maintien d’un stock de poissons sont relativement importants : 15 à 50 m’/h/t en stock, selon la température et les équipements d’oxygénation mis en jeu, mais restent globalement  modestes compte tenu de la production réalisée (30 000 tonnes par an  pour les salmonicultures françaises). Ces besoins ont en commun avec les autres secteurs agricoles d’être importants en période estivale.
Une caractéristique propre à l’aquaculture, la poïkilothermie des animaux, aggrave ce phénomène : l’élévation de la température entraîne  l’augmentation rapide des besoins nutritionnels et respiratoires, accroissant ainsi les débits d’eau nécessaires à la production.

Comme pour les autres activités utilisatrices d’eau, le passage de celle-ci dans l’exploitation aquacole modifie ses caractéristiques physicochimiques.

 

    La qualification de « pollution » est engendrée par les conflits d’usages  de l’eau : l’industriel, le plaisancier, le pêcheur ou l’ostréiculteur  pourront avoir des conceptions différentes de ce qui est ou n’est pas  pollution.

Ce problème général de l’évaluation de ce qui est ou n’est pas nuisance  est particulièrement ambigu en aquaculture : un élevage de poissons, par sa dépendance vis-à-vis de la qualité de l’eau, peut être un facteur de protection du milieu. Un élevage de saumons en cage peut être bénéfique par ses apports en nutriments dans un écosystème pauvre en phyto et  zooplancton, ou au contraire entraîner, par son intensification excessive, une eutrophisation du milieu et donc s’avérer polluant.
   
Le cas de la conchyliculture est encore plus difficile à cerner :  l’activité de filtration des mollusques joue un rôle d’épuration du  milieu, mais la concentration des parcs à huîtres ou à moules peut  entraîner des épizooties préjudiciables pour la faune sauvage elle-même.
 

 

C’est pourquoi l’analyse de l’impact sur l’environnement d’un élevage  aquacole comporte une bonne part de subjectivité ou d’arbitraire.

Le législateur a rattaché la pisciculture aux établissements classés  soumis à autorisation, ce qui entraîne l’application de règles peu  adaptées aux caractéristiques très particulières du rejet piscicole que  sont la dilution des substances polluantes et les volumes d’eau  importants mis en oeuvre. Ces caractéristiques sont également à relier à la difficulté technique de traiter les rejets aquacoles.

Souvent lui-même victime de pollutions, conscient de la marginalité de  sa profession, pas toujours convaincu de l’impact réel sur  l’environnement de son activité, confronté à des normes de rejet faisant l’objet de controverses des pouvoirs publics eux-mêmes, et sans moyens techniques pour les respecter, l’aquaculteur d’aujourd’hui est souvent un homme inquiet pour l’avenir de son activité. A-t-il raison ? Quel est le rôle de l’aquaculture dans les écosystèmes où elle s’est implantée ?
C’est ce que nous allons essayer de cerner en ces temps où cristallisent les préoccupations « écologiques».



 

Aquaculture Pollution: http://www.youtube.com/watch?v=lg9iRRQ_V2A

 

 

 

 



     

 

 L’aquaculture source de pollution ? ... ou l’histoire du pollueur pollué

   

 

L'aquaculture (élevage de poissons, de mollusques et de crustacés) est
souvent mise en avant comme l'avenir de l'industrie des produits de la
mer. Cependant, l'industrie de la crevetticulture est peut-être la plus
destructrice, non durable et injuste des méthodes de pêche au monde:

 

 

       
    • L'élimination des mangroves,
    •  
    • la destruction des pêcheries,

 

  • lasuppression de terres communes et les meurtres ont été largement signalés.

     

Il était une fois, voilà une dizaine d’années, une rivière bretonne, le Leguer, sur laquelle on dénombrait onze éleveurs de truites installés les uns derrière les autres, et qui encombraient le Tribunal  Administratif de plaintes concernant le voisin situé en amont. Celui-ci polluaitl’eau paraît-il... Ceci éveilla l’attention de l’Administration, ce qui donna lieu en 1981, aux premières « Prescriptions Générales » définissant ce  qui serait désormais considéré comme une pollution dans un rejet de  pisciculture.  


Le rapport de Juin 1989 de la sNpK-HYoDRo, l’une des plus importantes  compagnies norvégiennes d’aquaculture, fait état de la pollution, par  l’industrie norvégienne, de ses zones d’élevages, et cherche à s’assurercontre ce risque auprès de la LLOYDS Register. Le rapport d’octobre 1990 de la même société fait état d’un programme destiné à protéger...
l’environnement menacé par les rejets de la ferme « Golden Sea Produce »que la O)-YNRIRfSloK a installée en Ecosse.

 


Ces deux exemples montrent que, si le caractère polluant d’un élevage aquacole intensif n’est pas contestable, il se différencie des autres élevages hors-sol par son étroite dépendance de  l’écosystème où il s’est implanté. Les formes de pollution dont relève l’aquaculture sont également très variées. Outre les déchets du métabolisme et les résidus des produits de traitements (antibiotiques, sulfate de cuivre, etc), que l’on trouve dans les autres rejets d’élevage industriel, la particularité des sites destinés à l’aquaculture (eaux calmes et propres, habitat naturel de variétés sauvages de l’espèce élevée) conduit à prendre en compte des pollutions génétiques, bactériologiques et esthétiques.

 



Ainsi le Nature Conservancy Council (G.B.) veut déplacer les élevages en cage implantés dans le Loch Sween (Ecosse) alors que les études d’impact ont mis en évidence l’innocuité de ces élevages vis-à-vis de l’écosystème :il s’agit simplement de les mettre « hors vue » !!

Souhaitant devancer les problèmes, la O-NRSK H YDRO précédemment citée a repeint équipements et bâtiments d’exploitation, étudié des formes de cages profilées, espérant ainsi rendre l’élevage particulièrement discret dans des sites, certes propices à l’aquaculture industrielle, mais qui n’ont rien d’une zone industrielle.

 

 Traitement des effluents, recyclage des déchets d’usine, stérilisation U.V. avant
décharge, lutte passive contre les prédateurs (et non plus destructive) sont des conséquences de la pression écologique que subissent les
aquaculteurs.


Ces actions de dépollution ont le plus souvent un double effet : sur  l’environnement d’une part, sur les pratiques d’exploitation d’autre part. Le coût de la dépollution pourra éventuellement être compensé par un gain d’exploitation : l’eau épurée peut ainsi être recyclée pour un meilleur confort du cheptel.

L’éradication de germes pathogènes tel que le « pou du Saumon » ou la furonculose a diminué les risques d’épizooties au niveau des élevages de saumons norvégiens

          

 

Nature des flux polluants

 


Parmi les pollutions liées à l’usage de produits de traitement sanitaire:

    • le chloramphénicol,

 

    • le sulfate de cuivre (qui s’accumule dans

 

    • les boues),

 

    • le vert malachite (considéré comme dangereux pour l’homme en Allemagne)

 

 

Ces produits sont cités comme indésirables dans les directives européennes.

 


La pollution bactérienne
, en dehors de la pathologie associée à l’élevage intensif, peut
prendre des proportions inquiétantes pour le produit aquacole : l’accumulation de coliformes et des streptocoques dans les élevages de « catfish »  américains (Bennett 1982) ou les élevages de truites finlandais (Niémi  1985) conduit à modifier les pratiques d’élevage. Ainsi,
contrairement à ce qu’on aurait pu imaginer, c’est lorsque le taux de  nourrissage est faible que la pollution bactérienne est la plus forte : la vitesse du transit intestinal, l’activité des animaux (qui évite les  dépôts) sont stimulés par des apports alimentaires et les risques de prolifération bactérienne sont ainsi limités.

 

 

Des  régions comme la Bretagne voient ainsi les niveaux de pollution augmentés fortement au printemps du fait de la montée des flux polluants liés à l’augmentation de température : l’éleveur, pour maintenir un  indice de transformation optimum, doit constamment augmenter la ration .Le grossissement du stock et la baisse de débit des rivières accentuent le phénomène de concentrations des polluants dans l’eau du rejet.Toutes les techniques visant à atténuer les fluctuations des stocks : étalement des pontes par photopériode, alevinage décalé par thermorégulation , diminueront les pics de pollution (Petit 1989).

Malgré ces nombreux travaux, la prévision du rejet azoté en vue de respecter une norme exprimée en  concentration d’ammoniac à ne pas dépasser reste extrêmement complexe.
Ceci tient aux nombreux facteurs mis en jeu : si l’incidence de la température et de la composition de l’aliment (notamment en protéines) est relativement bien cernée, l’effet du stress (lié à un milieu d’élevage dégradé par exemple)qui augmenterait la production d’azote excrété, les effets de certains paramètres de l’eau : oxygène,gaz carbonique, titre alcalimétrique .

 

 

Autant les modèles destinés à prévoir les flux polluants en moyenne journalière peuvent donc être considérés comme satisfaisants (production de matières en suspension, d’azote,etc, en kg/jour) autant la prévision des concentrations instantanées au rejet reste difficile à établir.
Les fluctuations des paramètres physiologiques avec la température, la complexité des échanges au niveau de la branchie, le caractère probabiliste des températures et débits pris en compte, ne permettent pas de savoir si un élevage donné sera ou ne sera pas en dessous d’un
seuil de pollution pour lequel il aura été autorisé à produire (ex : 0,5mg/1 d’azote ammoniacal).

 

 

    • Aquaculture des effluents: la pollution des eaux intérieures et les eaux côtières

 

   En 1989, un effondrement soudain et catastrophique des populations de truites de mer sauvages dans les zones proches du saumon d'élevage des cages en Irlande a donné les critiques de l'aquaculture un accent de protestation. Bien que le lien entre la pisciculture et de la baisse des stocks naturels ne peuvent pas toujours être établie, des effets environnementaux sont  évidents.  Contrairement à l'élevage des mollusques, de nombreuses espèces de poissons vivent d'un régime d'alimentation artificielle sous forme de
granulés.
  Ce flux est diffusé sur la surface de l'eau, et est consommée par les poissons car il s'installe dans la colonne d'eau. Parce que tous les aliments sont consommés, beaucoup d'aliments pour animaux peuvent atteindre le fond où elle est mangée par le benthos ou décomposés par des micro-organismes. Cette modification de la structure du réseau trophique naturelle peuvent influer considérablement sur l'environnement local.

 

 

aquaculture

 


 

 De nombreuses études ont mis en cause:

       
    1. la suralimentation dans les fermes piscicoles comme la cause de changements dans la structure des communautés benthiques  parce que l'approvisionnement alimentaire élevée peut favoriser certains organismes sur les autres. En outre, les animauxsédentaires peuvent mourir dans l'eau appauvrie en oxygène résultant de la décomposition microbienne, tandis que la population mobile peuvent migrer vers
      d'autres domaines.
       

 

       
    1. Le s antibiotiques ajoutés à l'alimentation thérapeutique (par exemple, l'ivermectine, terramycine et Romet-30)  peut affecter les organismes pour lesquels ils n'étaient pas destinés lorsque les médicaments sont libérés comme les granulés non consommés se
      décomposent 
      Néanmoins, de nombreux médicaments utilisés dans les élevages de
      poissons ont été trouvés pour avoir un minimum (le cas échéant) des effets néfastes sur le milieu aquatique .
        

    2.  
    3. Les additifs alimentaires, cependant, ne sont pas la seule source de
      composés potentiellement toxiques dans les opérations de culture
      .

        
    4.  
    5. Une variété de produits chimiques sont utilisés pour inhiber la croissance des organismes qui encrassent de compensation et d'autres structures, en réduisant le débit d'eau dans les cages.

 

 

   

 

 

 



 

 

Fish farming mafia!http://www.youtube.com/watch?v=-H6JA_ahF7I

 

  

 

Les nuisances provoquées

 


La notion de nuisances reste relative à la fonction d’usage ou à des objectifs de société (zone protégée, parc naturel, etc).




Ainsi dans le Sud-Est asiatique on utilise des pesticides dans les étangs d’aquaculture. Certains,tels que le Gusathion (organophosphate), visent à éliminer les escargots. Dans les étangs à crevettes ce sont des biocides destinés à tuer les tilapias, gobis, etc, qui sont utilisés (Apud1985).
Ces produits, dont certains sont biodégradables (nicotine, saponine), sont largement utilisés sans étude d’impact sur la flore et la faune.

 

 

L’absence de compétition pour l’eau dans les zones occupées par l’aquaculteur, et le caractère relativement secondaire de la protection de la nature par rapport à des besoins plus immédiats, expliquent cette situation.

 

 

    •      En Malaisie, l’élimination de la mangrove pour l’implantation d’étangs destinés à l’aquaculture a entraîné une acidification des sols avec une succession de nuisances en chaîne : mort des poissons, eau non potable,etc (Poernomo et Singh 1982, Simpson et al 1983).D’une manière plus directe, les quelques 5 330 ha de fermes aquacoles (crevettes) de Sutat Thani (Thaïlande) entraînent, par leurs rejets organiques, la disparition des ostréiculteurs installés dans la baie de Ban Don qui reçoit ces eaux (Chua et Paw 1987).

 

 

 

  Destruction de l'habitat: forêts de mangrove

 

     Nulle part ailleurs les impacts négatifs sur l'environnement naturel avec plus apparente que l'élevage de crevettes et de la destruction des forêts de mangrove associée. En Asie, plus de 400.000 hectares de mangroves ont été converties en aquaculture en eau saumâtre pour l'élevage de crevettes.  crevettes d'élevage à accroître les recettes d'un pays en développement de change,mais la perte des habitats sensibles est difficile à concilier.

 


     Mangroves tropicales sont analogues à tempérées marais salés, un habitat essentiel à la prévention de l'érosion, la qualité des eaux côtières, et le succès de la reproduction de nombreux organismes marins.  Les forêts de mangroves ont aussi fourni une ressource durable et renouvelable de bois de chauffage, du bois, de pâte et de charbon de bois pour les communautés locales. Pour construire des étangs endigués pour l'élevage de crevettes, ces habitats sont rasés et la restauration est extrêmement difficile. 

 

 Malheureusement, les étangs à crevettes sont souvent rentables que temporairement car elles sont sujettes aux maladies et aux variations à la baisse du marché de la crevette.  Pression politique croissante dans les pays occidentauxpeuvent limiter le marché de la crevette en réponse à l'évasion des consommateurs de produits respectueux de l'environnement hostile.

 

Plus important encore, l'économie japonaise a de la difficulté à l'heure actuelle, et le Japon est le plusgrand marché du monde pour la crevette, quand le marché baisse, les
 étangs sont abandonnés.
  Un retour à la pêche traditionnelle n'est pas toujours possible parce que la perte de mangroves ne servent plus que les zones de reproduction qui sont
critiques pour le recrutement de nombreux stocks de poissons sauvages.
 les perspectives dechômage ne peut pas toujours mettre en balance les gains à court terme. Il est clair que les effets socio-économiques sont aussi importants que la pollution et les dommages écologiques lors de l'évaluation de la durabilité de l'aquaculture.

 


 Effets socio- économiques

 

 Dans les pays développés, la pollution visuelle créée par des milliers de bouées côtières dans les fermes et les inconvénients pour les plaisanciers et les autres personnes qui partagent la zone côtière, pâle de l'importanceaux effets socio-économiques de l'aquaculture dans le monde en développement.La recherche du profit a souvent des conséquences dévastatrices.

 

  Dans la province indienne du Bengale occidental, quatre pêcheurs ont été tués et plus de 20 blessés dans un conflit entre les pêcheurs et éleveurs de crevettes à la suite des droits d'accès au lac Chilika, l'undes plus grands lacs d'eau douce en Asie  .

 

   De nombreux pays voient dans l'aquaculture, non pas un moyen direct pour fournir de la
nourriture pour leurs pauvres, mais une source de richesse à l'exportation qui peut potentiellement conduire à plus long terme des avantages sociaux.
De nombreuses collectivités rurales profitent des opportunités d'emploi possible de l'aquaculture, mais les conflits se développent souvent au sein de ces communautés lorsque des affrontements emploi traditionnel avec l'industrie de l'aquaculture. Les communautés de pêcheurs locaux souvent ne détiennent pas de titre pour les zones humides côtières, et ont parfois été déplacées par des consortiums de crevettes qui ont acquis des baux long des côtes tropicales.
la propriété des ressources est souvent complexe ou ambiguë dans des lieux de l'aquaculture premier, et de la pollution et les préoccupations sociales sont souvent secondaires à l'économique.
 Une fois présenté comme l'emploi pour les opérateurs individuels, l'aquaculture est en train de réfléchir à des stratégies d'agriculture terrestres, où les petites exploitations agricoles sont absorbés dans les grandes exploitations industrielles
Une augmentation de l'efficacité de la culture est obtenue, mais l'emploi peut être réduit et les autres fermes de petites ne peuvent pas concurrencer économiquement.

 

  •      La conchyliculture, malgré son action de filtration du
    milieu et des risques moindres d’eutrophisation par surcharge organique,
    puisque le plancton est consommé, entraîne d’importants dépôts organiques par la réduction des mouvements de l’eau dans les parcs.
    En Suède, ce dépôt a été évalué à 7 kg de matière sèche par m2 de ferme
    et par cycle d’élevage (1,5 - 2 ans) ou encore à 10 t pour 1 500 m2 de
    parc.

 

**Pisciculture d'eau douce    



Les risques associés à la charge organique sont relativement modérés en pisciculture d’eau douce courante: c’est surtout la localisation de celle-ci sur des cours d’eau de bonne qualité (catégorie 1B, 1A) qui entraîne la prise en compte de cette nuisance (dépôts en aval de la pisciculture, développement d’algues et champignons filamenteux inesthétiques, etc).
La qualité d’eau minimum nécessaire à la survie de l’élevage lui-même ne permet pas d’atteindre des niveaux de concentrations des polluants comparables aux autres élevages. Si l’on s’en tient au flux polluant on arrive à des équivalences vite impressionnantes : 1 tonne de truites
en stock égalerait 40 à 50 équivalent- habitants 
-L’équivalent-habitant
exprime le volume de pollution rejeté, par jour,  par habitant « moyen
», c’est-à-dire 90 g de matières en suspension  (après dégrillage et
désablage)
-
et 57 g de matières organiques c’est-à-dire, pour un élevage moyen, 2 000 à 2 500 équivalent-habitant.
La tonne de truites reçoit un débit d’eau journalier de l’ordre de 1000 à 1200 m’ contre 6 à 25 m’ pour son équivalent-habitant : le caractère dilué de la pollution piscicole lui confère un tout autre impact sur l’environnement.
Signalons toutefois que les piscicultures situées en haut de bassin versant, à cause des phosphates qu’elles émettent, pertubent le fonctionnement des stations de traitement pour la production d’eau potable, qui se trouvent fréquemment dans la même zone.

 

 

**Aquaculture

 

 

L'aquaculture utilise des produits chimiques, des engrais des antibiotiques qui sont nocifs alors que les contrôles sont très limités,explique Fouad Abousamra coordinateur d'un rapport du Plan
d'action pour la Méditerranée (PAM) du Programme des Nations unies pour l'environnement. Il considère l'aquaculture comme une source de pollution importante.



Impacts of Salmon Farming in BC


 



L'aquaculture concerne l'élevage et la récolte de poissons, de mollusques et de plantes aquatiques. Cette activité représente une part de plus en plus importante du secteur de la production alimentaire. Elle peut s'exercer à partir de :

    1. sujets d'élevage (avec mise en valeur et
      engraissement en milieu naturel) 

    2.  
    3. sujets sauvages
      (prélèvement et engraissement en milieu naturel),

 

 

 Mais elle peut  également porter sur toutes les étapes du cycle biologique des ressources aquatiques concernées. L'émergence de l'aquaculture est une solution novatrice aux changements fondamentaux qui bouleversent les pêches à l'échelle planétaire. Le déclin des stocks sauvages et la demande croissante de poisson comme source de protéine ont favorisé
l'essor du secteur aquacole partout dans le monde.

 

Les effets nocifs de l'aquaculture sur l'environnement proviennent de plusieurs facteurs : du gaspillage de nourriture non consommée par les poissons (de 10 à 30% selon la méthode de nourrissage), des produits du métabolisme des poissons, des traitements chimiques utilisés pour éviterl'accumulation de déchets sur les filets, et des produits chimiques pour traiter les maladies et parasites des poissons.


Selon les experts de l'ONU, l'aquaculture intensive produit 110 kg d'azote par tonne de poissons produits, 12 kg de phosphore, et 450 kg decarbone.


La capacité de production de l'aquaculture méditerranéenne qui représente près de 5% du chiffre mondial a été multipliée par dix en dix ans pour se situer à quelque 96.500 tonnes annuelles en 1998, selon le rapport.


La Grèce
, numéro un européen et méditerranéen de l'aquaculture, figure en première ligne des accusés. En 2000, la production grecque de poissons, mollusques et crustacés représentait 47,25% de la totalité de la production aquacole de la Méditerranée et une proportion analogue de la pollution en ce qui concerne, l'azote, le phosphore et le carbone.
Les aquaculteurs grecs ont produit en 2000 plus de 76.000 tonnes de poissons et de coquillages dans 757 fermes piscicoles. 75% de cette production était destinée à l'exportation, principalement en Italie, en Allemagne et en France, selon les associations professionnelles.


Dans une étude récente sur l'aquaculture grecque, l'Institut d'études industrielles ICAP, qui fait autorité, le secteur risque toutefois de traverser une crise à cause notamment de la surproduction, du faible niveau des prix et du manque de promotion du produit à l'étranger.


 

 




  Chiffres en France :


L'aquaculture, c'est la pisciculture (salmoniculture, pisciculture en étang et pisciculture marine) et la conchyliculture (huîtres, moules et coquillages). 



- La pisciculture : 60 000 tonnes et 221,8 millions d'euros de chiffres d'affaires.


- La salmoniculture : 133,8 millions de chiffres d'affaires et 41 000
tonnes de truites arc-en-ciel produites en Bretagne et en Aquitaine
essentiellement.


- Son marché : 80 % pour la consommation directe, 12 % pour la pêche de loisir et 8 % pour le repeuplement des rivières.


- La pisciculture marine : 52 producteurs et une production de 5 800
tonnes, 3 000 de bar, 1 200 de dorade royale et 910 de turbot.


- La pisciculture d'étangs : 6 000 exploitants et une production de 12
000 tonnes dont 6 790 pour le repeuplement et 2 570 pour la
consommation. Espèces commercialisées : la carpe, le gardon, le brochet
et la tanche. Régions phares : Centre, Rhône-Alpes et Lorraine. Chiffre
d'affaires : 16 millions d'euros.


- La conchyliculture : 90 300 tonnes d'huîtres, 4 100 tonnes d'autres
coquillages, produites par 52 600 concessions sur le domaine public sur
18 100 hectares et 1 570 km de littoral.

 

 

                Utilisation de stocks naturels de poissons pour nourrir les poissons d'élevage

 

 
L'élevage de saumon prouve également que l'élevage n'est pas une
solution: il faut environ 4 kg de poisson sauvage pour produire 1 kg
de saumon d'élevage.


  

aquaculture

   

 

 Ironiquement, la culture de poissons dépend d'un régime de poissons sauvages, car la farine de poisson et les huiles de poisson provenant des stocks naturels sont les principaux composants des aliments composés pour animaux artificiels (les aliments pour poissons). On peut faire valoir, par conséquent, que l'aquaculture ne peut fournir une alternative à la pêche à moins que les poissons herbivores et les crustacés sont élevés.  Toutefois, la source de la farine de poisson poissons pélagiques comme le menhaden et le maquereau, les espèces habituellement non consommée par les humains.La  farine de poisson supplémentaire vient des prises accessoires , qui seraient autrement jetés comme des déchets.  Néanmoins, il n'est pas évident que la conversion de "poisson de rebut" dans l'alimentation humaine par le biais de
l'aquaculture est préférable à l'aide de farine de poisson chez le porc et la volaille.


 Comme les fermes s'intensifient, il ya une tendance croissante vers l'utilisation accrue des aliments aquacoles.Près de 31.000.000 mégatonnes (MT) du total de la production mondiale des pêches sauvages est utilisé pour l'alimentation animale chaque année, dont 15% est utilisé dans l'alimentation des poissons.  RSS est spécialement formulé pour assurer
des rendements de conversion élevés, (quantité d'aliments nécessaires pour produire une livre de animaux), et en général, les animaux aquatiques sont beaucoup plus efficace à la conversion alimentaire que les animaux terrestres.

 

 Compte tenu de ces faits, la stratégie d'alimentation des poissons à pêcher semble logique, mais il convient de noter que seulement quelques pour cent de l'alimentation des porcs et des volailles est composé de farine de poisson, comparativement à 70% pour les poissons et fruits de mer , et l'inefficacité des mesures peuvent conduire à une grande quantité de déchets.La croissance d'une livre de saumon peut exiger 3-5 livres de poissons sauvages, et entre
1985 et 1995 les éleveurs de crevettes du monde ont utilisé 36 millions de tonnes de poisson sauvage pour produire seulement 7,2 millions de tonnes de crevettes
En général, la quantité d'intrants des stocks naturels de poissons dépasse les résultats en termes de produits de la pêche d'élevage par un facteur de 2 à 3  .

 


 Une solution potentielle à ce dilemme de poissons se nourrissant de poissons serait de transférer les opérations de culture des espèces herbivores comme le tilapia, poisson-chat, la carpe, les huîtres et les palourdes qui comptent peu, voire pas du tout, sur l'alimentation de supplément.  Malheureusement, la grande majorité de la production aquacole mondiale
est déjà concentré sur ces espèces, et il est beaucoup plus lucratif que l'élevage du saumon et les crevettes reposent fortement sur la farine de poisson.
Il ya eu des gains réalisés en
remplaçant les farines animales par des oléagineux et des plantes légumineuses à chaque repas,repas et sous-produits de céréalespour la farine de poisson, mais la dépendance sur les stocks naturels de poissons pour l'alimentation de l'aquaculture sera lente à disparaître

 

 

 Impacts sur les stocks naturels

 

De toute évidence, l'alimentation des poissons à pêcher conduit à une perte nette de protéines dans un monde en protéines à court et à un impact direct sur les stocks naturels, mais l'aquaculture peut également avoir une multitude d'effets indirects sur l'environnement naturel.
Presque toutes les cultures marines ou d'eau saumâtre est tributaire des pêcheries naturelles pour certains aspects des opérations.
  Bien que les écloseries soient de plus en plus nombreuses de manière à fournir des semences pour les coquillages et la pisciculture, la plupart des fermes encore capturent des animaux sauvages pour les stocks de géniteurs ou d'une source de larves.Dans certains cas, la collecte d'animaux sauvages capturés dans les larves de crevettes dans les étangs stock a détruit des milliers d'autres espèces de larves dans le processus.

 


 Les conséquences de la suppression complète des stocks de poissons naturels de réseaux trophiques sont difficiles à prévoir. Lorsque les poissons sont enlevés pour faire la farine de poisson, moins de nourriture peut être disponible pour les poissons prédateurs et pour
d'autres prédateurs marins, comme les oiseaux et les phoques
.

 

  Cet effet aggrave les grands problèmes causés par le réchauffement climatique et le phénomène d'El Nino.  Le phénomène El Nino de 1997-1998 est considérée comme le deuxième phénomène le plu chaud le plus fort de ce siècle.L'évolution de la température de l'eau a provoqué une forte baisse de la biomasse et la production totale de petits pélagiques conduisant à modifier les réseaux trophiques et une pénurie de farine de poisson et huile de poisson.

 


 

                                        Conservation génétique et la biodiversité aquatique

   

La Pisciculture peut véritablement atténuer le déclin des stocks de poissons décimés par la surpêche et les changements de l'environnement.
En plus de diminuer la dépendance sur les stocks naturels, la pisciculture peut aider à reconstituer le stock de populations par la libération des larves ou des juvéniles d'élevage dans la nature pour soutenir les populations naturelles.Depuis 1890, le Japon s'est engagé dans l'amélioration des stocks dans les eaux côtières par l'ensemencement des couvoirs dans le but de maintenir la viabilité de la pêche et la conservation génétique des stocks en voie de disparition  .

   

 

   Il a été suggéré, cependant, que la diversité génétique des stocks naturels est en déclin.

 

 En Norvège, les parasites, les précipitations acides, le développement hydroélectrique,
ont tous contribué à l'extinction de plus de 40 stocks de saumon  mais les stocks sont également menacés par la propagation de saumon s'échappant de piscicultures.
Les espèces sélectionnées sont souvent génétiquement modifiées pour fournirr un taux anormalement élevé de croissance, généralement au détriment des autres caractéristiques sans importance dans une
exploitation aquacole.
Grâce à la reproduction sélective, les aquaculteurs ont triplé le taux de croissance du saumon coho indigènes. Si ces saumon génétiquement modifiés s'échappent et se reproduisent avec les saumons indigènes, les traits génétiques optimals pour la culture peut briser des adaptations locales essentielles à la survie dans la nature Dans le Maine, Etats-Unis,les fonctionnaires fédéraux estiment que seulement 500 saumons de l'Atlantique avec un patrimoine génétique indigène restent à l'état sauvage .

 

 
Ces impacts génétiques peuvent  être réduits au minimum selon une étude qui aurait consisté à  introduire soi-disant huîtres du Pacifique stériles dans la baie de Chesapeake mis on a constaté que 20% de la population est revenue à son état fertile sexuellement.La perte potentielle de la biodiversité naturelle grâce à l'hybridation génétique pourrait rendre difficile de rationaliser l'aquaculture, en particulier depuis la libération accidentelle de populations de culture se traduisant par la concurrence écologiques.

 


 

 Impact de l'Introduction d'espèces exotiques: http://www.youtube.com/watch?v=4VYkBIDlm_I

 

 Dans le nord-ouest des États-Unis, les grandes marées anormalement élevées ont  détruit les cages dans le Puget Sound, libérant 100.000 saumons de l'Atlantique, deux ans après une
évasion de 300.000 saumons.
  Cette espèce ne peut pas reproduire avec des poissons locaux, et il a été suggéré que le seul effet a été une journée de rêve pour les pêcheurs à la ligne.Ces rejets, cependant, peuvent avoir des effets écologiques qui sont difficiles à détecter immédiatement.Dans le cas ci-dessus, des représentants du gouvernement ont indiqué
que la menace concurrentielle pour le saumon du Pacifique indigènes était minime, puisque les poissons libérés ne pourraient pas survivre assez longtemps pour se reproduire
Néanmoins, les poissons échappés seront en compétition pour la nourriture et l'espace, au moins temporairement.Un Communiqué de tilapia bleu en Floride a confirmé la perte de nourriture, habitat naturel, et les zones de frai pour les espèces indigènes dans le parc national des Everglades.

 

 Bien que l'eau de ballast des navires est souvent la cause des espèces introduites, l'importation
d'animaux non-autochtones d'élevage peut également introduire des maladies.
Le bigorneau perceur japonais et un ver plat prédateurs ont été introduits en Amérique du Nord avec l'huître du Pacifique (Crassostrea gigas), contribuant ainsi au déclin des stocks indigènes d'huîtres côte ouestDans le sud des États-Unis, les cormorans, les hérons, martins-pêcheurs et les pélicans consomment des millions de dollars de poissons-chats élevés commercialement.Dans certaines régions, ces oiseaux ont vu leurs effectifs augmenter de façon spectaculaire avec un impact négatif sur les zones naturelles de repos et des habitats insulaires.  Couvri les enclos à poissons avec des filets est très coûteux et n'est efficace que pour les oiseaux prédateurs.L'
Installation de dispositifs sonores par les éleveurs de saumons fournissent souvent un répit
temporairecocernant les phoques, mais il est à craindre que le son puisse effrayer les baleines à bosse.
 

 

                                                                      Eutrophication

 


 

En mer, la pollution organique entraîne des risques d’eutrophisation et de dépôts sur le fond avec fermentation anaérobie(Takayanagi 1990). Par nécessité les élevages aquacoles recherchent des eaux calmes : baies, étangs marins plus ou moins ouverts sur la mer.
Dans ces conditions, les études menées par les océanographes ont montré que le renouvellement du milieu était un leurre : même dans les mers à marée, et avec des courants violents, la durée d’un renouvellement complet est au minimum de 12 h.



 

  Un important effet de plus en plus de la pisciculture intensive est l'eutrophisation de l'eau environnante parcs d'élevage ou les rivières recevant des effluents de l'aquaculture.
l'excrétion fécale et les déchets de poisson se combinent avec des nutriments libérés par la décomposition de l'alimentation animale pour élever les niveaux de nutriments et supérieures à la normale, ce qui crée un environnement idéal pour la prolifération d'algues à se former.
Pour compliquer le problème, la plupart des aliments pour animaux est
formulé pour contenir plus de nutriments que nécessaire pour la plupart des applications.
 



En Ecosse, environ 50.000 tonnes de déchets non traités et contaminés provenant de l'élevage du saumon en cage va directement dans la mer, ce qui équivaut aux déchets des eaux usées d'une population de trois quarts de la population de l'Ecosse  .  Une fois que la prolifération d'algues résultant meurent, ils se déposent au fond où leur décomposition épuise l'oxygène.Avant de mourir, cependant, il ya la possibilité que les toxines des algues soient produites.

 



   Bien que toutes les espèces de phytoplancton peuvent bénéficier d'une offre accrue en éléments nutritifs, certaines espèces sont toxiques, voire toxiques pour d'autres
organismes marins et à l'homme.
Les épines de certaines diatomées (par exemple concavicornis Chaetoceros) peuvent irriter les branchies des poissons, entraînant la production a diminué ou même la mortnis .



Plus important encore, les fleurs («marées rouges») de certaines espèces telles que Chattonella marina souvent produire des toxines biologiques qui peuvent tuer d'autres organismes. 
Neurotoxines
produites par plusieurs espèces d'algues peuvent être concentrés dans l'alimentation des bivalves filtreurs-comme les moules et les huîtres, créant un risque sérieux pour la santé les personnes qui consomment des mollusques contaminés (par exemple, intoxication paralysante ).

 

 

. Le poisson est faible en gras et considérée comme une alternative saine aux autres viandes, mais les consommateurs ne peuvent pas ignorer les risques potentiels pour la santé des espèces d'élevage, tout comme ils ne doivent pas ignorer les risques liés à l'agriculture terrestre
En plus de coquillages contaminés par des algues toxiques, fruits de mer cultivés peuvent poser des problèmes supplémentaires de transmissionde la maladie
.
La plupart des pathogènes des poissons ne sont pas dangereux pour les humains, mais certains pathogènes des poissons tels que les bactéries Streptococcus peut infecter l'homme.
  

 


Des niveaux élevés d'antibiotiques et des composants génétiquement modifiés dans l'alimentation des poissons (par exemple les additifs de soja)
peuvent également présenter des risques
. Le défi pour les organismes de réglementation commela Food & Drug Administration aux États-Unis est de s'assurer que ces risques sont «acceptables».

 


Folke (1988) estime ainsi que l’épuration des effluents d’une ferme norvégienne à Saumon en cages, nécessite 1 km’ de l’écosystème marin (énergie solaire et phytoplancton) par tonne de saumons produits. Il calcule également que l’énergie ainsi puisée dans l’écosystème est six fois celle que l’on a investi pour produire! Globalement l’aquaculture norvégienne rejette 14 % du phosphore et 8 %de l’azote que reçoit la mer du Nord (Bergheim et al 1990). Les dépôts
sur le fond sont propres aux élevages en cages flottantes fixes. D’autres systèmes de contention (Barges à saumons ,AS-I M,OR en Bretagne) plus mobiles évitent les problèmes liés à ces accumulations de déchets qui relarguent phosphates et nitrates (Kaspar 1988) voir de l’H,S et du C 4H si aucune action n’est entreprise (irrigation, curage, oxygénation, etc).




En dehors des pollutions d’ordre organique, chimique, l’aquaculture engendre, comme les autres activités, des pertubations pour la faune sauvage par les aménagements qu’elle nécessite (obstacles aux migrateurs notamment, au niveau des prises d’eau).

Pour terminer cette revue des nuisances liées à l’aquaculture, signalons les pollutions liées
auxindustries associées :transformation, abattoirs, etc, pollutions organiques bien sûr, mais aussi sources de dissémination d’agents
pathogènes.

 

 

Contrôle et maîtrise de la pollution aquacole

 


L’aquaculture représente environ 10 % des ressources aquatiques mondiales ( 68.10 tonnes). Les élevages intensifs de poissons, utilisant des aliments en granulés ou en pâte,
se situent dans les pays industriels. C’est donc dans ces pays,
notamment en Europe, que l’on va trouver une législation contraignante
concernant les rejets, et une recherche, à laquelle participe l’INRA,
concernant les procédés par lesquels la pollution peut être réduite.



 

1. / La législation

 


a / L’arsenal juridique actuel

 


Les établissements de pisciculture en eaux continentales sont
soumis à l’ensemble de la juridiction concernant l’eau, juridiction
complexe dont l’application est du ressort de différentes
administrations. Depuis 1978, les piscicultures étaient considérés comme Etablissements Classés (polluants) soumis à déclaration
: l’utilisation systématique d’aliment sec avait fait perdre son caractère de nuisances aigues (odeur) à la pisciculture.

 


En 1982, sur intervention du Secrétariat d’Etat à l’Environnement
et à la Qualité de la Vie, la pisciculture a été rattachée au régime de
l’autorisation en ce qui concerne les Etablissements Classés.
L’autorisation, pour être délivrée, nécessite l’avis de la Mission
Déléguée de Bassin, du Conseil d’Hygiène Public de France,
du Conseil
Supérieur des Etablissements Classés. Dans les cas simples (niveau de
pollution très faible), le Préfet peut délivrer directement
l’autorisation.
L’une des pièces essentielles du dossier est l’Etude
d’Impact dont le contenu est défini à l’article 3, 4&dquo; du décret
77-1133 du 21.09.77.Cette étude comporte l’évaluation des flux
polluants et les solutions techniques proposées pour respecter les
objectifs de qualité des eaux du cours d’eau sur lequel le pisciculteur
sera ou est (régularisation de situation) installé
. Ces objectifs
sont référencés à des ensembles de seuils polluants à ne pas dépasser
pour respecter certains usages (eau potable, industries...))..

 


Le durcissement de l’attitude des pouvoirs publics à l’égard des pisciculteurs à partir de 1982 a deux origines : l’augmentation rapide de la production, et en conséquence l’aggravation de son impact polluant , et le constat de l’application très laxiste des procédures applicables à ce secteur, au titre de la protection
de l’Environnement. Cet apparent laxisme s’expliquait aisément par la perplexité des agents de l’Etat devant appliquer une
juridiction plus adaptée aux porcheries qu’à la pisciculture : évaluer
un stock, identifier son rejet, sont choses relativement faciles dans un
élevage aérien, mais beaucoup plus floues en pisciculture.

En effet, il faut savoir que des éleveurs très performants font encore des erreurs de 10 à 20 % sur leurs stocks en place : comptage automatique, pesée en continu sont encore des techniques très peu usitées du fait de leur complexité et de leur coût.

 


Ce sont les actions des Fédérations Départementales des Associations de Pêche et de Pisciculture,
et plus généralement les Associations de Protection de la Nature, qui ont incité l'Administration
à
revenir au régime de « l’autorisation » : non que le caractère polluant
de la pisciculture se soit aggravé particulièrement en 1982, mais cette
procédure a « obligé », en quelque sorte, les diverses Administrations à
traiter les dossiers de piscicultures, le postulant étant là, dans ce
cas, pour faire pression en vue
de l’obtention de son autorisation.
Un autre intérêt de cette procédure est d’avoir incité à la mise au
point de prescriptions techniques particulières à la pisciculture, sur
la base d’études menées par le CEMAGREF.

 


b / Les obstacles à l’application de la législation

 


En dehors de la lourdeur administrative accrue, trois facteurs défavorables
sont apparus depuis 1982 qui font qu’aujourd’hui l’objectif de «
régularisation» administrative de la pollution piscicole est loin d’être
réalisé.
     -1. La pisciculture étant une activité de fait,
l’application sereine de la procédure d’agrément s’est trouvée perturbée
: il est relativement facile d’interdire une création, il est plus
difficile de demander à un producteur de diviser sa production par 2 ou
par 3, voire de l’arrêter...

 

Il ne s’agit pas d’un cas d’école : en Bretagne certains projets
d’arrêtés limitent la production à 50 t pour des établissement réalisant
150 t annuelles, en Normandie sur des rivières classées 1B, voire 1A
(0,1 mg/1 d’azote ammoniacal) le pisciculteur devrait éliminer la
totalité de la pollution qu’il produit, la rivière en amont étant déjà
au niveau maximum de pollution.

     -2. D’autre part, les études
menées pour évaluer le coût du traitement d’eau de rejet ont montré
qu’il était incompatible avec la rentabilité des exploitations. La
charge polluante, bien que significative, est trop diluée. Quels que
soient les paramètres de pollution pris en compte, les rendements
d’épuration restent faibles et il faut augmenter la taille ou la
sophistication du dispositif pour atteindre une dépollution
satisfaisante.
     -3. Enfin, liées toujours à la dilution du flux polluant, les prescriptions techniques subordonnant
les
autorisations d’exploitation, en ce qui concerne la pollution, font
état de seuil à ne pas dépasser au demi-ppm près. Ce qui nécessiterait,
au niveau de l’étude d’impact prévisionnelle, des données d’ordre
zootechnique et des précisions sur les conditions climatiques futures
dont on ne dispose pas.

 


Pour terminer ce volet concernant la législation sur les
pollutions applicables à la pisciculture,signalons que depuis le 29 juin
1984, les Associations de Protection de la Nature ont la capacité
juridique de se porter partie civile ou de transiger, dans le cadre de
la loi-pêche et son article 406 (ex 434-1) qui permet de sanctionner les
pollueurs (ces actions étaient antérieurement le monopole des
fédérations de pêcheurs).).
Plusieurs actions sont en cours à
l’encontre de pisciculteurs, et la jurisprudence qui suivra permettra
peut être de lever le flou artistique (et technique !) de la législation
actuelle. Regrettons ici que de nombreux articles de lois, n’ayant
jamais fait l’objet de décrets ou d’arrêtés, ne soient pas applicables
(ceci est valable
pour la loi-pêche de 1984 et la loi sur l’Eau de 1964).

 


c / La législation européenne, les tendances évolutives de la loi

: l’exemple danois Le géant norvégien de l’aquaculture O-NRSK H,YDRO
déjà cité pour sa politique d’avant-garde en ce qui concerne la
recherche d’une intégration de son outil de production à l’écosystème
qui l’entoure, vient de pénétrer en France, par
le biais du rachat
Jd,QtAIAIM jusqu’alors principale firme française d’aliment poisson, par
A DNSK RREDFORDER (membre de K.EK., groupe danois controlé par la N.H.)
Depuis 1987, la A DNSK commercialise et exporte (45 % de la production) une gamme d’aliments dits « écologiques », baptisée Ecoline.

Cette percée commerciale est peut être significative : les qualités « anti
pollution» de l’aliment vont devenir un atout important pour s’imposer
sur le marché de l’aquaculture. En accordant à la législation danoise,
sinon une avance, du moins une spécificité plus grande dans la prise en
compte des nuisances d’origine piscicole (Quincy 1990), on peut
s’attendre à ce qu’elle serve de modèle pour une législation cette fois
européenne.


Deux axes de l’argumentation qui se dessinent :
- Démontrer aux pisciculteurs qu’il est possible d’être moins polluant tout en étant rentables
-Imposer par la loi, non seulement des objectifs de qualité d’eau, mais
aussi des seuils techniques dans l’exploitation, tel que l’indice de
transformation des aliments.

 


A noter que, contrairement à ce qui se passe en France, les normes au
rejet sont considérées uniquement en terme de différentiel de
concentrations entrée-sortie de l’exploitation et non pas à respecter en
valeur absolue à la sortie comme c’est le cas en France. Cette
situation a le mérite de faciliter considérablement l’obtention de
l’adhésion de l’exploitant : on ne lui demande pas de rendre l’eau plus
propre à la sortie qu’à l’entrée.

 


 

 2. / Le traitement de la pollution organique par la maîtrise des intrants

 



En analysant la pollution résultant du métabolisme des animaux en stock
dans un élevage aquacole, on constate que les problèmes tournent d’une
part autour de deux éléments indésirables, l’azote et le phosphore, qui se présentent sous des formes diverses, et d’autre part sur l’émission de résidus solides (Kaushik 1990).
Ce résultat n’est pas propre à la pisciculture, ce qui lui est propre, c’est que
les concentrations d’azote et de phosphore sont très faibles (quelques
ppm) même si les flux polluants (kg-j) sont importants et que les
matières solides sont très hydratées (donc peu ou pas décantables, et
difficilement valorisables lorsqu’elles
sont captées).


L'ensemble des agents économiques (producteurs, fabricants d’aliments,
administrateurs) en sont arrivés à la conclusion qu’il y avait plus à
gagner à tenter de limiter la quantité d’azote et phosphore au niveau
de l’aliment et à essayer de réduire la quantité d’aliment déversé en
augmentant sa valeur énergétique,
qu’à tenter de dépolluer au rejet.


Les principes de l’analyse énergétique appliquée à la pisciculture
(Alavoine 1981) ont permis, avec les recherches sur les bilans azotés et
phosphorés, d’avoir une idée précise sur le devenir de l’azote et du
phosphore ingérés par le poisson. L’INRA a contribué largement à
l’acquisition des données en ce qui concerne les salmonidés (Kaushik
1985, Cho et Kaushik 1990), l’esturgeon (Kaushik et Luquet 1989), le
tilapia (Luquet 1989).
La plupart des espèces intéressant
l’aquaculture ont été étudiées : le clarias (Madu et Ajibola 1989), le
silure (Hilge et Gropp 1985), la carpe (Watanabe et al 1987, Gongnet et
al 1987, Cui et Liv 1990), les crevettes (Cuzon 1978), les huîtres
(Filia Médoni 1983). En pisciculture marine, le mulet et la daurade
(Krom et a] 1985) ont également été soumis à ce type de bilan.


En terme de lutte contre la pollution, l’idée directrice retenue est la
relativité des besoins en protéines, même pour les espèces considérées
comme carnivores : une part non négligeable des protéines distribuées
(qui représentaient jusqu’à 50 % et plus de la ration) servaient en fait
à fournir de l’énergie.
Une approche prometteuse de ce problème
consiste à remplacer cette fraction « énergétique » des protéines par
d’autres substances n’entraînant pas d’émission d’azote et de phosphore
lors de leur dégradation. Les chercheurs se sont donc efforcés de
remplacer une partie des protéines (provenant essentiellement de farine
de poisson) par des lipides ou des glucides.
Les glucides (notamment
l’amidon des céréales) se sont avérés être d’une très mauvaise
utilisation digestive. Cette digestibilité peut être améliorée par la
cuisson ou l’incorporation d’enzymes (Kaushik et Luquet 1989, Bouchez et
Navarre 1990, Carter et Houlihan 1990). Mais les lipides peuvent être
utilisés jusqu’à des taux de 30 % dans l’alimentation des poissons, la
difficulté se situant au niveau de la fabrication de l’aliment : le
passage à l’extrusion est considéré aujourd’hui comme obligatoire, avec
des coûts d’investissement très importants pour les fabricants
d’aliments (Kaushik 1990).
Malgré les avantages, tant sur le plan de
l’environnement que de l’exploitation (gain d’indice de transformation),
ces aliments, disponibles sur le marché, ont du mal à s’implanter, tout
du moins en France.

 

 

 

Deux écueils entravent leur généralisation (Le Gouvello 1990, Kaushik 1990) :
- Ils sont plus chers que l’aliment « standard ».
-
Ils impliquent un ajustement très précis de la ration : un excès de 4 %
du régime peut entraîner une diminution de la croissance.


Cet ajustement précis de la ration implique au moins trois autres
conséquences lourdes, du point de vue technique et financier, pour le
pisciculteur :

 

- une connaissance parfaite de ses stocks nécessitant des trieurs équipés de compteurs à poissons.
Ces
équipements sont chers (100 kF et plus) et délicats d’utilisation. Les
tris fréquents, outre qu’ils aggravent les charges de travail, stressent
les poissons (risques de retard de croissance)
- des équipements d’oxygénation assurant une disponibilité sans faille d’oxygène au poisson qui reçoit un aliment hyperénergétique
- des équipements de distribution automatique de l’aliment,
la fréquence et la durée des repas n’étant pas sans influence sur
l’efficacité alimentaire (Luquet et al 1981, Faure 1983, Choubert et al
1984, Fauconneau 1984, Hudon et de La Noue 1984, Cochran et Knutsen
1988, Kaushik 1988,).


La non prise en compte de cet ensemble de conditions pour l’utilisation
des aliments dits « non polluants » conduit à un surcroît de pollution
(on peut voir des dépôts graisseux et organiques en surface de l’eau, à
la sortie du bassin et sur les parois)
.

 

Au niveau des animaux, on observe, en cas de ration mal calculée:

 

 

    1. arrêts de croissance,

 

  1.  surcharge des graisses viscérales sous cutanées (profil « carpe »), des dégénérescences hépatiques, etc(Le Gouvello 1990)

Ces problèmes n’enlèvent rien à l’intérêt de ce type d’aliment, lorsqu’il
est utilisé correctement. S’il se révèle être le passage obligé pour la
mise en conformité avec la législation sur l’environnement, les
conséquences socio-économiques seront lourdes : les investissements et
la technicité associés à leur mise en oeuvre
risquent de sonner le glas pour un bon nombre d’exploitants déjà confrontés à un marché où

 

les prix baissent en francs constants : les rachats et concentrations d’entreprises pourraient s’en trouver accélérés.

 


3. / Le traitement de la pollution organique au niveau du rejet

 


Nous avons déjà fait allusion aux difficultés engendrées par un effluent très dilué
: l’efficacité des décanteurs reste faible (Faure 1983), de plus ils ne
font que déplacer le problème, le devenir des boues très hydratées
n’étant pas résolu (Arroyo 1983). D’autres voies de traitement des MES
sont actuellement en cours d’essais : le tamisage avec « essorage » des boues, le lagunage (qui requiert de la surface - Bailly et al 1989) et la flottation (captage des matières en suspension par microbullage).

 


L’élimination de l’azote pose des problèmes du même ordre : la nitrification biologique reste d’un coût très élevé, bien que ce soit le procédé le moins cher. L’inconvénient majeur de cette technique réside dans le fait que l’azote n’est pas éliminé, le produit final étant les nitrates qui sont eux aussi facteur de pollution.

Les limites technico-économiques d’un contrôle complet du milieu ont été
cernées à travers les études sur les circuits fermés (Maurel 1983, Petit
et Maurel 1983, Van De Wijdeven 1989.


Différentes techniques d’épuration, du décanteur aux échangeurs d’ions
(zéolithes) enpassant par les boues activées et les lits bactériens,ont
été étudiées en vue du recyclage de  l’eau et de son contrôle thermique
pour l’accélération de la croissance dans les écloseries de saumons,
carpes, poissons marins, mais aussi pour des cycles d’élevage complets
tel qu’en anguilliculture (Petit et al 1989). Les tentatives
d’application
de ces techniques au rejet n’ont pas donné lieu à développement : le
coût de l’épuration, acceptable dans un élevage en circuit « fermé »
(gain de calories, gain en rotation de stock) ne l’est plus en circuit «
ouvert » (débit d’eau important, peu ou pas de gains d’exploitation
associés à l’épuration de l’eau).
Ces études ont également démontré
que la transposition des techniques d’analyse de l’élevage hors sol
classique, à la pisciculture était limitée. L’usage de l’eau implique
une interaction déterminante économiquement entre milieu d’élevage et
environnement.


Les problèmes d’environnement posés par la pisciculture intensive amènent à
envisager des formes différentes de piscicultures. Citons les essais
menés par de Courson en Champagne- Ardennes (avec le concours de l’ITAVI
et du SRAE) pour réaliser un élevage en eaux closes produisant 3 t/ha,
donc sans rejets polluants (Marcel 1990).
Si l’on veut que le
traitement des eaux en pisciculture vienne compléter les mesures prises
par l’exploitant pour diminuer sa pollution, il faudra probablement
adapter la réglementation au cas spécifique de la pisciculture d’eau
douce. N’oublions pas que les objectifs de Qualité des Eaux, issus de la
loi du 16.12.64, fixent une obligation de résultats souhaitables, mais
ne prévoient pas de sanctions pour non respect
de dépollution : ce sont les arrêtés d’autorisation de déversement qui fixent des limites de rejets assortis de sanctions.
(Il s’agit donc d’un acte administratif pouvant donner lieu à recours))..


Ainsi les normes concernant l’ammoniac pourrait en être assouplies en
fonction de sa toxicité réelle qui varie considérablement (de 1 à 10) en
fonction des facteurs du milieu tel que le pH, l’oxygène, la salinité,
etc (Lloyd et Herbert 1960, Alabaster et al 1979, Baird et al 1979,
Erikson 1985, Meade 1985). La présence d’ammoniac n’aurait d’ailleurs
pas que des effets négatifs, comme le montrent les travaux réalisés à
l’INRA : la résistance à la SHV (maladie virale de la truite) est
meilleure chez les poissons « pollués » que chez les autres ! (Boutry
1984).

 


Conclusion

 


L’aquaculture,
un lieu de rencontre entre la Biosphère et la Technosphère ? C’est dans
les pays développés que l’on trouve une aquaculture intensive qui
utilise, sous forme de farine de poisson, 3 à 5 kg de poissons pêchés
pour produire 1 kg de poisson d’élevage avec une proportion importante
d’azote rejeté dans le milieu. Si l’aquaculture doit compenser la baisse
des ressources halieutiques et se développer, il faudra faire aboutir
et passer dans la pratique les recherches sur les protéines végétales de
substitution (Luquet et
Kaushik 1978). D’autre part il faudra revoir tous les intrants dans l’exploitation piscicole, en vue
du respect de l’environnement (programme AGROTECH « AGIR » de l’INRA).


En ce qui concerne l’intégration de l’aquaculture en tant qu’activité
humaine à l’écosystème, on se trouve dans une situation particulière
puisque la frontière entre milieu d’élevage et milieu naturel n’existe
pratiquement pas pour la majorité des pratiques aquacoles. L’aquaculteur
a autant à redouter la pollution que l’écologiste dans bien des cas.
L’aquaculture même dite « industrielle », est peut-être le lieu
d’étude idéal pour analyser les conditions d’un équilibre entre ce qu’on appelle parfois la Technosphère et la Biosphère.
Le
coût de l’environnement a d’abord été évalué par comparaisons
(équivalent surface, énergie etc... voir paragraphe « nuisances
provoquées»). C’était ce qu’on appelait les « comptes satellites » de la
Nation, ou comptes socio-démographiques. Cette méthode reste parlante
mais non péremptoire.
En aquaculture l’interaction d’intérêts entre
la production et le respect de l’environnement, même dans ses aspects
les plus « affectifs » comme la conservation d’espèces, paraît plus 
facile à appréhender que pour d’autres productions. La pluralité
d’espèces dans un écosystème marin côtier, par exemple, accroît son
pouvoir « tampon » vis-à-vis de la perturbation liée à l’implantation
d’un élevage aquacole. Le producteur y trouve son compte par un milieu
d’élevage moins sujet au déséquilibre, et la ressource naturelle est
alors préservée au profit de la qualité de la vie de tous.

 


Les conflits entre producteurs et tenants de l’écologie, tendent à assimiler production et pollution. Il est certain que des pénalités peu dissuasives incitent certains écologistes à faire de la surenchère pour obtenir des sanctions proportionnées à l’infraction. Nous avons tenté de montrer que si l’on prend le problème dans sa globalité : « comment trouver un équilibre dans un écosystème où l’entreprise humaine aurait sa place ? », la compréhension des interactions est complexe (chasse et équilibre prédateurs- proies, nutriments organiques issus de l’activité humaine et chaîne trophique, etc).
L’aquaculture paraît être un
modèle où la rapidité des effets liés aux interactions production -
écosystème naturel permet de faire progresser rapidement les
connaissances. L’étroite dépendance de la production au milieu, permet
en outre de relativiser le débat d’un classement visant à désigner qui
est pollueur, qui est pollué.

 



 

Source

 

J. PETIT

INRA Laboratoire de Physiologie

et Ecologie des Poissons

Campus de Beaulieu

35042 Rennes Cedex

 



 

Act Actu-Environnementu-Environnement

 

 

http://www.actu-environnement.com/ae/news/355.php4

 



 

   







07/01/2011
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